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Une rencontre franco-algérienne sur fond économique...

Rédigé par Mom Nicolas | Lundi 3 Mars 2003 à 00:00

           

Le samedi 2 mars, à Alger, un texte a été signé par la France et l’Algérie : « La Déclaration d’Alger ». Ce texte veut renforcer la coopération politique, financière, culturelle et scientifique des deux pays. Cette rencontre, où la presse mentionne un triomphe fait à l’arrivée de Chirac par la population algérienne, fait l’objet de revendications humanitaires mis une nouvelle fois de côté, malgré la mention du respect des droits de l’homme dans la « Déclaration »…



Le samedi 2 mars, à Alger, un texte a été signé par la France et l’Algérie : « La Déclaration d’Alger ».  Ce texte veut renforcer la coopération politique, financière, culturelle et scientifique des deux pays. Cette rencontre, où la presse mentionne un triomphe fait à l’arrivée de Chirac par la population algérienne, fait l’objet de revendications humanitaires mis une nouvelle fois de côté, malgré la mention du respect des droits de l’homme dans la « Déclaration »…

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Manque de transparence

C’est dans le contexte de l’année de l’Algérie en France, que la rencontre s’est effectuée. L’année de l’Algérie qui consiste en l’organisation d’une centaine de manifestations culturelles, sous un silence généralisé des exactions commis et d’un manque de transparence du gouvernement algérien quant à la politique économique du pays. Les  «caisses sont pleine » mais il y a 30% de chômage, relève Radio France International. Mais aussi c’est sous la fin d’une grève générale des ouvriers algériens que la rencontre Franco algérien a débuté. Cette grève qui avait pour but principal de stopper un programme de privatisation assimilé à une « braderie »  de l'industrie national. 

Une privatisation qui semble avoir trouvé d’ores et déjà les investisseurs Français, puisque la déclaration d’Alger entend « établir un partenariat économique privilégié, fécond et mutuellement avantageux, fondé sur  l'encouragement des investissements directs français en Algérie ». L’Algérie constitue déjà un marché conséquent pour les entreprises françaises, les PME notamment. De 1999 à 2001, les exportations françaises ont progressé de 40%, atteignant 3,4 milliards d’euros, plaçant ainsi la France au premier rang des fournisseurs de l’Algérie avec 24% des parts du marchéEn outre, l’Algérie est un important producteur de pétrole et de gaz dont la France est un des principaux bénéficiaires.

 

Un partenariat renforcé contre le terrorisme international…

L’Algérie, gouverné par les généraux, véritable pouvoir militaire, s’engage avec la France dans une lutte contre le terrorisme international. Terrorisme dont la responsabilité de l’armée algérienne a été largement démontrée dans les massacres de civils algériens depuis les élections de décembre 1991.

 De plus la déclaration d’Alger prévoit des «  actions à mener, tant sur un plan bilatéral que multilatéral, pour assurer la prévention et le règlement des conflits, faire prévaloir le droit international… » Déclaration qui n’a pas été suivi d’action le jour même du bain de foule de Chirac avec son homologue Bouteflika. Puisque une manifestation du Mouvement du Citoyen a été lourdement réprimée par les forces d’interventions, faisant état de plus de 120 arrestations selon le communiqué diffusé par le quotidien Le Matin. Ce rassemblement des délégués du Mouvement du citoyen visait à « rappeler l'engagement de l'Union européenne à veiller au respect des droits de l'Homme dans les pays désirant nouer des relations économiques avec elle ».

 

Toujours 7000 disparus non élucidés…

Human Right Watch, dans un communiqué profite de cette rencontre pour exhorter le président Chirac à réclamer le « besoin de vérité et de justice » sur les 7000 disparus recensés ces dix dernières années. Une lettre fut directement adressée au président Chirac, mentionnant : « Aucune des personnes que les agents de l'Etat ont fait ' disparaître ' n'a été retrouvée, aucune famille n'a reçu d'informations crédibles et vérifiables et aucun des présumés responsables n'a dû répondre de ces actes. Notre rapport se penche aussi sur le sort des personnes enlevées par des groupes armés qui se proclament Islamistes. Ces victimes se comptent peut-être par milliers. Leurs proches se sentent abandonnés par l'Etat et expriment souvent leurs frustrations de voir le peu d'efforts faits pour enquêter sur ces enlèvements ou pour identifier les restes des personnes trouvées dans les fosses communes. Selon nous, les ' disparitions ' opérées par des agents de l'Etat et par des groupes armés constituent des crimes contre l'humanité. » Sur ce sujet, rien n’a encore été dit de la part du président Français…





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