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Monde

« Trop c’est trop ! » : les agences de l'ONU exigent un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza

Rédigé par Saphirnews | Mardi 7 Novembre 2023 à 07:00

           

Les chefs d'une vingtaine d’agences de l'ONU et d’ONG partenaires ont lancé, dimanche 5 novembre, un appel commun à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, théâtre d'une crise humanitaire sans précédent qu'Israël continue d'aggraver par ses bombardements quotidiens et son refus de cesser son siège total de l'enclave palestinienne.



La bande de Gaza fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent qui préoccupe les agences de l'ONU et les ONG, qui appellent à un cessez-le-feu immédiat. © Palestinian News & Information Agency (Wafa) in contract with APAimages
La bande de Gaza fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent qui préoccupe les agences de l'ONU et les ONG, qui appellent à un cessez-le-feu immédiat. © Palestinian News & Information Agency (Wafa) in contract with APAimages
Les chefs de 18 agences des Nations Unies et ONG internationales partenaires (liste plus bas) ont dénoncé d'une même voix, dimanche 5 novembre, « les massacres effroyables » et « scandaleux » dont sont victimes les civils à Gaza, où le bilan humain dépasse désormais les 10 000 morts depuis le 7 octobre, date de l'attaque du Hamas contre Israël.

Dénonçant aussi le siège total inhumain qui étouffe sans distinction les habitants de l'enclave palestinienne, ils ont renouvelé leur appel au cessez-le-feu humanitaire immédiat ainsi qu'à la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les civils retenus en otage.

Cette importante voix s'ajoute à celles du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et de millions de personnes qui manifestent depuis des semaines contre les massacres d'Israël à Gaza. Leur déclaration commune est reproduite ici dans son intégralité.

« Trop c’est trop. Cela doit cesser immédiatement »

« Depuis près d’un mois, le monde entier assiste à une situation dramatique en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, choqué et horrifié par le nombre sans cesse grandissant de vies perdues et déchirées.

En Israël, quelque 1400 personnes ont été tuées et des milliers ont été blessées, selon les autorités israéliennes. Plus de 200 personnes, dont des enfants, ont été prises en otage. Les roquettes continuent de traumatiser les familles. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées. Tout cela est terrifiant.

Cependant, les massacres effroyables d’encore plus de civils à Gaza sont scandaleux, tout comme le fait de priver 2,2 millions de Palestiniens de nourriture, d’eau, de médicaments, d’électricité et de carburant.

À Gaza, selon le ministère de la Santé, près de 9 500 personnes ont été tuées, dont 3 900 enfants et plus de 2 400 femmes. Plus de 23 000 blessés ont besoin d’un traitement immédiat dans les hôpitaux déjà saturés.

Une population entière est assiégée et attaquée, privée d’accès aux éléments essentiels à sa survie, bombardée dans ses maisons, ses abris, ses hôpitaux et ses lieux de culte. Cette situation est inacceptable.

Plus de 100 attaques contre les établissements de santé ont été signalées. Un grand nombre de travailleurs humanitaires ont été tués depuis le 7 octobre, dont 88 collègues de l’UNRWA. Il s’agit du nombre le plus élevé de victimes des Nations Unies jamais enregistré au cours d’un même conflit.

Trop c’est trop.

Nous renouvelons notre appel aux différentes parties pour qu’elles respectent toutes les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’Homme. Nous renouvelons notre appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les civils retenus en otage.

Les civils et les infrastructures dont ils dépendent – dont les hôpitaux, les abris et les écoles – doivent être protégés. Davantage d’aide – nourriture, eau, médicaments et bien sûr carburant – doit pouvoir entrer à Gaza en toute sécurité, rapidement et en quantité suffisante, et atteindre les personnes dans le besoin, en particulier les femmes et les enfants, où qu’elles se trouvent.

Nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Cela fait 30 jours. Trop c’est trop. Cela doit cesser immédiatement. »

Les signataires de cette déclaration sont Martin Griffiths, coordinateur de l’aide d’urgence et secrétaire général adjoint du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), Sofia Sprechmann Sineiro, secrétaire générale de CARE International, Jane Backhurst, présidente de ICVA Board (Christian Aid), Jamie Munn, directeur exécutif du Conseil international des agences bénévoles (ICVA), Anne Goddard, directrice générale et présidente a.i. d'InterAction, Amy E. Pope, directrice générale de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Tjada D’Oyen McKenna, directrice générale de Mercy Corps, Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR), Janti Soeripto, présidente et directrice générale de Save the Children, Paula Gaviria Betancur, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’Homme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Natalia Kanem, Directrice générale, Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Maimunah Mohd Sharif, directrice générale du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (UN-Habitat), Catherine Russell, directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Sima Bahous, secrétaire générale adjointe et directrice générale d'ONU Femmes, Cindy McCain, directrice générale du Programme alimentaire Mondial (PAM), et Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la tenue d'une conférence humanitaire pour jeudi 9 novembre à Paris, en marge du Forum de Paris sur la Paix, la ministre française des Affaires étrangère, Catherine Colonna, a aussi appelé, dimanche 5 novembre, à une « trêve humanitaire immédiate durable et soutenue », « absolument nécessaire » et qui « doit pouvoir mener à un cessez-le-feu ». Une option que refusent aujourd'hui encore Israël et les États-Unis.

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