Les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État est l’occasion de réfléchir sur ce fondement républicain. Selon le premier article de la Constitution, « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». Le premier article de la loi de 1905 confirme ce principe de liberté : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. »
Pour ce faire, elle exige de l’État et de ses agents une parfaite neutralité. Mais cette neutralité ne saurait s'imposer aux citoyens, qui ne seraient alors plus libres. La laïcité n’est ni un projet de société, ni un mode de vie, mais « un cadre et un outil démocratique qui permet de construire la maison commune », selon les mots de Nicolas Cadène, cofondateur de la Vigie de la laïcité. La Ligue de droits de l’Homme (LDH) se refuse d’ailleurs à donner des adjectif qualificatifs au mot « laïcité », car ce serait affaiblir ce principe en laissant entendre qu’il pourrait être à géométrie variable, qu’il y aurait plusieurs laïcités en concurrence.
Pour ce faire, elle exige de l’État et de ses agents une parfaite neutralité. Mais cette neutralité ne saurait s'imposer aux citoyens, qui ne seraient alors plus libres. La laïcité n’est ni un projet de société, ni un mode de vie, mais « un cadre et un outil démocratique qui permet de construire la maison commune », selon les mots de Nicolas Cadène, cofondateur de la Vigie de la laïcité. La Ligue de droits de l’Homme (LDH) se refuse d’ailleurs à donner des adjectif qualificatifs au mot « laïcité », car ce serait affaiblir ce principe en laissant entendre qu’il pourrait être à géométrie variable, qu’il y aurait plusieurs laïcités en concurrence.
Pour une juste application du principe de laïcité
Pendant un marathon de trois heures, 24 représentants d’associations et d’organisations syndicales ont exigé une juste application du principe de laïcité, en donnant des exemples tirés de leurs activités et engagements.
La laïcité ne saurait être un instrument de coercition. La CGT a ainsi exprimé sa vigilance vis-à-vis du droit d’expression religieuse dans les entreprises privées. Le syndicat Sud-Education a déploré, pour sa part, la surveillance tatillonne des habits des élèves dans les écoles publiques. En ce sens, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) a demandé à « desserrer le contrôle de l’État et l’emprise des dogmes sur les corps »
Pour la Ligue de l’Enseignement, « l’identité n’est pas scandaleuse quand elle est éclairée par la fraternité » et rappelle ce fait difficilement contestable : « Ce n’est pas la diversité culturelle qui menace la société, mais les inégalités et discriminations. »
La Vigie de la Laïcité a affirmé que « la concorde se construit par la liberté, et non par le contrôle, la contrainte, la suspicion », tandis que la LDH a rappelé que « la laïcité ne doit pas être le faux nez de l’islamophobie ».
La laïcité ne saurait être un instrument de coercition. La CGT a ainsi exprimé sa vigilance vis-à-vis du droit d’expression religieuse dans les entreprises privées. Le syndicat Sud-Education a déploré, pour sa part, la surveillance tatillonne des habits des élèves dans les écoles publiques. En ce sens, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) a demandé à « desserrer le contrôle de l’État et l’emprise des dogmes sur les corps »
Pour la Ligue de l’Enseignement, « l’identité n’est pas scandaleuse quand elle est éclairée par la fraternité » et rappelle ce fait difficilement contestable : « Ce n’est pas la diversité culturelle qui menace la société, mais les inégalités et discriminations. »
La Vigie de la Laïcité a affirmé que « la concorde se construit par la liberté, et non par le contrôle, la contrainte, la suspicion », tandis que la LDH a rappelé que « la laïcité ne doit pas être le faux nez de l’islamophobie ».
Un appel collectif pour retrouver du sens à la laïcité
La co-présidente de l’association Coudes à Coudes, Mornia Labssi, après s’être présentée comme une femme musulmane racisée, a donné un rapide aperçu de la condition musulmane en France depuis 2001 : les humiliations vécues au quotidien, notamment par les jeunes ou encore les femmes qui portent le foulard, la répression politico-administrative contre les associations et collectifs luttant contre l’islamophobie, un climat délétère vécu par les musulman-e-s au quotidien. Elle a été particulièrement applaudie.
L’après-midi s’est conclu par la lecture d’un manifeste (ici en intégralité) appelant à « rétablir la laïcité sur ses bases historiques » face au dévoiement de ses principes originels.
*****
Vincent Goulet, sociologue du religieux, est chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles (LinCs) à l’Université de Strasbourg.
Lire aussi :
Retrouvons le sens de la laïcité contre le dévoiement de ses principes originels
Najat Benali : « La laïcité, un espace de liberté et de fraternité, jamais un instrument de stigmatisation ou d'exclusion »
Pour les 120 ans de la loi de 1905, plus de 120 mosquées élèvent leur voix en défense de la laïcité
Le dialogue interreligieux comme contribution nécessaire à l'émergence d’une « troisième voie laïque » dans la République
La laïcité française, quelle histoire pour quel avenir ?
La laïcité, une liberté qui contribue à l'égalité et à l'idéal républicain de fraternité
L’après-midi s’est conclu par la lecture d’un manifeste (ici en intégralité) appelant à « rétablir la laïcité sur ses bases historiques » face au dévoiement de ses principes originels.
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Vincent Goulet, sociologue du religieux, est chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles (LinCs) à l’Université de Strasbourg.
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