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Vacances au bled, c'est fini ?

Rédigé par Assmaâ Rakho Mom | Vendredi 20 Avril 2007 à 23:03

           

Porte-bagages hauts perchés, véhicules surchargés de cadeaux, la frénésie des pères et mères de famille originaires d’Afrique du Nord à quelques mois des vacances d’été est légendaire. Qui parmi les enfants de la deuxième ou de la troisième génération n’a pas vécu cette période qui va de la remise en état du véhicule au chargement de ce dernier ? Aujourd’hui, ces descendants d’immigrés sont des Français à part entière. L’attache qui les lie aux pays d’origine n’est donc pas aussi forte que pour leurs parents. Où se rendent-ils donc pour passer leurs vacances ?



Vacances au bled, c'est fini ?

Tout est bloqué

Pour le moment, la « tendance est morte », nous a confié un responsable de l’agence de voyages VIP Tours à Paris. Et ce en raison de l’incertitude d’avant les élections présidentielles. « Tout est bloqué » continue le même responsable, et pour ceux qui partent, c’est en majorité vers leurs pays d’origine ou celui de leurs parents. Mais une fois dépassée cette période creuse, et l’arrivée précoce d’un temps estival aidant, tout le monde devrait se pencher sur son budget et arrêter sa destination vacances.

Si nos parents continuent inlassablement et invariablement de se rendre dès qu’ils en ont l’occasion dans leur pays d’origine, qu’ils viennent d’Afrique du Nord ou d’Afrique subsaharienne, qu’en est-il de nous, enfants de la deuxième, troisième voire quatrième génération ?

Vacances studieuses

Tunisie, Turquie, Caraïbes ou autres, les destinations de rêve prisées de tous les publics attirent tout autant les jeunes qu’ont dit communément issus de l’immigration musulmane. Mais pour les plus pratiquants d’entre eux, il existe d’autres destinations avec un fort impact symbolique. Il fut un temps où ceux qui désiraient connaître ou perfectionner leur maîtrise de la langue arabe, celle du Coran et des sources de l’islam, se tournaient plutôt vers l’Egypte ou la Syrie, tout plaquant leur vie dans l’Hexagone pour s’y rendre…et en revenir aussitôt pour la plupart, se rendant compte par la confrontation au milieu étranger qu’ils sont et restent résolument Français, et donc attachés à certaines libertés. C’est ce qu’on a souvent appelé les vacances studieuses.

Plus récemment, pendant que beaucoup en France prenaient fait et causes pour la cuisine asiatique et de ses bienfaits nutritionnels, des Français musulmans se prenaient d’affection pour le continent asiatique et se rendaient en masse pour des séjours touristiques vers la Malaisie ou l’Indonésie. Là, c’est la découverte d’autres cultures, d’autres civilisations musulmanes qui les a fascinés.

Bled ou pas bled ?

Aujourd’hui, quelles sont les tendances quant aux destinations les plus en vues ? S’il est vrai que l’Asie ou le monde arabe restent des endroits prisés, l’on s’aperçoit aussi que des destinations aussi chargées émotionnellement que La Mecque et Médine, voire Jérusalem attirent énormément, pour ceux qui ont les moyens de s’y rendre plusieurs fois. Ceux-là s’y rendront plusieurs fois afin d’accomplir le petit pèlerinage (‘omra).

Mais les pays d’origine des parents n’ont pas pour autant perdu la cote. Seulement, à la différence de leurs aînés, les enfants s’y rendent d’abord beaucoup plus légèrement chargés. Ensuite, ils n’y vont en général pas dans le même but, à savoir essentiellement celui de rendre visite à la famille. Les jeunes qui partent pour le Maroc, l’Algérie ou la Tunisie y vont souvent, selon un responsable de l’agence de voyages Méridianis, « pour des affaires ou des achats d’appartements », et accessoirement pour voir leurs familles.

Par ailleurs, le morcellement des vacances qui touche l’ensemble de la population française est aussi vrai pour ces jeunes, qui après avoir fait une « descente au bled », souvent pour une durée d’une quinzaine de jours, rentrent en France pour repartir vers une autre destination, avec un autre but.







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