A Slatnya, un village reculé du gouvernorat de Sidi Bouzid, en Tunisie, le 13-Novembre rappelle aussi de douloureux souvenirs. Comme en France, sauf qu’il vient commémorer un autre crime terroriste commis ce même jour en 2015, celui de Mabrouk Soltani, un jeune adolescent de 16 ans. Ce berger faisait paître son troupeau dans la zone montagneuse de Mghila, proche de la frontière algérienne, avec son cousin de 14 ans lorsqu’ils ont été attaqués par des hommes se revendiquant du groupe Etat islamique (Daesh). Mabrouk Soltani, accusé d’être un indic pour le compte des autorités, est décapité ; son cousin est contraint d’apporter la tête du berger à sa famille… Une horreur qui se répètera à Slatnya en 2017, lorsque le frère aîné de Mabrouk subira le même sort.
L’affaire avait défrayé la chronique en Tunisie en 2015. C’est sur ce drame qui avait profondément choqué l’opinion publique que Lotfi Achour a choisi de se pencher, sans filtre. Avec Les enfants rouges, le réalisateur tunisien place les spectateurs du point de vue du survivant, dans les premières heures et les premiers jours suivant le drame. Puisque les faits en eux-mêmes sont déjà connus, « c’est la dimension intime de cette tragédie » que le cinéaste a exploré : « Cet état de sidération, cette confusion intérieure me semblaient essentiels à capter. (…) Et pour cela, seule la fiction pouvait nous permettre d’explorer pleinement cette intériorité. (…) L’enjeu principal était clair : plonger dans la tête de cet enfant, et par extension, dans son univers, sa vie et son environnement. » L'autre enjeu, « ce n’est pas l’intrigue, mais la manière dont les personnages vont vivre cette tragédie ».
L’affaire avait défrayé la chronique en Tunisie en 2015. C’est sur ce drame qui avait profondément choqué l’opinion publique que Lotfi Achour a choisi de se pencher, sans filtre. Avec Les enfants rouges, le réalisateur tunisien place les spectateurs du point de vue du survivant, dans les premières heures et les premiers jours suivant le drame. Puisque les faits en eux-mêmes sont déjà connus, « c’est la dimension intime de cette tragédie » que le cinéaste a exploré : « Cet état de sidération, cette confusion intérieure me semblaient essentiels à capter. (…) Et pour cela, seule la fiction pouvait nous permettre d’explorer pleinement cette intériorité. (…) L’enjeu principal était clair : plonger dans la tête de cet enfant, et par extension, dans son univers, sa vie et son environnement. » L'autre enjeu, « ce n’est pas l’intrigue, mais la manière dont les personnages vont vivre cette tragédie ».
L'authenticité au rendez-vous
Les enfants rouges est un film bouleversant, qui mise sur la performance de jeunes acteurs non professionnels pour un souci d'authenticité auquel Lotfi Achour est très attaché. Il fallait que « même les spectateurs tunisiens, qui connaissent le dialecte et les nuances de chaque région, ne trouvent rien à redire. (...) Cette exigence linguistique était essentielle, car le cinéma tunisien représente rarement ces réalités de manière authentique. À la télévision, les rares tentatives de figurer le monde rural se traduisent souvent par un langage approximatif, caricatural, qui réduit les personnages à une image grossière de "paysans". Nous avons donc travaillé avec une rigueur extrême pour donner à cette région une représentation juste et fidèle », souligne-t-il.
Lotfi Achour offre plus largement une plongée au cœur d'une communauté ignorée, oubliée des autorités ; son long-métrage donne parfaitement à voir, sans misérabilisme, la marginalisation socio-économique à laquelle font face les populations rurales tunisiennes, entre abandon et mépris à leur égard que Lotfi Achour parvient à dénoncer avec finesse à travers son œuvre mémorielle.
Les enfants rouges, auréolé jusqu'ici d'une quinzaine de prix, a ainsi reçu un bel accueil en Tunisie. « L'émotion était immense, parce que cette histoire, c’est aussi notre traumatisme à tous. Elle nous a profondément marqués. Dix ans ont passé, et personne ne l’a oubliée », explique le réalisateur. Et personne ne l'oubliera de si tôt.
Lotfi Achour offre plus largement une plongée au cœur d'une communauté ignorée, oubliée des autorités ; son long-métrage donne parfaitement à voir, sans misérabilisme, la marginalisation socio-économique à laquelle font face les populations rurales tunisiennes, entre abandon et mépris à leur égard que Lotfi Achour parvient à dénoncer avec finesse à travers son œuvre mémorielle.
Les enfants rouges, auréolé jusqu'ici d'une quinzaine de prix, a ainsi reçu un bel accueil en Tunisie. « L'émotion était immense, parce que cette histoire, c’est aussi notre traumatisme à tous. Elle nous a profondément marqués. Dix ans ont passé, et personne ne l’a oubliée », explique le réalisateur. Et personne ne l'oubliera de si tôt.
Les enfants rouges, de Lotfi Achour
Tunisie, France, Belgique, Pologne, Arabie Saoudite, Qatar, 1h40
Avec Ali Hlali, Wided Dabebi, Yassine Samouni, Jemii Lamari, Younes Naouar, Salha Nasraoui, Eya Bouteraa, Latifa Gafsi
Sortie en salles le 7 mai 2025
Tunisie, France, Belgique, Pologne, Arabie Saoudite, Qatar, 1h40
Avec Ali Hlali, Wided Dabebi, Yassine Samouni, Jemii Lamari, Younes Naouar, Salha Nasraoui, Eya Bouteraa, Latifa Gafsi
Sortie en salles le 7 mai 2025