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Sur le vif

Egypte : « une répression made in France » appelée à cesser

Rédigé par Benjamin Andria | Mardi 3 Juillet 2018 à 08:00

           


« La France ferme les yeux sur la répression sanglante et les violations constantes des droits humains menée pas les autorités égyptiennes depuis 2013. »

L’Observatoire des armements, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et ses organisations membres égyptienne et française, respectivement le Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), ont ensemble dénoncé, lundi 2 juillet, la livraison massive d'armes et de matériels de surveillance d'entreprises françaises à l'Égypte. Ce faisant, la France se rend ainsi complice de la répression « sans précédent » qui y est menée depuis la prise de pouvoir d'Abdel Fattah Al-Sissi consécutive au coup d'Etat en 2013, dénoncent les ONG.

« Cette répression implacable va de pair avec une rhétorique de la "guerre contre le terrorisme" portée par le régime égyptien, et qui lui permet de justifier toutes les exactions commises impunément, le pouvoir qualifiant ses opposants de "terroristes" », indiquent-elles dans un rapport commun. « La lutte contre le terrorisme, lorsqu’elle est menée sans aucun respect des droits fondamentaux les plus élémentaires des individus (...) est forcément contre-productive. »

Des « exportations mortifères » qu'il faut cesser

Pourtant, « officiellement au nom de la lutte contre le terrorisme, ce soutien de la France à l’Égypte s’est renforcé au cours des dernières années, allant de pair avec des impératifs commerciaux », signifient les ONG, qui informe que « l’accélération spectaculaire des ventes » d'armes et de technologies de surveillance à partir de 2013 profite à au moins huit entreprises françaises. Ces ventes, chiffrées à 39,6 millions d'euros en 2010, ont explosé pour arriver à 1,3 milliard d’euros en 2016 selon les ONG.

Ces ONG - et bien d'autres - réclament de ces entreprises et des autorités françaises « la cessation immédiate de ces exportations mortifères », rappelant notamment une note du Conseil des Affaires Étrangères de l’Union européenne indiquant en 2013 que « les États membres ont décidé de suspendre les licences d’exportation vers l’Égypte de tous les équipements qui pourraient être utilisés à des fins de répression interne ».

Elles appelent également à « la mise en place d’une enquête parlementaire sur les livraisons d’armes à l’Egypte depuis 2013 ».

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