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Zidane, troisième mi-temps...

Rédigé par Nadia Sweeny | Mercredi 12 Juillet 2006 à 21:04

           

Ce mercredi 12 juillet, Zidane revient sur le parcours de l'équipe de France au mondial 2006. Sur Canal +, il explique le geste qui lui a valu un carton rouge à la finale de la coupe du monde 2006 contre l’Italie. Il voyait pour la première fois les images de ce mondial, perdu tragiquement ce dimanche 9 juillet, en final contre l'Italie.




Zinédine Zidane sur Canal+
Zinédine Zidane sur Canal+
Mercredi 12 juillet, 8 ans après la victoire des Bleus à la coupe du monde, Zidane revient sur tout le parcours du mondial 2006 au sein de l’équipe chérie des Français. Il décrit avec son accent marseillais qui manquait déjà à la France, la « bonne ambiance » qui régnait au sein de l’équipe et dément une quelconque animosité envers Raymond Domenech. « C’était un faux débat, j’ai toujours respecté tout le monde et tous mes entraîneurs. Lorsque j’ai quelque chose à dire à quelqu’un je le dis. » Explique-t-il.

Réfutant que les images tant de fois analysées par les journalistes sportifs dans lesquelles on le voit sortir du terrain et balancer son brassard de capitaine, soient révélatrices d’une quelconque antipathie envers l’entraîneur. « On veut me faire dire des choses que je ne dis pas.» Décrivant la déception de ses résultats sur le terrain, il dit simplement le fond de sa pensée « Je suis entier et je montre mes sentiments. (…) Nous avons dans le groupe des relations simples et nous sommes le plus honnête possible. »

C’est le match contre le Togo qui a, selon Zinédine Zidane, redonné confiance aux Bleus dans cette coupe du monde 2006 et qui a permis à chacun de se surpasser. « On a bien défendu et on a attaqué par accoues, c’était pas facile pour « titi ».» (ndlr : Thierry Henri)

Le journaliste de Canal + lui parle des attaques de la presse sur ses performances, les critiques. Zidane imperturbable : « C’est désolant pour l’entourage, mais c’est normale, ça fait partie du jeu. On te critique quand tu joues mal. Quand on sort du cadre sportif, ça touche. » Serein, Zizou revoit les images de ses exploits durant le match contre le Brésil. Il explique que quand on joue contre les champions du monde en titre « on n'a rien à perdre ».

La préparation de la finale n’a pas été extraordinaire, le dimanche après midi il se retrouve avec Makélélé, Sagnol et Barthez, boivent un thé. « On est parti se reposer dans nos chambres, puis vers 17-18h on a commencé à s’entraîner. » La préparation n’aura pas été singulière, mais le déroulement de cette finale de la coupe du monde 2006 restera dans les mémoires.

Zidane, troisième mi-temps...

La finale…

Le penalty de Zizou à la « Panenka » a été un exploit. Ce tir très difficile porte le nom du joueur tchécoslovaque qui a inventé cette technique, Antonin Panenka. La petite pichenette en « feuille morte » en plein centre du but qui retombe juste derrière la ligne restera dans les annales : « C’est la première fois que je tirais un penalty de ce type. J’avais en face de moi un très grand gardien. Je ne voulais pas tirer à droite comme je le fais d’habitude car il aurait pu l’arrêter. De plus, comme je l’ai dit au reste de l’équipe, je voulais que ça reste. » Sans aucun doute, cette performance restera dans les mémoires.

Mais certainement pas plus que son geste qui lui a valu une expulsion à la 110ème minute de la finale de cette coupe du monde 2006 : cet impressionnant coup de boule asséné dans la poitrine du défenseur Italien, Marco Materazzi. Il explique qu'avant cette altercation, aucune animosité ne régnait sur le terrain entre les joueurs. Il n'a jamais eu de problèmes auparavant avec Materazzi ou un autre joueur de l'équipe d'Italie. Regardant les images, il commente au même moment. « Il m’accrochait le maillot, alors je lui ai dit "arrête". Il m’a insulté, je lui ai dit "si tu veux, je te charge à la fin du match". Il m’a répété plusieurs fois des mots très durs, qui m’ont touché au plus profond de moi. » Les mots, Zizou ne les répètera pas. Mais il confirme que les insultes portaient sur sa sœur et sa mère. « J’essayais de partir, de m’éloigner. Mais il continue une fois, deux fois, à la troisième fois ça casse. Je suis un homme. »

On ne connaitra donc pas précisément les insultes qui lui ont été dites mais une chose est sûre, Zidane a été profondément touché : « Les mots sont plus durs que les coups, j’aurais préféré me prendre une droite dans la gueule que d’entendre ça » explique-t-il d’un ton sincère et franc. Cependant, le capitaine des Bleus présente ses excuses pour son geste : « Je sais que des milliards de téléspectateurs ont vu ce match et surtout des millions d’enfants à qui je présente mes excuses pour ce geste. Il y a des éducateurs qui essayent de montrer aux jeunes ce qu’il faut faire, et auprès d’eux je m’excuse. (…) j’ai des enfants je sais ce que c’est. »

En revanche, Zizou n’exprimera de regrets : « Je ne peux pas dire que je regrette car sinon c’est dire qu’il avait raison de dire ces mots or non, il avait tort. » Le journaliste se fait alors trop pressant, Zidane met le ola « Je vous ai assez dit ce que je pensais. » Zidane explique franchement que toute réaction part d’une provocation « Ce geste n’est pas pardonnable, mais vous croyez que 10 minutes avant la fin de ma carrière, en finale de la coupe du monde, ça m’a fait plaisir ? Non évidemment, mais il y a eu provocation. » Zinédine Zidane nous quittera sur un grand « merci au foot et aux gens qui ont soutenu l’équipe de France. Quand autant de monde se mobilise, c’est touchant. »

Rappelons que nombreux sont ceux qui demandent l'ouverture d'une enquête notamment sur l'utilisation de la vidéo par l'arbitre . Cette pratique est interdite dans le football. L'arbitre qui a sanctionné Zidane a, semblerait il, vu le geste sur le grand écran du stade. Zizou quitte donc le football professionnel définitivement, mais compte bien aller taper la balle de temps à autre dans son quartier natal de Marseille, « en amateur».






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