Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Canada : un homme condamné pour avoir félicité l'auteur de l'attentat de la mosquée de Québec

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 12 Juin 2019 à 09:36

           


La Cour du Québec a condamné, mardi 11 juin, à 30 jours de prison un internaute qui a soutenu publiquement Alexandre Bissonnette, l'auteur de l'attentat contre la mosquée de Québec, et qui avait appelé les Canadiens à « expulser les musulmans du pays ».

Deux ans jour pour jour après l'attentat, les 28 et 29 janvier dernier, Pierre Dion avait diffusé deux vidéos sur la Toile dans lesquels il adressait des discours de haine envers les musulmans qu’il a qualifiés de « race bâtard ».

Louant les actions d’Alexandre Bissonnette qui a décrit comme un « condamné injuste », Pierre Dion a décrit les musulmans comme des « dérangés ». Arrêté deux jours après la diffusion de ces vidéos, il a comparu devant un juge qui tenait à défaire la conviction de l'auteur selon laquelle « la liberté d’expression était sans limites ».

Pendant le tribunal d’attribution de peine, mardi 11 juin, le ministère public a recommandé des travaux d’intérêt général pour Pierre Dion, aujourd’hui âgé de 49 ans. Sa défense a, quant à elle, proposé une période de probation de 18 mois, des restrictions d’usage d’Internet et un don de 1 500 dollars (environ 995 euros) envers une communauté musulmane.

Cependant, le juge a estimé que « les propos odieux » de Pierre Dion ont des « conséquences latentes et pernicieuses » et que le choix du moment de la diffusion des vidéos a ajouté « une peine supplémentaire au deuil de la communauté touchée ».

Par ailleurs, le juge a indiqué que « cette infraction a été motivée par la haine pour une race et une origine, ce qui constitue une circonstance aggravante ». Qui plus est, les excuses ont été considérées comme « non sincères et tardives ».

Aussi, il a attribué à Pierre Dion une peine au-delà de celles proposées par le ministère public et la défense : une incarcération de 30 jours à purger de façon discontinue dès le 21 juin.

« Les principes de dénonciation et de dissuasion sont ceux qui devaient primer dans ce cas-ci. Le juge a voulu lancer un message clair selon lequel de tels propos n’ont pas leur place. C’est une décision qui va rester pour les infractions futures. Nous pourrons nous y référer », s’est exprimé une avocate, à la sortie du tribunal.

Lire aussi :
Canada : un imam, aspirant député, gagne l’investiture du Parti libéral de Justin Trudeau
Ta dernière marche dans la mosquée : deux ans après l'attentat à la mosquée de Québec, un documentaire pour ne pas oublier





SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !