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Sur le vif

Un photographe palestinien de Syrie, la voix de Yarmouk, reconnu mort en prison

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 18 Juillet 2018 à 11:13

           


Il était la voix de Yarmouk. Le photographe Nizar Saied, connu pour avoir remporté en 2014 le premier prix au concours de photographie organisé par l’Union européenne et la section de l’ONU traitant le cas des réfugiés palestiniens, est mort. Ce Palestinien vivant en Syrie était incarcéré dans une prison du régime syrien depuis 2015.

C’est sa femme, Lamis Alkhateeb, actuellement réfugiée en Allemagne, qui a annoncé la nouvelle, lundi 16 juillet, sur son compte Facebook. « Il n’y a rien de plus difficile que d’écrire ces mots, mais Nizar ne doit pas mourir en silence. Ils ont tué mon chéri, mon époux, mon Nizar (…) Nizar est mort dans les prisons du régime syrien », s’est-elle exprimée, sans faire mention de la manière dont l’information lui a été parvenue.

Ahmed Abbasi, un ami proche du photographe qu’il décrit comme « la meilleure personne » qu’il connaissait, a confirmé la mort de Nizar Saied à l’AFP. « Aux premiers jours de son arrestation, on savait qu’il était en vie. Mais après on était sans nouvelle », a-t-il noté.

« The Three Angels » : c’est grâce à cette photo présentant trois frères attendant une évacuation sanitaire de Yarmouk que Nizar Saied a été reconnu en dehors de la Syrie, devenant un porte-voix en image des habitants de ce camp où il vivait également.

Il est également l’auteur de la production vidéo « Les Lettres de Yarmouk » dans laquelle il retraçait le quotidien difficile des Palestiniens qui vivent dans ce camp depuis la guerre civile de 2011. Après sa victoire au concours international de photographie en 2014, il expliquait que « dans chaque portrait d’une famille palestinienne, on pouvait voir l’ombre d’un absent, et c’est pourquoi mes photos sont faiblement éclairées. Mais il y a toujours de l’espoir ».

Malheureusement, le cas de ce photographe dont le talent a été salué par la communauté internationale est loin d’être un cas isolé. En Syrie, les familles des détenus ne reçoivent aucune nouvelle après l’arrestation mais beaucoup découvrent que bon nombre de leurs proches sont officiellement enregistrés comme décédés.

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