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Sur le vif

Massacre de la mosquée d'Hébron : l’odieux éloge de la LDJ au tueur

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 27 Février 2014 à 14:25

           


25 février 1994 - 25 février 2014. Vingt ans se sont écoulés depuis le terrible massacre de la mosquée d’Ibrahim, connu pour abriter le Tombeau des Patriarches aussi partagé par les juifs, à Hébron (Al Khalil en arabe). 29 Palestiniens en prière avaient été assassinés en plein mois du Ramadan tandis que 125 autres personnes avaient été blessés par balles. Le tueur : Baruch Goldstein, un colon israélien qui fut membre du parti d’extrême droite Kach. Maîtrisé par des fidèles de la mosquée, il avait alors été battu à mort.

Baruch Goldstein, un nom qui ne mérite qu’opprobre pour son acte terroriste. Il en va autrement pour la Ligue de défense juive (LDJ), qui a décidé de faire l'éloge de l’assassin sur son site internet. Le tueur, qui fut médecin, est décrit dans un article en date du 22 février (« Il y a 25 ans mourrait Baruch Goldstein », 20 ans dans les faits) comme « un héros pour de nombreux patriotes israéliens » pour avoir massacré des « colons arabes ».

A l'heure des commémorations de cet épisode sanglant de l'histoire d'Hébron, la gronde est vite montée du côté des internautes avertis, qui ont dénoncé l'article de la LDJ sur les réseaux sociaux. C’est en effet sans problème que la milice raconte d'abord un épisode de la vie de Baruch Goldstein où il refusa en 1985 de soigner un Palestinien blessé par un soldat israélien : « Menacé de passer en cour martial, il fit une déclaration où il dit: "Je ne suis pas disposé à soigner des non-juifs. Je ne reconnais que deux autorités religieuses : Maïmonide et Meir Kahane" », dirigeant du Kach assassiné en 1990.

« Ce refus de Goldstein, en fait, n’était pas une lubie personnelle, mais l’application directe d’une injonction du Talmud de Maïmonide, dont il se réclamait, si bien que les autorités religieuses juives prirent sa défense et parvinrent à empêcher l’armée de le punir pour avoir désobéi aux ordres », lit-on.

La LDJ ne revient pas sur l’épisode du massacre d’Hébron mais fait référence quelques lignes plus tard à un livre du rabbin Yitzchak Ginsburgh, issu du mouvement ultra-orthodoxe loubavitch, écrit à la mémoire du Baruch Goldstein. Il indique que le geste de ce dernier « constitue "un accomplissement de nombreux commandements de la loi juive", que "la vie d’un juif vaut plus que celle d’un non-juif", et incite à "tuer un non-juif en cas de risque, même faible, qu’il agisse (même indirectement) en vue de porter atteinte à des vies en Israël" ». A aucun moment, une critique n’est apportée contre ce discours qui défigure le judaïsme et auquel la milice extrémiste acquiesce visiblement : elle a elle-même été fondée par Meir Kahane dont se prévalait Baruch Goldstein.

« Des cérémonies commémoratives auront lieu en son honneur, comme chacune des années passées, dans le cimetière de Kiryat Arba », la colonie d’Hébron d'où venait le tueur, conclut tranquillement la LDJ, qui se distingue en France par ses discours réguliers incitant à la haine et ses actions coup de poing illégales. Pourtant, les activités du groupuscule sioniste demeurent autorisées en France. Ses opposants réclament toujours fermement des autorités sa dissolution.

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