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Sur le vif

Lutte contre les séparatismes : le suprémacisme blanc, une « menace réelle » pour le ministère de l'Intérieur

Rédigé par | Mercredi 7 Octobre 2020 à 11:30

           


Le gouvernement ne se préoccupe-t-il que du « séparatisme islamiste » ? Invité lundi 4 octobre dans l’émission Le Grand rendez-vous sur Europe 1, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, est revenu sur la menace terroriste en France. Et pas seulement celle provoquée par le radicalisme islamiste, évoquant ainsi le suprémacisme blanc qui sera aussi visé par le projet de loi contre les séparatismes, assure-t-on.

« Nous n’avons pas à faire qu’à des attentats d’islamistes radicaux même s'ils sont l’essentiel. Dans les semaines qui suivi notre arrivée au ministère de l’Intérieur, la Direction générale de la sécurité intérieure est intervenue pour empêcher l’attentat d’un suprémaciste blanc. Quelqu’un qui, comme c’était le cas en Nouvelle-Zélande, pensait que le sang aryen était supérieur à tous les autres et qui projetait des attentats contre des mosquées. Nous l’avons arrêté en possession d’armes extrêmement dangereuse, il est aujourd’hui en prison et une enquête a été ouverte », a affirmé le ministre de l'intérieur.

Il a, par ailleurs, rappelé que les « islamistes radicaux » ne constituaient pas la totalité des fichés S. « On compte parfois des gens d'extrême droite, d'extrême gauche et des anarchistes. Et nous n’avons pas que des gens qui passent à l’acte. Il ne faut pas tout confondre », a-t-il appuyé.

Laurent Nuñez, le coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a appuyé les propos de Gérald Darmanin face à Jean-Pierre Elkabbach sur le plateau de CNews. « La menace suprémaciste est réelle sur le territoire national. Elle a généré des attentats sanglants aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Norvège », a-t-il rappelé lundi 4 octobre.

« Ce qu’il faut avoir en tête, c’est qu’il y a un certain nombre de groupes en France qui adhèrent au suprémacisme blanc et qui peuvent basculer dans la violence. Ils peuvent aussi être en contact avec des groupuscules à l’étranger ou être en adoration devant ces groupuscules. Et ils sont suivis par les renseignements. Je confirme que nous en avons sur le territoire national, je confirme que la menace dont a parlé le ministre de l'Intérieur est réelle. Ces gens qui s'armaient et se préparaient à passer à l’action ont été détectés », a-t-il déclaré.

Depuis 2017, cinq attentats fomentés par des suprémacistes blancs ont été déjoués : quatre par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et un par la Direction générale de la gendarmerie, a informé Laurent Nunez.

L’une des craintes exprimée par ministre de l'Intérieur est « l’auto-radicalisation» d’acteurs isolés. « Indépendamment des personnes que l’on suit, on voit bien qu’il y a une auto-radicalisation de personnes que l’on ne connaît pas », a admis Gérald Darmanin, faisant allusion à il’attaque qui a eu lieu le 25 septembre devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Une attaque contre laquelle la possibilité de la prévenir était « quasi-nulle ».

Pour le ministre, « le risque d’attentat (est) très important», précisant que 8 500 personnes sont suivies tous les jours par les services de renseignement français et que 32 attentats avaient été déjoués depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. Pour faire face à ces attaques, 1 000 postes supplémentaires ont été créés au sein de la gendarmerie et des renseignements territoriaux.

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