Il est des poncifs qui sont bien ancrés dans les mentalités françaises. L’un d’entre eux réside dans l’idée de la « bonne intégration » des immigrés européens par rapport aux autres. Rien de plus normal, évidemment, puisqu’ils partageaient « notre culture » et « notre religion », contrairement aux non-européens, surtout les « musulmans », foncièrement étrangers à « nos codes », à « nos valeurs » et à « notre judéo-christianisme ». Cette idée est typique du mythe selon lequel « avant, tout se passait bien, parce que les immigrés voulaient vraiment s’assimiler et la France leur a offert cette possibilité ». Il faut pourtant se méfier des formules toutes faites et sensées avoir valeur d’explication par leur seul énoncé.
La République intégratrice, les bons élèves immigrés l’ont expérimentée sous différentes facettes, positives mais aussi douloureuses, au cours du siècle dernier, en payant leur part du prix du sang. Car la France, c’est le grand pays des contrastes : fille ainée – et révoltée – de l’Église, Patrie des Lumières, Mère des droits de l’Homme, c’est aussi la « marâtre coloniale » assoiffée du sang et des ressources de ses « enfants adoptifs » d’outre-métropole, ou encore la « Mère Fouettarde » qui exige son lot périodique de « victimes expiatoires » sacrifiées sur l’autel d’un nationalisme xénophobe qui a conduit au pire.
La République intégratrice, les bons élèves immigrés l’ont expérimentée sous différentes facettes, positives mais aussi douloureuses, au cours du siècle dernier, en payant leur part du prix du sang. Car la France, c’est le grand pays des contrastes : fille ainée – et révoltée – de l’Église, Patrie des Lumières, Mère des droits de l’Homme, c’est aussi la « marâtre coloniale » assoiffée du sang et des ressources de ses « enfants adoptifs » d’outre-métropole, ou encore la « Mère Fouettarde » qui exige son lot périodique de « victimes expiatoires » sacrifiées sur l’autel d’un nationalisme xénophobe qui a conduit au pire.
L'immigration européenne : entre fantasmes et réalité
Les Polonais, présents avant la Première Guerre mondiale, arrivent en nombre à partir de 1919 car la France a besoin de bras pour sa reconstruction, surtout dans les mines de charbon désertées par les rejetons de Germinal. Parmi eux, on trouve des mineurs expérimentés, installés en Rhénanie (Allemagne), depuis la fin du XIXe siècle. Au début des années 1930, comptant environ 500 mille personnes, ils forment la deuxième population immigrée derrière les 800 mille Italiens ; venus principalement des régions pauvres de l’Italie du Nord, ils exercent dans tous les types d’emplois miniers, industriels et agricoles qui s’offrent à eux. Leur font suite les quelques 300 000 Espagnols, main d’œuvre incontournable dans l’agriculture et le bâtiment, qui passent les Pyrénées dans l’espoir d’une vie moins pénible.
La culture, la religion, les mœurs, les habitudes alimentaires, les goûts et les couleurs des immigrés ont toujours fait l’objet de fantasmes, confinant à l’hystérie, au sein de la société française. Aussi, leurs parcours de vie et d’intégration ont été tout sauf un long fleuve tranquille. Laissons de côté les conditions parfois inhumaines d’accueil et de parcage des Polonais, ou bien les lieux de vie insalubres dans lesquels évoluent les Italiens, dans les années 1920, pires que les descriptions de la mine faites par Emile Zola des décennies auparavant. Ce que les Français condamnent pour les « leurs » devient la norme chez les autres. Décris par la presse locale sous les traits de « voyous malpropres », ils sont déjà coupables à l’insu de leur plein gré. Aux yeux des Français, les Polonais ont aussi le défaut d’être trop religieux, signe que le fait de posséder la même religion, catholique, ne représente pas un gage d’acceptation sans réserve.
