Une troisième édition du Forum de l'islam de France (Forif) a été lancée, lundi 1er décembre, cette fois sous l'égide du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez.
C'est avec le sentiment d'un ras-le-bol généralisé que nombre d'acteurs du culte musulman se sont rendus, lundi 1er décembre, place Beauvau, pour le lancement technique des groupes de travail de la troisième session du Forum de l'islam de France (Forif).
« On y a été le cœur lourd parce que ces derniers temps, le climat est assez anxiogène, notamment à l'égard de la communauté musulmane, avec des sondages et des rapports à répétition, et des propositions (de loi) assez hallucinantes », indique à Saphirnews Najat Benali à l'issue de la rencontre. La présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris (CAP 75) fait partie des signataires d'une lettre ouverte fin novembre faisant état de la lassitude des musulmans face aux mesures défendues par la droite sénatoriale dans un rapport sur l'islamisme dont le travail a été salué par l'ex-ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, revenu en novembre sur les bancs du Palais du Luxembourg.
S'il était resté à son poste ministériel, il aurait été bien difficile pour les participants du Forif de dialoguer sereinement avec le président de LR, qui s'était déjà vu reprocher directement des propos hostiles envers les musulmans en avril dernier. Avec Laurent Nuñez aux commandes, un nouveau cycle de dialogue, plus apaisé, est relancé.
« On y a été le cœur lourd parce que ces derniers temps, le climat est assez anxiogène, notamment à l'égard de la communauté musulmane, avec des sondages et des rapports à répétition, et des propositions (de loi) assez hallucinantes », indique à Saphirnews Najat Benali à l'issue de la rencontre. La présidente de la Coordination des associations musulmanes de Paris (CAP 75) fait partie des signataires d'une lettre ouverte fin novembre faisant état de la lassitude des musulmans face aux mesures défendues par la droite sénatoriale dans un rapport sur l'islamisme dont le travail a été salué par l'ex-ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, revenu en novembre sur les bancs du Palais du Luxembourg.
S'il était resté à son poste ministériel, il aurait été bien difficile pour les participants du Forif de dialoguer sereinement avec le président de LR, qui s'était déjà vu reprocher directement des propos hostiles envers les musulmans en avril dernier. Avec Laurent Nuñez aux commandes, un nouveau cycle de dialogue, plus apaisé, est relancé.
Le temps d'un nouveau bilan des travaux
Dans ce contexte, Najat Benali salue de nouveau la qualité du travail engagé avec les équipes du Bureau central des cultes (BCC), « qui sont clairement à notre écoute, qui ont envie de travailler avec nous pour faire évoluer les choses ». Après un rafraîchissement des effectifs parmi les groupes de travail, le rendez-vous au ministère visait à faire le point sur les préoccupations du moment et les chantiers en cours ainsi qu'à susciter des échanges nourris entre les autorités et les acteurs musulmans avant une nouvelle plénière qui pourrait, selon nos sources, se tenir au premier trimestre de l'année 2026 à l'Élysée.
Des groupes de travail ont été restructurés comme le GT Assurances et banques (né du GT Droit et gestion qui disparaît), tandis que deux nouveaux venus se sont construits une place au Forif, à commencer par le GT Connaissance de l'islam. Il sera notamment chargé de réfléchir sur les actions possibles visant à favoriser une meilleure representation de la deuxième religion de France et ainsi à contrer la méconnaissance et les préjugés à son encontre. Pour traiter de la question des carrés musulmans, en nette insuffisance en France, un GT consacré à l’inhumation confessionnelle s'est, quant à lui, constitué pour faire avancer le dossier.
Ces trois GT fonctionneront à côté des deux autres consacrés à l'imamat et à la structuration et ressources. En revanche, celui sur les aumôneries n'existe plus, depuis la création récente du Conseil national des aumôneries musulmanes (CNAM France). Même sort pour le GT dédié à la sécurité des lieux de culte et de la lutte contre les actes antimusulmans. Ces questions n'ont pas disparu des préoccupations du Forif, loin s'en faut, mais elle est considérée comme étant aujourd'hui prise en charge par l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM), entrée en toute discrétion ces dernières semaines dans une phase opérationnelle, nous explique Bassirou Camara.
La plateforme de signalement est désormais en ligne, une quinzaine de référents departementaux ont été recrutés, et des partenariats solides avec la Direction nationale de renseignement territoriaux (DNRT), la plateforme Pharos ou encore l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, ont été noués. Son président promet une campagne de communication dans les prochaines semaines afin de faire connaître l'association auprès des premiers concernés et de les inciter à rapporter les incidents, en forte progression cette année.
