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Sur le vif

Québec : la famille d'une victime de l'attentat à la mosquée obtient gain de cause

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 29 Janvier 2019 à 08:00

           


Deux ans après qu’Alexandre Bissonnette a tué six personnes parmi lesquelles Aboubaker Thabti au Centre culturel islamique du Québec (CCIQ), le programme IVAC (indemnisation des victimes des actes criminels) a finalement reconnu, vendredi 25 janvier, que la femme et les deux enfants de la victime tunisienne sont enfin admissibles à une indemnisation. Ils pourront percevoir des traitements psychologiques illimités et une rente mensuelle à vie. Cette reconnaissance, ô combien importante, du statut de victimes aura tout de même pris deux ans.

« Se battre contre des machines gouvernementales, ce n’est jamais une partie de plaisir », a déploré Me Marc Bellemare, avocat de la famille Thabti, en marge d’une conférence de presse annonçant l’admissibilité de ses clients au programme IVAC.

« Il a fallu attendre deux ans. Deux ans de mépris, deux ans d’incompréhension, alors qu’à l’évidence, ces trois personnes-là sont des victimes au sens de la loi », a-t-il ajouté, en se référant à la femme et aux deux enfants d’Aboubaker Thabti.

L’avocat a jusqu’à ce mardi 29 janvier pour déposer la demande d’indemnisation, conformément à la durée de prescription de deux ans après les faits imposée par la loi.

« L’IVAC continue d’appliquer une notion très conservatrice de la définition de victime », a soulevé Me Bellemare en accusant ce programme de faire « faussement croire » qu’il faut avoir assisté à un crime pour se qualifier de victime.

La femme d'Aboubaker Thabti n’a pas assisté à la fusillade et a dû chercher son mari dans les hôpitaux jusqu’au lendemain où on l’a finalement informé du décès de celui-ci. C’est ce qui a fait traîner le combat pour la reconnaissance de la famille Thabti comme victime méritant une indemnisation.

À l’issue de cette affaire, Me Bellemare a appelé toutes les personnes se sentant victimes d’actes criminels à se manifester en affirmant qu’il allait défendre leurs cas gratuitement.

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