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Ramadan

Voyager pendant le Ramadan

Rédigé par Karima Peyronie | Vendredi 24 Juin 2016 à 08:00

           

Le Ramadan estival incite de nombreux musulmans à repenser leurs vacances. Et si les deux étaient compatibles ?



Voyager pendant le Ramadan
« Pour mieux me préparer au Ramadan, j’ai décidé de prendre quelques jours la première semaine de juin. Direction Marrakech, où les prix sont encore relativement accessibles et où je suis sure d’avoir du beau temps et du dépaysement. » Comme beaucoup de jeune musulmans, Leila, 28 ans, a opté pour le voyage pré-Ramadan afin de faire une phase de transition entre la fatigue accumulée de l’année et la trêve spirituelle.

Un raisonnement qui semble ravir les compagnies aériennes desservant le Maroc notamment, puisque les prix ont explosé jusqu’à être multipliés par six en comparaison d’avril !

En famille : l’option post-Ramadan

Les familles qui ont des enfants scolarisés ne peuvent pas se permettre ce genre de voyages, alors beaucoup se rabattent sur l’option post-Ramadan. C’est le cas de Zineb, une mère de famille de 3 enfants : « Que le Ramadan ne soit plus en plein pendant la période estivale m’arrange. Nous ne sommes plus obligés de sacrifier nos vacances. Les journées passent plus vite en France, nous ne rompons pas avec notre routine quotidienne, et cela va aller de mieux en mieux chaque année. »

D’autant plus que, cette année, la fin du mois sacré coïncide avec la fin de l’année scolaire, dans les alentours du 5 juillet, un heureux hasard des calendriers ! Alors Zineb, comme beaucoup de son entourage, n’hésitera pas : « Dès la fin du jeûne, direction le bled en Tunisie. Fêter l’Aïd et en profiter pour se reposer. »

Vacances « au bled »

Les vacances « au bled » dès début juillet, pour pouvoir fêter la fin du mois saint en famille, semble l’option la plus usuelle, à en juger Rachid Bendiaf, un voyagiste expérimenté, fondateur de La Centrale Hajj et Omra : « Les vacances au pays restent le plus apprécié, suivies de près par le pèlerinage à La Mecque (environ 20 % des départs). L’offre importante des “low cost” a permis la mobilité facile et accessible vers le Maghreb, et ce même pendant des périodes de pics comme la fin du Ramadan. Pour les retardataires, il reste l’option “Voyage en car”, moins usuelle mais utilisée en dernier recours. »

Les habitudes des voyageurs à référence musulmane quant aux modes de transport varient peu : le bateau pour transporter la voiture chargée (et bâchée !) et l’avion pour l’option rapide.

Retour au spirituel

De manière générale, les consommateurs ont peu changé leurs habitudes ; même pendant le Ramadan, comme nous l’explique Rachid Bendiaf : « On reste encore sur des habitudes classiques, d’autant plus lorsqu’il concerne les modes de “ tourisme islamique ”. La seule véritable innovation de ces dix dernières années est l’offre de voyages combinés pour La Mecque et ses alentours. »

À ce propos, Karima, de l’agence Paris Makkah, note un pic d’affluence pour les séjours à La Mecque, accentué après le Ramadan. Selon elle, il semblerait que « le mois sacré inspire un retour au spirituel, un rapprochement vers une foi plus accrue qui mènerait à voyager dans les terres saintes ».

Aussi l’offre est-elle pléthorique s’agissant des combinés « Mecque-omra », en court séjour, les quinze premiers jours du Ramadan ou les derniers, comme ceux que propose Safar Muslim, dès 1 390 €. « Il faut tout de même s’y prendre en avance, car La Mecque ne délivre plus de visas après juillet, pour préparer les arrivées du hajj de septembre », précise le professionnel.

Écotourisme

Sur le même créneau, l’« écotourisme musulman » a aussi le vent en poupe, proposant des séjours à Jérusalem, en Palestine ou en Jordanie. Le concept est de visiter des lieux saints ou touristiques selon une certaine éthique islamique (pas d’alcool, viande halal...) tout en côtoyant au plus près les locaux (hébergement chez l’habitant, petites missions humanitaires proposées dans les packages...). Des pèlerinages de paix sont même proposés entre la Palestine et Israël, ou d’autres plus culturels autour de l’Égypte et de la Jordanie, selon l’agence spécialisée Holy Land Adventure.

Des idées originales pour concilier des valeurs pieuses au plus haut fixe durant la période, tout en profitant d’un dépaysement culturel.





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