C’est dans le contexte consécutif à la grande dépression économique que la politique du retour forcé, amorcée en 1931, connait un pic au cours de l’année 1934. Malgré les demandes des compagnies minières et industrielles qui ont besoin cette main-d’œuvre, les gouvernements successifs cèdent devant une opinion publique radicalisée, galvanisée par les mouvements d’extrême droite et fascisants de l’époque. Plusieurs dizaines de milliers de Polonais, des milliers d’italiens et d’autres étrangers sont ainsi expulsés de France.
Du côté politique, tout est calculé, planifié, coordonné, avec toujours le fameux souci de préserver la frange la plus radicale de l’électorat de droite. Pierre Laval, président du Conseil – et pièce maitresse du futur gouvernement de Vichy –, est à la manœuvre durant ces années délétères. Le contexte européen se dégrade inexorablement, avec la montée des totalitarismes, mais toute une série de scandales politico-financier font vaciller les gouvernements français successifs. Le grand public découvre que des montages financiers frauduleux ont bénéficié d’une couverture politique d’une ampleur colossale.
On apprend que divers spéculateurs utilisent l’épargne des Français en élaborant des montages frauduleux selon le système de Ponzi, qui consiste à rémunérer les épargnants et les investisseurs grâce à l’argent des nouveaux entrants. Plusieurs noms sont sur le devant de cette scène nationale surréaliste : Albert Oustric, Marthe Hanau, Alexandre Stavisky. Créateurs de châteaux de carte qui s’effondrent, à la suite du krach financier d’octobre 1929, ils laissent à eux trois une ardoise de l’ordre de 120 milliards d’euros actuels, qui a failli emporter avec elle une partie de l’industrie française. Les collusions politiques mises à jour, les gouvernements tombent, alimentant l’instabilité politique de la France.
La culture, la religion, les mœurs, les habitudes alimentaires, les goûts et les couleurs des immigrés ont toujours fait l’objet de fantasmes, confinant à l’hystérie, au sein de la société française. Aussi, leurs parcours de vie et d’intégration ont été tout sauf un long fleuve tranquille. Laissons de côté les conditions parfois inhumaines d’accueil et de parcage des Polonais, ou bien les lieux de vie insalubres dans lesquels évoluent les Italiens, dans les années 1920, pires que les descriptions de la mine faites par Emile Zola des décennies auparavant. Ce que les Français condamnent pour les « leurs » devient la norme chez les autres. Décris par la presse locale sous les traits de « voyous malpropres », ils sont déjà coupables à l’insu de leur plein gré. Aux yeux des Français, les Polonais ont aussi le défaut d’être trop religieux, signe que le fait de posséder la même religion, catholique, ne représente pas un gage d’acceptation sans réserve.
C’est dans le contexte consécutif à la grande dépression économique que la politique du retour forcé, amorcée en 1931, connait un pic au cours de l’année 1934. Malgré les demandes des compagnies minières et industrielles qui ont besoin cette main-d’œuvre, les gouvernements successifs cèdent devant une opinion publique radicalisée, galvanisée par les mouvements d’extrême droite et fascisants de l’époque. Plusieurs dizaines de milliers de Polonais, des milliers d’italiens et d’autres étrangers sont ainsi expulsés de France.
Du côté politique, tout est calculé, planifié, coordonné, avec toujours le fameux souci de préserver la frange la plus radicale de l’électorat de droite. Pierre Laval, président du Conseil – et pièce maitresse du futur gouvernement de Vichy –, est à la manœuvre durant ces années délétères. Le contexte européen se dégrade inexorablement, avec la montée des totalitarismes, mais toute une série de scandales politico-financier font vaciller les gouvernements français successifs. Le grand public découvre que des montages financiers frauduleux ont bénéficié d’une couverture politique d’une ampleur colossale.