Des groupes de travail ont été restructurés comme le GT Assurances et banques (né du GT Droit et gestion qui disparaît), tandis que deux nouveaux venus se sont construits une place au Forif, à commencer par le GT Connaissance de l'islam. Il sera notamment chargé de réfléchir sur les actions possibles visant à favoriser une meilleure representation de la deuxième religion de France et ainsi à contrer la méconnaissance et les préjugés à son encontre. Pour traiter de la question des carrés musulmans, en nette insuffisance en France, un GT consacré à l’inhumation confessionnelle s'est, quant à lui, constitué pour faire avancer le dossier.
Ces trois GT fonctionneront à côté des deux autres consacrés à l'imamat et à la structuration et ressources. En revanche, celui sur les aumôneries n'existe plus, depuis la création récente du Conseil national des aumôneries musulmanes (CNAM France). Même sort pour le GT dédié à la sécurité des lieux de culte et de la lutte contre les actes antimusulmans. Ces questions n'ont pas disparu des préoccupations du Forif, loin s'en faut, mais elle est considérée comme étant aujourd'hui prise en charge par l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM), entrée en toute discrétion ces dernières semaines dans une phase opérationnelle, nous explique Bassirou Camara.
La plateforme de signalement est désormais en ligne, une quinzaine de référents departementaux ont été recrutés, et des partenariats solides avec la Direction nationale de renseignement territoriaux (DNRT), la plateforme Pharos ou encore l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, ont été noués. Son président promet une campagne de communication dans les prochaines semaines afin de faire connaître l'association auprès des premiers concernés et de les inciter à rapporter les incidents, en forte progression cette année.
Une intervention du ministre fort appréciée
La matinée d'échanges s'est conclue par une très courte intervention du ministre de l'Intérieur chargé des Relations avec les cultes, Laurent Nuñez, au cours de laquelle il a fait valoir son soutien appuyé à la continuité des travaux du Forif. Surtout, il a martelé, selon nos sources, un message rassurant auprès de ses concitoyens musulmans sur leur place dans la République face à ceux qui en doutent et qui tentent de les exclure par tous les moyens. Le ministre a notamment dénoncé des mesures promues par le rapport de la droite sénatoriale sur l'islamisme, « trop stigmatisantes » vis-à-vis des musulmans, avait-il d'ores et déjà indiqué sur le plateau de BFM TV la veille du rendez-vous avec les responsables musulmans.
Sa prise de parole face aux participants du Forif, non prévue au programme, a ravi bien des présents dont Najat Benali. Ses mots apaisants et chaleureux ont fait « beaucoup de bien à tout le monde », il a su rassurer « en rappelant qu'on était dans un Etat de droit ». Les propos tenus par le ministre étaient « bien mais ce que j'en attends désormais, c'est qu'il le dise haut et fort, et de manière répétée dans les médias et dans ses interventions diverses et variées », tempère une autre participante.
Même son de cloche pour le théologien Mohammed El Mahdi Krabch qui, tout en saluant l'intervention du ministre, met en avant le climat délétère du moment. « Les déclarations hostiles aux musulmans de France et les polémiques qui cherchent à stigmatiser ou diviser vont à l’encontre des valeurs de la République et du principe de laïcité. La lutte contre l’extrémisme et le radicalisme ne peut se faire sans les musulmans eux-mêmes », rappelle l'aumônier, qui se déclare « confiant quant à l’avenir des travaux du Forif ».
« On fait un travail de l'ombre, de fond, qui, je l'espère, va porter ses fruits sur le long terme pour le culte musulman, fait part une autre source. La vraie force du Forif, c'est aussi de pouvoir faire des avancées qui profitent à l'ensemble des cultes, d'être vraiment dans le faire société et le vivre ensemble. »
Lire aussi :
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Même son de cloche pour le théologien Mohammed El Mahdi Krabch qui, tout en saluant l'intervention du ministre, met en avant le climat délétère du moment. « Les déclarations hostiles aux musulmans de France et les polémiques qui cherchent à stigmatiser ou diviser vont à l’encontre des valeurs de la République et du principe de laïcité. La lutte contre l’extrémisme et le radicalisme ne peut se faire sans les musulmans eux-mêmes », rappelle l'aumônier, qui se déclare « confiant quant à l’avenir des travaux du Forif ».
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