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Sur le vif

Maldives : un hajj gratuit pour les pauvres, une initiative gouvernementale au cœur d'une polémique

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 11 Juin 2024 à 08:25

           


Maldives : un hajj gratuit pour les pauvres, une initiative gouvernementale au cœur d'une polémique
Le gouvernement maldivien a sponsorisé cette année le hajj à 50 personnes nécessiteuses n’ayant pas les moyens financiers d’accomplir le cinquième pilier de l’islam. Les heureux élus ont vu leur pèlerinage être intégralement pris en charge par l’Etat dans le cadre d’un engagement pris par le président Mohamed Muizzu en août 2023. Alors qu’il n’était que candidat, l’ancien maire de Malé, capitale des Maldives, avait promis de parrainer le hajj pour 1 000 musulmans vivant sous le seuil de pauvreté au cours des cinq prochaines années de son mandat présidentiel.

Après son élection en octobre 2023, sa promesse devient réalité pour 50 personnes. Seulement voilà, une controverse autour de ce programme dont la presse maldivienne s’en fait l’écho a éclaté. Parmi les bénéficiaires du programme, un homme ne devrait pas en être selon toute vraisemblance : il s’agit d’un professeur, imam d’une mosquée, dont la présence sur le registre des personnes défavorisées qui ont droit à la zakat interroge. Une vidéo le montrant embarquer dans l’avion amenant les pèlerins vers l’Arabie Saoudite a fait le tour des réseaux sociaux.

Le ministre des Affaires islamiques, Mohammad Shaheem Ali Saeed, a indiqué que la sélection des 50 pèlerins avait été faite sur la base d’une liste des personnes à faible revenu établie par le précédent gouvernement et qu’une enquête serait diligentée sur ce cas. Durant les trois premières années, le hajj gratuit sera destiné aux personnes âgées de 50 à 69 ans ; les deux dernières années aux personnes ayant entre 45 et 69 ans qui n'ont jamais effectué le hajj de leur vie.

Cette affaire a surtout fait émerger un débat sur le bien-fondé de l'initiative gouvernementale, dans la mesure où le hajj n'est aucunement obligatoire pour les pauvres. L'Etat ne devrait donc pas se servir des deniers publics à cette fin, selon les détracteurs du programme, d'autant que des milliers de personnes sont inscrites auprès des autorités pour faire le hajj par leurs propres moyens mais attendent souvent des années avant d'être sélectionnées. L’Arabie Saoudite a attribué un quota de 1 150 places aux Maldives pour l’édition 2024 du hajj, contre 1 000 en 2023.

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