On apprend que divers spéculateurs utilisent l’épargne des Français en élaborant des montages frauduleux selon le système de Ponzi, qui consiste à rémunérer les épargnants et les investisseurs grâce à l’argent des nouveaux entrants. Plusieurs noms sont sur le devant de cette scène nationale surréaliste : Albert Oustric, Marthe Hanau, Alexandre Stavisky. Créateurs de châteaux de carte qui s’effondrent, à la suite du krach financier d’octobre 1929, ils laissent à eux trois une ardoise de l’ordre de 120 milliards d’euros actuels, qui a failli emporter avec elle une partie de l’industrie française. Les collusions politiques mises à jour, les gouvernements tombent, alimentant l’instabilité politique de la France.
Xénophobie d’atmosphère : la montée d’un préfascisme ordinaire
Très vite, au début des années 1930, lorsque le nombre de chômeurs réels dépasse le seuil du million de personnes, la fameuse équation, panacée des problèmes des Français, est mise en avant : renvoyons les étrangers chez eux et donnons leur travail aux Français. L’étranger est une cible politique adéquate, le maillon faible d’une vaste chaîne qui, par extension va intégrer progressivement toutes les figures que peut prendre l’ennemi de l’intérieur : le juif, le franc-maçon et toute personne aux « mœurs non conventionnelles ». C’est dans un tel contexte que la mentalité préfasciste prend corps ; elle se consolide en catalysant et/ou en construisant de toutes pièces les peurs, en reléguant au seuil de la porte toute pensée rationnelle, en exaltant la nation et son chef charismatique, l’homme fort qui va remettre de l’ordre. Cette mentalité est latente, sur le temps long, quasiment inaudible, insipide, inodore, comme un fascisme d’atmosphère…
Au cours des années 1930, une série de lois restreignent l’emploi des étrangers dans tous les domaines : les médecins et les avocats, notamment, veulent « protéger » leurs professions et ils font pression au plus haut niveau politique. Les commerçants leur emboîtent le pas. L’objet n’est pas seulement d’éliminer les étrangers du marché du travail, car des lois existaient déjà pour cela : la loi du 19 juillet 1934 restreint désormais les droits des personnes naturalisées françaises, elle stipule notamment que : « Pendant dix ans, à partir du décret qui lui a conféré la naturalisation, l'étranger ne peut être nommé à des fonctions publiques rétribuées par l'État, inscrit à un barreau, nommé titulaire d'un office ministériel. » La suite de cette fuite en avant, qui aboutira à la pire période de l’histoire de France, est malheureusement bien connue.
Aussi, seule une « accoutumance », un biberonnage précoce, ont pu permettre au régime de Vichy de prendre corps. Les historiens ont démontré que ce gouvernement n’a pas créé de rupture avec la décennie 1930 ; il a mis en place des lois d’exclusion et il a participé activement à la Shoah, dans la continuité des lois votées précédemment à l’encontre des étrangers, puis des naturalisés français. C’est cette mentalité qui a permis le renvoi de centaines de milliers d’Espagnols antifranquistes dans les mains du Caudillo et des Italiens antifascistes dans celles du Duce. C’est elle aussi qui a permis, avant cela, les brimades, les calomnies, les exactions et les meurtres impunis à l’encontre des étrangers, comme les Italiens lynchés à Aigues-Mortes en 1893. Autant de victimes sacrifiées, physiquement ou socialement, sur l’autel de la folie xénophobe.
Aussi, seule une « accoutumance », un biberonnage précoce, ont pu permettre au régime de Vichy de prendre corps. Les historiens ont démontré que ce gouvernement n’a pas créé de rupture avec la décennie 1930 ; il a mis en place des lois d’exclusion et il a participé activement à la Shoah, dans la continuité des lois votées précédemment à l’encontre des étrangers, puis des naturalisés français. C’est cette mentalité qui a permis le renvoi de centaines de milliers d’Espagnols antifranquistes dans les mains du Caudillo et des Italiens antifascistes dans celles du Duce. C’est elle aussi qui a permis, avant cela, les brimades, les calomnies, les exactions et les meurtres impunis à l’encontre des étrangers, comme les Italiens lynchés à Aigues-Mortes en 1893. Autant de victimes sacrifiées, physiquement ou socialement, sur l’autel de la folie xénophobe.
