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Economie

La société de sécurité G4S se retire d’Israël, BDS crie victoire

Rédigé par Samba Doucouré | Vendredi 11 Mars 2016 à 16:30

           

La société britannique de sécurité G4S va vendre toutes ses entreprises installées en Israël. Tandis que les militants du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) revendiquent une victoire, le plus grand groupe de sécurité au monde a déclaré que'elle effectue cette opération pour des « raisons commerciales ».



L'entreprise G4S annonce qu'elle quittera le marché israélien pour des « raisons commerciales » mais le mouvement BDS contre Israël estime que c'est le fruit de son travail de sensibilisation au désinvestissement. (G4S väktare. ©Johan Paulin)
L'entreprise G4S annonce qu'elle quittera le marché israélien pour des « raisons commerciales » mais le mouvement BDS contre Israël estime que c'est le fruit de son travail de sensibilisation au désinvestissement. (G4S väktare. ©Johan Paulin)
La compagnie britannique G4S emploie 620 000 personnes et est présente dans 120 pays à travers le monde. En Israël, elle réalise un chiffre d’affaire de 100 millions de livres sterling (près de 130 millions d'euros) et fait travailler 8 000 personnes. Elle a cependant décidé de revendre ses entreprises présentes dans ce pays, a-t-elle annoncé mercredi 9 mars lors de la présentation de son bilan financier annuel.

Selon le Financial Times, le but est de « s’extraire d’une situation dommageable pour sa réputation ». G4S est la cible depuis de longues années de critiques de la part de mouvements pro-palestiniens qui lui reproche d’être complice des violations des droits humains contre les Palestiniens. En effet, G4S fournit des équipements et services dans les centres de détention où sont entassés des milliers de Palestiniens. G4S offre également ses services pour les check-points en Cisjordanie.

L'effet domino de la campagne BDS

En 2014, après des manifestations près de ses bureaux à Seattle, Londres et Johannesburg, la Fondation Bill Gates a soldé ses actions G4S qui s’élevaient à 170 millions de dollars (152 millions d'euros). Récemment, la section jordanienne de l'Unicef a rompu son contrat la liant à la compagnie selon le mouvement BDS. « La pression de BDS fait en sorte que les plus grandes entreprises mondiales réalisent qu’il est mauvais pour le business de profiter des politiques d’apartheid et coloniales d’Israël », explique, dans un communiqué, Mahmoud Nawahaa, porte-parole du Comité national palestinien de BDS, faisant remarquer « un effet domino ».

Lors des huit derniers mois, les multinationales françaises Veolia, Orange et le groupe irlandais de matériaux de construction CRH ont toutes quitté le marché israélien. En janvier 2016, l’Église méthodiste unie (12 millions d'adeptes en 2014 dans le monde dont 7 aux États-Unis) a inscrit cinq banques israéliennes sur liste noire en raison de leur complicité dans la violation des droits humains à l'encontre des Palestiniens et dans le financement de colonies, illégales au regard du droit international.

Pour Mahmoud Nawahaa, Israël est incapable d’« arrêter la croissance impressionnante du (mouvement) BDS », et ceci en dépit de ses efforts pour « salir et déligitimer notre mouvement non-violent grâce à des lois anti démocratiques en Europe et aux États-Unis afin de taire la contestation et supprimer la liberté d’expression ».





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