Il y a des traces d’ADN de porc dans les Knacki de volaille halal Herta. C’est ce qu’a révélé le site debat-halal.fr , mardi 17 janvier.
« La seule certitude est que l’échantillon analysé contenait au moins 0,01 % d’ADN de porc », nous explique Faycal Bellatif, directeur marketing de la division alimentaire d’Eurofins, le laboratoire qui a réalisé l’analyse du produit Herta envoyé par debat-halal. Tout un chacun peut, en effet, y envoyer n’importe quel produit pour en connaître la composition. Pour la modique somme de 150 € HT.
« L’analyse qui nous a été demandée est uniquement qualitative », précise M. Bellatif à Saphirnews. Elle n’a donc pas vocation à quantifier la proportion exacte de l’ADN incriminée. Le but est simplement de « détecter une présence ». Or cette détection n’est possible qu’à partir du seuil de 0,01 %.
Sur l’échantillon de 660 grammes de produit Herta analysé, la part d’ADN porcine s’élève donc à plus de 0,01 %, mais rien n’indique la quantité de porc exacte que contiendraient les saucisses incriminées. « L’étude demandée n’était pas quantitative. Si le taux d’ADN de porc avait été inférieur à 0,01 %, l’étude qualitative aurait été négative, mais cela n’aurait pas signifié pour autant que l’échantillon ne contenait absolument pas de porc… »
« La seule certitude est que l’échantillon analysé contenait au moins 0,01 % d’ADN de porc », nous explique Faycal Bellatif, directeur marketing de la division alimentaire d’Eurofins, le laboratoire qui a réalisé l’analyse du produit Herta envoyé par debat-halal. Tout un chacun peut, en effet, y envoyer n’importe quel produit pour en connaître la composition. Pour la modique somme de 150 € HT.
« L’analyse qui nous a été demandée est uniquement qualitative », précise M. Bellatif à Saphirnews. Elle n’a donc pas vocation à quantifier la proportion exacte de l’ADN incriminée. Le but est simplement de « détecter une présence ». Or cette détection n’est possible qu’à partir du seuil de 0,01 %.
Sur l’échantillon de 660 grammes de produit Herta analysé, la part d’ADN porcine s’élève donc à plus de 0,01 %, mais rien n’indique la quantité de porc exacte que contiendraient les saucisses incriminées. « L’étude demandée n’était pas quantitative. Si le taux d’ADN de porc avait été inférieur à 0,01 %, l’étude qualitative aurait été négative, mais cela n’aurait pas signifié pour autant que l’échantillon ne contenait absolument pas de porc… »
La chaîne de production halal Herta immobilisée
Chez Nestlé, géant de l’agroalimentaire et propriétaire de la marque Herta, une cellule de crise semble avoir été mise en place, le service consommateurs ayant été assailli de questions de clients outrés par la présence de porc dans les Knacki.
« La production est pour le moment suspendue et nous effectuons des analyses fines dans notre chaîne de production », déclare Valérie Berrebi, responsable du service de communication de Nestlé, jointe par Saphirnews. « Nous voulons assurer aux consommateurs que Herta accorde la plus grande importance à ses produits halal, une enquête est en cours et nous espérons des résultats rapides. »
Le mauvais buzz a en effet de quoi donner du souci à la marque. Premier produit halal du groupe lancé en avril 2008, la Knacki × 10 totalisait 500 tonnes en 2009, rejointe rapidement par toute une déclinaison : Knacki × 6 en avril 2009 ; hot-dog Knacki en juin 2009 ; Knacki × 20 en avril 2010 ; Knacki max en août 2010… « Début 2010, nous en étions à + 135 % en volume pour toutes nos ventes halal depuis juin 2009. Nous représentons aujourd’hui 11,7 % de part de marché dans la charcuterie halal. Et nous tablons sur une croissance 2011 à + 40 % », pronostiquait Suzanne Manet, directrice marketing de Herta, interviewée par Saphirnews en juin dernier.
Mais quelles sont les conditions exactes de fabrication des produits halal chez Herta ? Non-réponse : « Nos procédés de production sont confidentiels », rappelle Mme Berrebi, du service communication. Impossible de savoir si les produits halal sont fabriqués sur la même chaîne que les produits conventionnels du groupe. L’industriel renvoie joliment à son organisme certificateur : « Nous respectons le système de fabrication mis en place et validé par la Grande Mosquée de Paris », tout en indiquant que « quatre contrôleurs de la Grande Mosquée de Paris » travaillent pour Herta.
La Grande Mosquée de Paris (GMP), plusieurs fois mise sur la sellette , a d’ailleurs récemment réagi contre la « campagne sans fondements et ignominieuse » dont elle serait l’objet, laquelle « met en cause la certification halal de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris accordée à des groupes de l’industrie agroalimentaire ».