Le retour du refoulé : préfascisme, islamophobie et mémoire sélective
Aujourd’hui, à près d’un siècle de distance, il semble que les scandales politico-financiers, malgré leurs proportions inouïes et leur caractère systémique, n’empêchent toujours pas une certaine classe politique de prospérer. L’écosystème préfasciste instille son gaz dans l’atmosphère hexagonale et il commence à réclamer son lot de « victimes expiatoires » musulmanes. La partie liée au révisionnisme est déjà bouclée et elle bat son plein au sein des médias de l’écosystème.
Les immigrés européens ? Des modèles d’intégration, accueillis à bras ouverts car ils étaient des nôtres, de « notre civilisation ». Vichy ? Un gouvernement résistant face aux gauchos collaborationnistes. Les Arabes, les Africains ? Un apport migratoire résiduel, des gens qui ont fondamentalement refusé l’apport civilisationnel et de développement qu’on leur a offert. L’islam ? Le premier stade du « grand remplacement » et de la transformation de la France en pays gouverné par la charia. On tire argument de l’islamisme, du frérisme, pour pointer du doigt un « entrisme » qu’exercerait le « musulman », dernier avatar de l’altérité dont la figure protéiforme va de la barbe et de l’abaya jusqu’au musulman doté d’un nouveau pouvoir surnaturel : invisible, parce que trop bien intégré, il est donc d’autant plus dangereux.
Voici une nouvelle hystérie collective, alimentée au carburant d’une xénophobie totalement débridée, qui se traduit par un désir jouissif de la traque. Les préfascistes ne veulent pas en démordre : les arabo-africano-musulmans intégrés scolairement, professionnellement, socialement, ceux qu’on ne voit pas, justement parce qu’il n’y a plus rien à voir, sont plus à même de constituer la cinquième colonne. Ils représentent aujourd’hui la cible prioritaire car, dans leur volonté de « chariatiser » la France, ils s’assimilent pour mieux nous désintégrer. Ce type de discours fonctionne toujours sur une partie de la population française, tout simplement par qu’elle est prête à le recevoir. C’est plus facile, en effet, de taper sur le plus faible, le plus fragilisé, ou sur celui qui cristallise toutes les peurs, que sur les puissants, qu’ils soient du giron politique ou financier, car cela requiert un engagement de type révolutionnaire.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris publiait, récemment, une tribune intitulée « J’accuse… la République de livrer ses enfants à la suspicion ». Le titre est aussi évocateur qu’approprié à la situation française actuelle. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : dans une logique complètement dévoyée, les xénophobes débridés lancent des noms, collent dans les dos la cible « frériste » ou « entriste » sans autre forme de procès. Cette situation est plus qu’alarmante car, forcément, elle amènera son lot de nouvelles « victimes expiatoires » sacrifiées, physiquement ou socialement, sur l’autel de l’hystérie hexagonale.
Prenons donc une petite leçon d’histoire à l’occasion du décès, le 24 mai dernier, du cinéaste français Marcel Ophuls. Son célèbre documentaire Le chagrin et la pitié, sorti en 1969, devrait en effet faire l’objet d’une nouvelle grande méditation collective. D’une façon simple et factuelle, le réalisateur a en effet déconstruit le mythe national d’une France acquise à la résistance au nazisme. Pris entre une logique de passivité, de collaboration passive ou active avec les nazis, la majorité des Français ont été des combattants de la dernière heure. Oui, on peut encore aujourd’hui stopper la pénétration de ce préfascisme d’atmosphère et éviter que de nouvelles victimes expiatoires ne soient sacrifiées, après le meurtre horrible du jeune Aboubakar Cissé. Mais, pour cela, il faut fermement couper l’herbe sous le pied des semeurs de haine qui, jour après jour, plongent la France dans la spirale infernale du chaos.
*****
Omero Marongiu-Perria est sociologue et spécialiste de l'islam français. Il a notamment co-écrit « Qu’est-ce qu’un islam libéral ? » (Atlande, mai 2023).
