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Economie

Crise oblige, l’Amérique nationalise, l'Iran capitalise

Le géant aux pieds d’argile

Rédigé par Haroun Ben Lagha | Mardi 9 Juin 2009 à 00:00

           


L’école française

La France, pour sa part, est-elle à l’abri d’un tel cataclysme dans le secteur de l’automobile ? Plusieurs équipementiers, à l’instar de Continental, ont dernièrement menacé leurs salariés de plans de licenciement de masse ou bien de délocalisation des sites de production vers des pays comme la Roumanie, où la part de la masse salariale reste bien inférieure à celle de la France.

Mais la France ne souffre pas du mal qui a gangréné l’industrie automobile made in USA. Sur le marché national, les constructeurs français s’en sortent plutôt bien, malgré une année 2008 de vaches maigres.

Si Renault et PSA-Peugeot-Citroën retrouvent peu à peu leurs esprits, c’est grâce aux mesures exceptionnelles de bonus écologiques (à la suite du Grenelle de l’environnement) et de primes à la casse mises en place par le gouvernement en 2007 et 2008. Ainsi, la politique de relance du secteur de l’automobile dans l’Hexagone avoir limité les dégâts.

La France hors de ses frontières

Malgré (ou en raison de) la crise, les deux leaders français ne délaissent pas pour autant les politiques de conquête sur le plan international. L’Iran constitue justement l’un des eldorados dans lesquels sont présents Renault et PSA.

Invoquant des raisons d’ordre géopolitique, Peugeot se désengage peu à peu du marché iranien, pourtant prometteur. Selon le constructeur, les risques de boycott seraient beaucoup trop importants du fait des pressions internationales qui pèsent sur un Iran soucieux de développer son programme nucléaire militaire.

Quand PSA prend ses distances avec le pays du président Ahmadinejad, réduisant considérablement le niveau de ses ventes au niveau mondial durant l’année 2007, Renault, lui, prend le contre-pied.

Crise oblige, l’Amérique nationalise, l'Iran capitalise

L'Iran, constructeur automobile

Le président de Renault-Nissan Carlos Ghosn n’a pas hésité très longtemps avant de mettre sur pied, en Iran, une usine destinée à produire la Logan au niveau local.

Renault s’est ainsi associé aux entreprises locales Iran Khodro et SAIPA, pour assembler et commercialiser la Tondar-90, nom porté par le modèle Logan en Iran. La stratégie de Renault vis-à-vis des pays émergents a permis, l’an dernier, de dépasser le million de Logan vendues à travers le monde.

Les médiocres chiffres du marché français sont contre-balancés par les résultats obtenus sur le marché international. Pour autant, il semble légitime de se demander si ces chiffres encourageants constituent une réelle garantie pour les emplois des salariés français de Renault...
Fiat, par exemple, envisage de licencier 18 000 emplois en Europe ; Nissan, 20 000 dans le monde.

Du côté iranien, Iran Khodro, détenu à 40 % par l'État, est devenu la plus grande entreprise automobile du Proche-Orient. L'entreprise exporte, notamment, vers l'Algérie, l'Arabie Saoudite, la Turquie, mais aussi les pays de l'Est tels que la Roumanie ou l'Ukraine, et installe des unités de production en Syrie, au Sénégal ou même au Vénézuela. Son ambition ? Devenir un acteur majeur du marché mondial automobile.

« Quand l'automobile va, tout va », dit l'adage...


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