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Arts & Scènes

Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne : quand le Théâtre national palestinien se rit de la survie

Rédigé par | Vendredi 17 Mai 2013 à 18:07

           


« Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne », une pièce de théâtre à voir à la Maison des Métallos (photo : © Nabil Boutros).
« Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne », une pièce de théâtre à voir à la Maison des Métallos (photo : © Nabil Boutros).
Salué par la critique en 2012 pour son interprétation d’Antigone, le Théâtre national palestinien nous revient avec une nouvelle pièce : Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne, mise en scène par Adel Hakim et Kamel Al Basha.

Les scènes se déroulent dans un cimetière, une morgue, au sein d’une famille regardant la télévision, au cours d’un voyage en France… et alternent rires et drames. Car la vie continue dans les Territoires occupés, avec ses douleurs, ses fêtes, ses amours et ses rêves. Puisant dans l’énergie du désespoir, les individus luttent pour leur survie. Une énergie teintée d’humour et d’ironie, car il vaut mieux rire des difficultés du quotidien que de se lamenter, que l’on soit habitant de la Palestine ou citoyen du monde.

Le Théâtre national palestinien n’est subventionné ni par l’Autorité palestinienne ni par le gouvernement israélien, il ne dépend que des aides internationales et des partenariats avec l’étranger. En effet, suivant les accords bilatéraux passés entre l’Autorité palestinienne (AP) et l’État israélien, il est interdit à l’AP de subventionner des institutions à Jérusalem. Par ailleurs, étant légalement enregistré à Jérusalem, le Théâtre pourrait tout à fait formuler des demandes de subventions auprès de l’État israélien, ce qu’il se garde de faire afin de préserver son indépendance intellectuelle et sa liberté de programmation.

Le Théâtre national palestinien ne manque cependant pas d’organiser des tournées « hors les murs » en Cisjordanie (« par-delà le Mur » serait en l’occurrence l’expression la plus appropriée…), afin de rester en contact avec les publics palestiniens qui ne peuvent se déplacer hors des Territoires occupés.

En France, il joue sa nouvelle pièce Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne, du 21 au 26 mai, à la Maison des Métallos, à Paris 11e, et achève sa tournée de la pièce Antigone, à Besançon, du 28 au 30 mai.

Parallèlement à la pièce Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne, on ne manquera pas d’assister :
• samedi, 18 mai, de 12 h à 14 h, à l’Institut des cultures d’islam, à une lecture des textes et poèmes du grand auteur palestinien Mahmoud Darwich, par Yasmin Hammar, comédien du Théâtre national palestinien et Adel Hakim, codirecteur du Théâtre des quartiers d’Ivry et metteur en scène de Zone 6 ;
• jeudi 23 mai, à l’issue de la représentation à la Maison des Métallos, à la rencontre-débat avec l’équipe artistique du spectacle et Martine Brizemur, responsable Israël-Territoires occupés palestiniens d'Amnesty International France ;
• samedi 25 mai, à 17 h, à la projection de l’excellent film politico-comique de Sylvain Estibal, Le Cochon de Gaza, à la Maison des métallos (gratuit, sur réservation).

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Zone 6 – Chroniques de la vie palestinienne
Du 21 au 26 mai 2013
Spectacle en arabe, surtitré en français
Mise en scène d'Adel Hakim et de Kamel Al Basha
Avec les acteurs du Théâtre National Palestinien (Jérusalem) : Hussam Abu Eisheh, Alaa Abu Garbieh, Kamel Al Basha, Yasmin Hamaar, Shaden Salim, Daoud Toutah
Textes de Hussam Abu Eisheh, Kamel Al Basha, Ibrahim Jaber Ibrahim
Coproduction Théâtre national palestinien et Théâtre des quartiers d’Ivry
Tarif : 14 € ; TR : 10 € ; moins de 15 ans : 5 € ; groupe (à partir de 6 pers. ) : 8 €
www.maisondesmetallos.org



Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par oum rayan le 28/05/2013 01:06 | Alerter
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J'ai vu cette pièce lors de sa dernière représentation le dimanche 26 mai dernier et j'ai passé un agréable moment : beauté et puissance de la langue arabe, mise en scène épurée, clin d'oeil au huit clos de JP Sartre, très belle performance d'acteur pour le personnage principal qui nous livre sous forme d'un journal la vie quotidienne sous occupation et ses répercussions sur sa propre vie et celles de ses proches avec une dérision et une gravité qui nous conduit à en rire, tant l'occupation militaire crée des situations ubuesques. La pièce est construite comme le huis-clos de Jean Paul Sartre, on se rend compte que certains personnages sont morts et qu'ils continuent à s'adresser à nous, craignant parfois de mourir une deuxième ou une troisième fois, mettant l'accent subtilement sur la violence de cette occupation. La pièce est ponctuée de très beaux moments chantés cappella.
Très beau moment théâtral où la performance de l'acteur surprend par son naturel et sa conviction, on sent que c'est le vécu qui parle et que la dérision est une arme de survie.Je ne peux que recommander cette troupe et cette pièce à tous ceux qui ne l'aurait pas vu...Encore une belle rencontre qui nous fait grandir humainement.


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