Du même auteur :
Les Français musulmans sous le joug de la mentalité préfasciste
Être un gars bien ou une racaille, une ligne de démarcation bien mince
Lire aussi :
Rapport sur l'islamisme : « La voix de la nuance est indispensable pour éclairer les choix publics »
Rapport sur les Frères musulmans : vigilance face aux dérives
Un rapport sur « l’islamisme politique » aux répercussions qui inquiètent les musulmans de France
Les immigrés européens ? Des modèles d’intégration, accueillis à bras ouverts car ils étaient des nôtres, de « notre civilisation ». Vichy ? Un gouvernement résistant face aux gauchos collaborationnistes. Les Arabes, les Africains ? Un apport migratoire résiduel, des gens qui ont fondamentalement refusé l’apport civilisationnel et de développement qu’on leur a offert. L’islam ? Le premier stade du « grand remplacement » et de la transformation de la France en pays gouverné par la charia. On tire argument de l’islamisme, du frérisme, pour pointer du doigt un « entrisme » qu’exercerait le « musulman », dernier avatar de l’altérité dont la figure protéiforme va de la barbe et de l’abaya jusqu’au musulman doté d’un nouveau pouvoir surnaturel : invisible, parce que trop bien intégré, il est donc d’autant plus dangereux.
Voici une nouvelle hystérie collective, alimentée au carburant d’une xénophobie totalement débridée, qui se traduit par un désir jouissif de la traque. Les préfascistes ne veulent pas en démordre : les arabo-africano-musulmans intégrés scolairement, professionnellement, socialement, ceux qu’on ne voit pas, justement parce qu’il n’y a plus rien à voir, sont plus à même de constituer la cinquième colonne. Ils représentent aujourd’hui la cible prioritaire car, dans leur volonté de « chariatiser » la France, ils s’assimilent pour mieux nous désintégrer. Ce type de discours fonctionne toujours sur une partie de la population française, tout simplement par qu’elle est prête à le recevoir. C’est plus facile, en effet, de taper sur le plus faible, le plus fragilisé, ou sur celui qui cristallise toutes les peurs, que sur les puissants, qu’ils soient du giron politique ou financier, car cela requiert un engagement de type révolutionnaire.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris publiait, récemment, une tribune intitulée « J’accuse… la République de livrer ses enfants à la suspicion ». Le titre est aussi évocateur qu’approprié à la situation française actuelle. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : dans une logique complètement dévoyée, les xénophobes débridés lancent des noms, collent dans les dos la cible « frériste » ou « entriste » sans autre forme de procès. Cette situation est plus qu’alarmante car, forcément, elle amènera son lot de nouvelles « victimes expiatoires » sacrifiées, physiquement ou socialement, sur l’autel de l’hystérie hexagonale.
Prenons donc une petite leçon d’histoire à l’occasion du décès, le 24 mai dernier, du cinéaste français Marcel Ophuls. Son célèbre documentaire Le chagrin et la pitié, sorti en 1969, devrait en effet faire l’objet d’une nouvelle grande méditation collective. D’une façon simple et factuelle, le réalisateur a en effet déconstruit le mythe national d’une France acquise à la résistance au nazisme. Pris entre une logique de passivité, de collaboration passive ou active avec les nazis, la majorité des Français ont été des combattants de la dernière heure. Oui, on peut encore aujourd’hui stopper la pénétration de ce préfascisme d’atmosphère et éviter que de nouvelles victimes expiatoires ne soient sacrifiées, après le meurtre horrible du jeune Aboubakar Cissé. Mais, pour cela, il faut fermement couper l’herbe sous le pied des semeurs de haine qui, jour après jour, plongent la France dans la spirale infernale du chaos.
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Omero Marongiu-Perria est sociologue et spécialiste de l'islam français. Il a notamment co-écrit « Qu’est-ce qu’un islam libéral ? » (Atlande, mai 2023).
Du même auteur :
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