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Sur le vif

La Chine dément l’internement massif des Ouïghours

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 14 Août 2018 à 13:25

           


La Chine dément l’internement massif des Ouïghours
Quel sort la Chine réserve-t-elle réellement à la minorité musulmane des Ouïghours, majoritaire dans la province autonome de Xinjiang, au nord-ouest du pays ?

Après le discours de Gay McDougall, membre du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale, dans lequel elle a accusé la Chine d’internement massif des Ouïgours dans la « prison à ciel ouvert » de Xinjiang, le gouvernement chinois a fermement démenti cette accusation lundi 13 août.

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Depuis plusieurs années, la communauté musulmane turcophone des Ouïgours subit diverses formes de répression du gouvernement chinois, allant de l’interdiction de pratique du jeûne du Ramadan à l’obligation de remise du Coran et des objets de prière aux autorités.

Pour justifier ses actes, Pékin évoque la lutte contre l’extrémisme religieux et le terrorisme quand les organisations internationales des droits de l’homme dénoncent une surveillance généralisée des Ouïghours et une répression ethnique. Gay McDougall, du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale, a condamné, vendredi 10 août, la Chine qui, « au nom de la lutte contre l’extrémisme religieux et du maintien de la paix sociale », transforme la région autonome occupée principalement par les Ouïghours en « un immense camp d’internement ».

« On estime que plus d’un million de personnes sont détenues dans de prétendus "camps anti-extrémistes" et deux millions d’autres dans de camps de "rééducation" où ils subissent un endoctrinement politique et religieux », a-t-elle déclaré.

« Il n’y a aucune politique visant une minorité ethnique en particulier. Nous ne limitons ni les droits ni la liberté de religion du peuple ouïghour », s’est défendu le gouvernement chinois par le biais de Ma Youqing, directeur du Département du travail du Front Uni, alliée du parti au pouvoir à Pékin. Très critique par rapport à la dénonciation de Gay McDougall, des journaux proches du régime accusent des politiciens et médias occidentaux de vouloir « semer le trouble au Xinjiang, et de détruire la stabilité si péniblement accomplie dans la région » en « parlant de massives violations des droits de l’homme et en qualifiant la région de prison à ciel ouvert ».

« Il nous faut plus qu’un simple démenti », a répondu Gay McDougall aux autorités chinoises.

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