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Arts & Scènes

Au Printemps de la mémoire, l’histoire des migrants célébrée

Rédigé par Samba Doucouré | Mardi 15 Mars 2016 à 11:05

           

La troisième biennale du Printemps de la mémoire propose un parcours éducatif et culturel permettant de retracer les mémoires locales. Cette manifestation populaire, organisée du 8 mars au 16 avril, rend hommage aux luttes et contributions des populations immigrées sur le sol français.



Le Printemps de la mémoire est organisé tous les deux ans par le Réseau Mémoire-Histoire en Île-de-France. Du 8 mars au 16 avril, de multiples manifestations culturelles et scientifiques vont promouvoir les mémoires des quartiers populaires, des migrations, du monde du travail et du monde ouvrier.

Pendant plus d’un mois, quatre axes de travaux vont être abordés par des universitaires, des artistes, et militants : les mémoires du travail, le Grand Paris, les lieux de mémoire et les frontières. Morceaux choisis.

Mémoires du travail

Le travail des femmes sera mis à l’honneur jeudi 17 mars dans la salle du Grand Bouillon, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Les projections des documentaires Femmes à l’œuvre et Femmes d’Aubervilliers rappelleront le combat des travailleuses précaires à domicile, dans les champs, à l’usine ou dans les bureaux. « Une histoire de métiers massivement déqualifiés, de travaux répétitifs, d’inégalités salariales (…) une histoire de stéréotypes professionnels sexués », précise le programme.

La Maison des ensembles, dans le 12e arrondissement de Paris, organise toute une batterie de manifestations à cette occasion. Elle met à disposition du public Migrances africaines, une exposition multimédia du 31 mars au jeudi 14 avril. « Le public est invité à une rencontre immersive avec des hommes et des femmes d’Afrique subsaharienne qui habitent aujourd’hui les quartiers du nord-est parisien. (…) Ils nous amènent sur les lieux de travail et au cœur des combats au côté des autres travailleurs », présente-t-on.
Migrances africaines. ©Printemps de la mémoire
Migrances africaines. ©Printemps de la mémoire

Lieux de mémoire

L’Association des anciens travailleurs de Renault-Billancourt de l’Ile Seguin (ATRIS), dans l'Ouest parisien, propose une visite de l’île qui a produit des automobiles pendant un siècle. Les visiteurs pourront découvrir, vingt ans après la sortie de la dernière voiture de l’usine, l’histoire des ateliers Renault et ses mouvements sociaux. « Ces usines sont devenues des symboles du développement industriel et technique d’un pays autant que celui de son immigration et de ses luttes sociales », détaille le programme.

Le 9 avril, il faudra être ponctuel pour ne rien rater de la « balade patrimoniale sur les traces des antifascistes italiens à Paris ». Une balade en mémoire des résistants garibaldiens, inlassable militants, gardiens d’une lutte acharnée contre les fascismes depuis près d’un siècle.

Axe Frontieres

Les arts de la scène sont également représentés lors du Printemps de la mémoire. La pièce de théâtre « Les trois exils d’Algérie, une histoire judéo-berbère » raconte les troubles et quêtes identitaires de la minorité juive. La pièce est l’adaptation du parcours de la famille de Benjamin Stora. L’historien, actuel président du conseil d'orientation du musée de l'Histoire de l'immigration, prendra part au débat qui suivra la représentation du 20 mars à la Bellevilloise (Paris 20e).

La Maison de quartier des Linandes à Cergy accueillera, quant à elle, une exposition sur la Tricontinentale, une alliance regroupant les forces « anti-impérialistes » d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Une alliance qui rassembla autour d’une même table des leaders tels que Che Guevara, Hô Chi Minh, Ahmed Ben Bella, Salvador Allende, Amilcar Cabral et Mehdi Ben Barka. Ce dernier sera particulièrement mis en avant, 50 ans après sa disparition, devant la brasserie Lipp à Paris, lieu du rendez-vous de l'opposant marocain avant sa disparition.





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