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Société

Sarajevo accueille le premier sommet européen sur l’islamophobie

Rédigé par Samba Doucouré et H. Ben Rhouma | Vendredi 24 Juin 2016 à 12:00

           

Universitaires, hommes politiques et militants des droits de l'homme se réunissent du 24 au 26 juin pour parler de la montée de l’islamophobie en Europe. Une réunion au sommet qui fait suite au rapport européen sur l’islamophobie rendu en mai dernier par des universitaires turcs.



Sarajevo accueille le premier sommet européen sur l’islamophobie
Alors que Sarajevo commémorait en mars dernier les 20 ans de la fin du terrible siège des Serbes (plus de 11 000 morts au compteur entre 1992 et 1996), la capitale de la Bosnie-Herzegovine accueille aujourd’hui le premier sommet européen sur l’islamophobie. Du vendredi 24 au dimanche 26 juin, une cinquantaine de personnalités politiques, d'universitaires et de militants associatifs de 22 nationalités différentes sont invités à participer à cet événement, soutenu activement par la Turquie.

Parmi eux, on retrouve le président du Collège présidentiel de Bosnie-Herzégovine Bakir Izetbegovic, les anciens ministres des Affaires étrangères français et britannique Bernard Kouchner et Jack Straw, l’ex-Premier ministre espagnol José Luis Zapatero et l’ancien ministre algérien de l'Enseignement supérieur Mustapha Chérif. Le Koweitien Naïf Al Mutawa, auteur de la BD « Les 99 », sera aussi de la partie.

Islamophobie, au rapport !

Ce rendez-vous international découle de l’initiative du think-thank turc SETA (Fondation pour la recherche politique, économique et sociale) qui a présenté début mai au Parlement européen à Bruxelles, un rapport sur l’islamophobie en Europe (EIR). Celui-ci rend compte de l’état de cette forme de haine dans 25 pays européens durant l’année 2015.

D’un volume de 600 pages, ce premier rapport est une mine d'information sur l'état des discriminations à l'encontre des musulmans ainsi que celui des politiques locales mises en place. Les travaux ont été dirigés par Farid Hafez, un chercheur attaché de l'université de Salzbourg (Autriche), et Enes Bayrakli, un responsable de département à l'université germano-turque d'Istanbul (Turquie). Ils ont nécessité le concours de 38 auteurs dont le professeur Olivier Esteves, auteur de De l’invisibilité à l’islamophobie : Les musulmans britanniques (1945-2010) (Presses de Sciences-Po, 2011), qui s'est penché sur la partie consacrée à la France.

Rappelant le contexte si particulier de l'année 2015 en France avec les attentats, les « faits tragiques ont puissamment alimenté une islamophobie déjà forte dans un pays qui compte le groupe musulman le plus important en Europe ». Outre la sempiternelle querelle sémantique autour de l’usage du terme « islamophobie », le rapport met en exergue l'islamophobie sévissant sur le marché du travail français, la « laïcité qui semble de plus en plus appréhendée comme un rempart contre l’islam » ou encore la montée du Front national, « un parti islamophobe » qui se banalise dans le paysage politique français. Les conséquences des attentats du 13 novembre 2015 sur les musulmans ont « corroboré l’idée selon laquelle les musulmans eux-mêmes constituent un problème de sécurité publique ». A l'issue du rapport, SETA appelle l'ensemble des pays européens à mettre en oeuvre une législation efficace sur les crimes de haine qui prend en compte l'islamophobie, qui passe par la mise en place de registres officiels recensant les victimes.

Sarajevo accueille le premier sommet européen sur l’islamophobie

Un éclairage américain lors du sommet

Yasser Louati, militant des libertés publiques qui fut, jusqu'à très récemment, porte-parole du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), fera écho de son analyse sur la question lors de son intervention au sommet de Sarajevo. Des représentants d'organisations antiracistes prendront aussi la parole comme l'association britannique Hope not Hate ou le Forum européen des femmes musulmanes. Un état des lieux de l'islamophobie dans la partie nord, sud puis orientale du continent européen ainsi que dans les Balkans est au programme du sommet.

Des universitaires et militants venus d'outre-Atlantique sont également attendus comme Hatem Bazian, fondateur d'un centre de recherches dédié à l’islamophobie à l’Université de Berkeley, en Californie, et l'avocat et journaliste Wajahat Ali. Les meilleures pratiques dans la lutte contre l’islamophobie au sein des pays européens seront évoquées dimanche 26 juin puis recensées ultérieurement dans un rapport qui aboutira dans un autre temps, selon les organisateurs du sommet, à la signature d'une déclaration commune Istanbul-Sarajevo contre l’islamophobie à l'adresse des dirigeants politiques européens.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Melen le 24/06/2016 15:53 | Alerter
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Ne serait-ce que les titres de presse le sont parfois. Consciemment ou inconsciemment.
Titrer comme le fait Orange aujourd'hui, "cet été les français misent sur l'Espagne, pas sur les pays musulmans" a une connotation islamophobe.
C'est titrer qu'ils n'iraient pas du fait de leur musulmanité.
Les français iraient cet été en Espagne en Italie au Portugal aux dépens des pays musulmans.
La bonne formulation aurait été de dire le Maghreb ou la Turquie (puisque c'est d'eux dont il s'agit) De citer les pays plutôt que de les nommer musulmans.

2.Posté par alan bucknet le 25/06/2016 09:22 | Alerter
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Chaque nation europeene doit sortir de l'Europe (mais en maintenant des accords economiques bien precis, un produit etranger ne pouvant concurencer un produit local, entre autres), fermer ses frontieres a la libre circulation des biens et de personnes, purger chaque territoire de ses parasites et chasseurs d'allocs divers, redonner le pouvoir au peuple souverain par un nouveau gouvernement populaire compose de citoyens competents (nos politiciens ayant prouve leur incompetence totale et leur appat du gain plus que du bonheur du peuple qu'ils sont censes faire prosperer), abolir la politique et les religions qui ont creees cette situation de guerre en divisant les citoyens, refaire les lois et les constitutions en fonction de l'epoque actuelle (constitution actuele caduque et datant de 1958), ... bref en redonnant les pleins pouvoirs au peuple souverain qui redessinera sa destinee .

3.Posté par Charles le 25/06/2016 09:41 | Alerter
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Et la christianophobie mortifère en terres d'islam? Ou plutôt devrions-nous parler, dans le meilleur des cas de discriminations intolérables (contrat dhimmi) et au pire de christianicide de masse.

Nous ne voulons pas d’islam en Europe car il est exclusif, auto-centré, conquérant par le sabre, et nie à l'être humain son propre libre arbitre ainsi que son droit au progrès personnel ou collectif en dehors du corpus textuel musulman.

Sans parler de la négation de l'égalité homme/femme...

4.Posté par Melen le 29/06/2016 16:52 | Alerter
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Charles. Vous etes radicalisé non?


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