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Voyage au pays des Ouïghours. De la persécution invisible à l'enfer orwellien, par Sylvie Lasserre

Reçu à Saphirnews

Rédigé par | Vendredi 24 Juillet 2020 à 13:15

           


L'avis de Saphirnews

Le sort des Ouïghours en Chine n'a rien à envier à ceux des Tibétains, des Rohingyas en Birmanie et de tant d'autres minorités persécutées dans le monde.


La Chine abat sur ce peuple turcophone musulman une terrible répression depuis plusieurs années. Celle-ci a pris un tournant encore plus tragique depuis 2016 avec l'internement de masse dans des camps dont le nombre est estimé entre 500 et un millier à travers tout le Xinjiang. Jusqu'à trois millions de personnes y sont enfermés dans des conditions de détention inhumaines : on y trouve principalement des Ouïghours mais aussi des Kazakhs et d'autres membres de minorités que les autorités chinoises ne trouvent pas grâce à leurs yeux.

Dix ans après la première édition de Voyage au pays des Ouïghours, Sylvie Lasserre témoigne cette fois de l'évolution dramatique de la situation au Xinjiang, où le patrimoine culturel et religieux des Ouïghours est en péril. Après une longue période de répression à leur encontre dans l'indifférence du monde, la situation – sur laquelle se penche régulièrement Saphirnews depuis la sévère répression des manifestations à Urumqi en 2009 – s'est aggravée au point d'être aujourd'hui décrite par l'auteure comme un « enfer orwellien » pour les Ouïghours, avec des contrôles « faisant appel à des dispositifs de surveillance sans équivalent dans le monde » et « le prélèvement ADN de chaque individu, utilisé pour être couplé à des bases de données de reconnaissance faciale ».

Travaux forcés, tortures, trafic d'organes, expérimentations médicales, stérilisations et avortements forcés, viols... les exactions subies dans les camps sont un degré supplémentaire franchi dans l'horreur. A se demander jusqu'où ira la Chine pour « mater » (ou « rééduquer ») les Ouïghours au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Avec l'émergence de preuves accablant la Chine et de témoignages glaçants d'hommes et de femmes aujourd'hui brisés par les exactions, des réactions internationales émergent, notamment des États-Unis et d'Europe, dernièrement de la France. Mais tant reste encore à faire pour faire pression envers le gouvernement chinois, de nombreux pays, y compris musulmans, ayant choisi de prendre sa défense.

Lire aussi sur la répression des Ouïghours en Chine : « Les grands crimes, pour avoir lieu, ont besoin d’immenses silences »

Sylvie Lasserre aux côtés de Rebiya Kadeer. © Transboréal
Sylvie Lasserre aux côtés de Rebiya Kadeer. © Transboréal
Cet éveil des consciences, Sylvie Lasserre y participe depuis des années. L'intérêt qu'elle porte envers le sort des Ouïghours s'est révélé dès 2006 par le biais de multiples rencontres, Rebiya Kadeer en tête.

Avec Voyage au pays des Ouïghours, la spécialiste de l'Asie centrale nous (re)plonge dans l'histoire et la culture des Ouïghours et nous fait vivre ses voyages au Turkestan oriental (Xinjiang) comme ses rencontres. Actualité oblige, elle a accompagné la réédition de son livre avec des témoignages récents dont le lecteur ne se sort pas indemne. Des témoignages précieux qui documentent un peu plus les violations des droits humains commises par la Chine, appelées à cesser d'urgence.

Présentation de l'éditeur

Minorité turcophone et musulmane vivant dans l'Ouest de la Chine, les Ouïghours subissent depuis des années une répression d'une violence inouïe de la part du gouvernement chinois, qui prétend lutter contre le terrorisme. Aujourd'hui, plus de trois millions d'entre eux sont détenus dans des camps, endurant tortures et travail forcé.

Voyage au pays des Ouïghours retrace la situation au Xinjiang de 1997 à nos jours, en s'attardant sur la culture et l'histoire de ce peuple. Il analyse l'escalade inéluctable des violences vers un véritable enfer orwellien, et met en lumière les méthodes de la Chine pour museler ce peuple : assimilation forcée, patrimoine détruit, discrimination devant l'emploi, interdiction de pratiquer sa religion, confiscation des passeports...

Première en France à avoir dénoncé la situation dès 2007, l'auteure a rédigé son livre suite à une enquête clandestine au Turkestan oriental. Cette nouvelle édition actualisée et illustrée de photographies s'accompagne de témoignages récents, qui nous révèlent l'enfer des camps chinois.

L'auteure

Sylvie Lasserre est journaliste indépendante et photographe, spécialiste de l'Asie centrale et du monde turcophone. Diplômée de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) en anthropologie sociale, elle a réalisé de nombreux reportages au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Turkménistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, en Iran, au Pakistan et bien sûr au Xinjiang.

Ancienne collaboratrice du Monde, Elle, Courrier international, Libération, The Guardian, Die Welt, La Slarnpa et bien d'autres, elle est aussi présidente et fondatrice de La Maison d'Asie centrale, une association diffusant la culture centrasiatique en France, et tient le blog Sur les routes d'Asie centrale..

Sylvie Lasserre, Voyage au pays des Ouïghours. De la persécution invisible à l'enfer orwellien, Hesse, mai 2020, 240 pages, 22 €.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par saber le 26/07/2020 08:58 | Alerter
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Rupture totale de toute relation avec la Chine. Considérer ce pays
comme ennemi mortel de tous les musulmans et agir de même avec
l'autre ennemi déclaré de l'Islam et des Musulmans qu'est la Birmanie criminelle.
Telle devrait être l'attitude de tout pays qui se dit musulman.
Les ennemis de l'Islam profitent , hélas, des conflits et autres
désaccords entre pays musulmans pour affaiblir et persécuter ces derniers.


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