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Economie

Aïd al-Adha 2015 : combien d'abattoirs agréés cette année en France ?

Aïd el-Kébir 2015

Rédigé par | Mercredi 23 Septembre 2015 à 08:05

           


36 abattoirs : c’est le nombre que compte la liste cette année des abattoirs agréés par le ministère de l’Agriculture pour la période de l’Aïd al-Adha 2015, qui se déroule durant trois jours du jeudi 24 au samedi 26 septembre. L’avis, publié dans le Journal officiel le 16 septembre (à télécharger plus bas), présente une liste provisoire d’établissements qui est demeurée incomplète une semaine avant la fête du sacrifice.

La rédaction en a recensé 66 de plus, ce qui fait un total d’au moins 102 abattoirs, temporaires et pérennes, autorisés à faire le sacrifice des animaux en France en lieu et place des familles musulmanes, l’abattage en dehors des circuits officiels étant strictement interdit. Un chiffre légèrement en hausse par rapport à celui recensé lors de l’Aïd al-Adha 2014.

Sans surprise, la plupart des abattoirs sont situés dans la région PACA, majoritairement dans les Bouches-du-Rhône avec 12 abattoirs, dont 10 sont temporaires (à télécharger plus bas). La Bretagne se maintient au même niveau que 2014 avec 11 abattoirs (à télécharger aussi plus bas), principalement fixés en Ille-et-Vilaine. La région Rhône-Alpes est bien mieux pourvue (24 abattoirs), particulièrement dans l’Ain, l’Isère et la Loire où sont agréés cinq établissements chacun. A Saint-Etienne, une structure temporaire est particulièrement mise en avant, celle portée par la mosquée de Montreynaud qui a fait l'acquisition de sa propre chaîne d’abattage, avec le soutien des pouvoirs publics, des associations musulmanes de la ville et du CRCM Rhône-Alpes. Une initiative exemplaire saluée dans la région.

En Ile-de-France, aucune initiative de la sorte n'existe. Huit abattoirs sont aujourd'hui recensés, le même nombre que l’an passé : deux en Seine-et-Marne (Jossigny et Meaux, pérennes ; Montereau et Coulommiers, temporaires), un dans les Yvelines (Trappes), un en Seine-Saint-Denis (La Courneuve et deux autres dans le Val d’Oise (Ezzanville et Sarcelles). Dans ce seul département de la région parisienne, environ 4 000 animaux devraient pouvoir être abattus.

Des musulmans font grise mine

La région Nord-Pas de Calais compte quatre abattoirs mais tous placés dans le département du Nord. Alors que le nombre d’abattoirs est en baisse en Alsace (trois recensés dans le Haut-Rhin contre six dans la région en 2014), la Lorraine en a autorisé six pour l'Aïd, dont cinq en Moselle. Dans la nouvelle région Centre-Val de Loire, ils ne sont aujourd’hui que trois, dont un à Dreux. En Haute-Normandie, l’abattoir de Neubourg est le seul dans l'Eure à avoir été autorisé mais réservera l’abattage exclusivement aux seuls professionnels de la boucherie de la communauté musulmane et non plus aux particuliers comme ce fut le cas les années précédentes.

Parmi les mauvais élèves, figurent notamment les régions Aquitaine ou encore du Languedoc-Roussillon avec seulement trois établissements, un respectivement dans le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales. C’est dans cette région que la grogne des associations musulmanes se fait davantage entendre, avec des appels publics au boycott du sacrifice depuis 2014, plus ou moins structurés.

Un guide pédagogique en vue

Face au manque significatif, voire à l’absence d’abattoirs dans des régions, les musulmans qui souhaitent sacrifier sont à nouveau appelés à l’étalement des abattages sur trois jours ou encore à faire le sacrifice par procuration.

Quant à l’abattage clandestin, gare aux contrevenants : il est passible de six mois de prison et de 15 000 € d’amende. « La sévérité la plus grande devra être exercée à l’encontre des personnes en infraction, en veillant, chaque fois que cela est nécessaire, à la mise en œuvre des sanctions prévues par les lois et règlements en vigueur », rappelle-t-on dans la circulaire conjointe des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture, datée du 5 août à destination des préfets.

Celle-ci évoque en parallèle la création, dès septembre, d’un groupe de travail « rassemblant administrations, responsables religieux, représentants des maires et des professionnels » afin de « réaliser un état des lieux de l’application du dispositif actuel et de concevoir un guide pédagogique destiné notamment aux responsables religieux et aux municipalités ». Une initiative qui ferait suite à la première instance de dialogue avec l’islam de France durant laquelle un atelier sur l’abattage rituel avait été mis sur pied.




Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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