« Nous rappelons à tous les consommateurs musulmans que l’Institut musulman de la Mosquée de Paris est un organisme de certification halal depuis sa fondation en 1926 et mondialement reconnu, qui assure un contrôle strict de l’ensemble de la traçabilité de tous les produits portant son logo », assure le communiqué de la GMP en date du 18 janvier. « Cette certification s’effectue sur une base religieuse rigoureuse, conforme aux standards halal internationaux, tels qu’ils sont appliqués et validés par l’ensemble des organismes de certification des pays musulmans, tel que l’Arabie saoudite. » Un message qui ne saurait rassurer pleinement les consommateurs…
« La production est pour le moment suspendue et nous effectuons des analyses fines dans notre chaîne de production », déclare Valérie Berrebi, responsable du service de communication de Nestlé, jointe par Saphirnews. « Nous voulons assurer aux consommateurs que Herta accorde la plus grande importance à ses produits halal, une enquête est en cours et nous espérons des résultats rapides. »
Le mauvais buzz a en effet de quoi donner du souci à la marque. Premier produit halal du groupe lancé en avril 2008, la Knacki × 10 totalisait 500 tonnes en 2009, rejointe rapidement par toute une déclinaison : Knacki × 6 en avril 2009 ; hot-dog Knacki en juin 2009 ; Knacki × 20 en avril 2010 ; Knacki max en août 2010… « Début 2010, nous en étions à + 135 % en volume pour toutes nos ventes halal depuis juin 2009. Nous représentons aujourd’hui 11,7 % de part de marché dans la charcuterie halal. Et nous tablons sur une croissance 2011 à + 40 % », pronostiquait Suzanne Manet, directrice marketing de Herta, interviewée par Saphirnews en juin dernier.
Mais quelles sont les conditions exactes de fabrication des produits halal chez Herta ? Non-réponse : « Nos procédés de production sont confidentiels », rappelle Mme Berrebi, du service communication. Impossible de savoir si les produits halal sont fabriqués sur la même chaîne que les produits conventionnels du groupe. L’industriel renvoie joliment à son organisme certificateur : « Nous respectons le système de fabrication mis en place et validé par la Grande Mosquée de Paris », tout en indiquant que « quatre contrôleurs de la Grande Mosquée de Paris » travaillent pour Herta.
La Grande Mosquée de Paris (GMP), plusieurs fois mise sur la sellette , a d’ailleurs récemment réagi contre la « campagne sans fondements et ignominieuse » dont elle serait l’objet, laquelle « met en cause la certification halal de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris accordée à des groupes de l’industrie agroalimentaire ».
« Nous rappelons à tous les consommateurs musulmans que l’Institut musulman de la Mosquée de Paris est un organisme de certification halal depuis sa fondation en 1926 et mondialement reconnu, qui assure un contrôle strict de l’ensemble de la traçabilité de tous les produits portant son logo », assure le communiqué de la GMP en date du 18 janvier. « Cette certification s’effectue sur une base religieuse rigoureuse, conforme aux standards halal internationaux, tels qu’ils sont appliqués et validés par l’ensemble des organismes de certification des pays musulmans, tel que l’Arabie saoudite. » Un message qui ne saurait rassurer pleinement les consommateurs…
Le site debat-halal lié à un industriel
Le 0,01 % d’ADN de porc, c’est cela qui a compté pour les consommateurs. Contacté par Saphirnews, l’administrateur du site debat-halal.fr assure que son « objectif est d’informer le plus grand nombre au sein de la communauté musulmane sur ce qu’ils mettent dans leur assiette ». La publication de ce rapport d’analyse a généré un trafic important et beaucoup de commentaires sur ce jeune site. Cela devrait continuer, espère l’administrateur – qui n’a pas voulu décliner son patronyme exact et se fait appeler Fahti.
Debat-halal annonce disposer d’« une douzaine d’analyses ADN de produits vendus sur le marché du halal, des produits issus de marques différentes ». Les résultats (incriminants) devraient être mis en ligne progressivement au cours des semaines qui viennent.
Affirmant que debat-halal n’est ni une entreprise ni même une association de défense de consommateurs, son « administrateur et rédacteur en chef » comme il se définit lui-même se contente de nous expliquer son « écœurement » par rapport au marché du halal, qu’il a « intégré depuis trois ans ». « Les vrais spécialistes du halal restent les théologiens musulmans, dont leurs propos seront mis en ligne très prochainement. Pour ma part, je me limite à la signification simple du mot licite et de l’illicite (halal/haram). Lorsqu’il s’agit de démontrer que certains produits contiennent des matières porcines ou qu’il s’agit d’étourdissement avant abattage ou abattage mécanique, nous l’expliquons et le dénonçons dans un contexte général du halal/haram. »
Une intention louable si l’initiative avait été le fait de consommateurs eux-mêmes. Or il n’en est rien. Le nom de domaine debat-halal.fr appartient à la société Baker Finance , basée à Nantes. Il s’agit d’une PME qui commercialise des produits halal sous les noms de Baker Viandes et de Halaland . Une implication étroite qui relativise le caractère prétendument philanthropique des révélations du site.
Debat-halal annonce disposer d’« une douzaine d’analyses ADN de produits vendus sur le marché du halal, des produits issus de marques différentes ». Les résultats (incriminants) devraient être mis en ligne progressivement au cours des semaines qui viennent.
Affirmant que debat-halal n’est ni une entreprise ni même une association de défense de consommateurs, son « administrateur et rédacteur en chef » comme il se définit lui-même se contente de nous expliquer son « écœurement » par rapport au marché du halal, qu’il a « intégré depuis trois ans ». « Les vrais spécialistes du halal restent les théologiens musulmans, dont leurs propos seront mis en ligne très prochainement. Pour ma part, je me limite à la signification simple du mot licite et de l’illicite (halal/haram). Lorsqu’il s’agit de démontrer que certains produits contiennent des matières porcines ou qu’il s’agit d’étourdissement avant abattage ou abattage mécanique, nous l’expliquons et le dénonçons dans un contexte général du halal/haram. »
Une intention louable si l’initiative avait été le fait de consommateurs eux-mêmes. Or il n’en est rien. Le nom de domaine debat-halal.fr appartient à la société Baker Finance , basée à Nantes. Il s’agit d’une PME qui commercialise des produits halal sous les noms de Baker Viandes et de Halaland . Une implication étroite qui relativise le caractère prétendument philanthropique des révélations du site.
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