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Une erreur qui pèse lourd

Rédigé par Bouali Houda | Jeudi 18 Novembre 2004 à 00:00

           

Trois policiers égyptiens tués par erreur par des soldats israéliens.
Les militaires israéliens les auraient confondus avec des Palestiniens posant une mine. Du côté égyptien, on parle de 'tirs aveugles' qu'auraient essuyés les victimes. La zone frontalière où a eu lieu la fusillade, proche de la ville de Rafah, est un bastion des activistes palestiniens.



Trois policiers égyptiens tués par erreur par des soldats israéliens.

Les militaires israéliens les auraient confondus avec des Palestiniens posant une mine. Du côté égyptien, on parle de 'tirs aveugles' qu'auraient essuyés les victimes. La zone frontalière où a eu lieu la fusillade, proche de la ville de Rafah, est un bastion des activistes palestiniens.

 

 

Un char israélien a ouvert le feu et tué dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 novembre dans une zone frontalière trois policiers égyptiens que les militaires israéliens avaient pris pour « des Palestiniens posant une mine », ont rapporté des responsables militaires israéliens.

Au Caire, la nouvelle a été confirmée de source proche des services de sécurité égyptiens, selon laquelle l'incident s'est produit aux alentours de 3 heures du matin (2 heures à Paris). Les corps des policiers tués ont été évacués vers l'hôpital de Rafah, ville palestinienne à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte.

Les trois policiers égyptiens tués dans la nuit de mercredi à jeudi sont Hani Ali Sobhi el-Naggar, 21 ans, Mohammed Abdel Fattah, 22 ans, et Amer Abou Bakr Amer, 22 ans. Ils effectuaient tous les trois leur service national.

 

Du  coté des israeliens,  une enquête a été ouverte

 

Le vice-ministre de la défense israélien, Zeev Boim, a parlé d'un incident regrettable ayant eu des conséquences terribles, et de source sure  dans les services de sécurité israéliens, on indiquait que l'armée avait ouvert une enquête sur ce qu'elle considère comme une bavure.

Cet incident frontalier, le plus meurtrier depuis des années entre les forces israéliennes et égyptiennes, risque fort de faire monter la tension entre Israël et l'Egypte, alors même que l'Etat juif souhaite que Le Caire aide à sécuriser la bande de Gaza lorsque interviendra le retrait prévu par les Israéliens l'an prochain.

On ignore dans quelle mesure la visite du chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, en Israël le 24 novembre en sera affectée. M. Gheit a quitté Le Caire jeudi 18 novembre à destination de la capitale kenyane, Nairobi, où le Conseil de sécurité des Nations unies tient une session spéciale sur le conflit du Sud-Soudan.

 

L'armée israélienne dit avoir pris pour cible ce qu'elle pensait être un groupe « de Palestiniens posant une mine qui aurait pu tuer des soldats israéliens », mais elle a découvert par la suite qu'elle avait tiré sur trois policiers égyptiens qui étaient en patrouille. « Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit apparemment d'une erreur opérationnelle et professionnelle, dont l'origine provient d'une identification erronée des trois silhouettes », a affirmé un porte-parole militaire

De source policière égyptienne, on parle de « tirs aveugles »  de soldats israéliens, qui auraient suivi la chute d'un obus.

« Un obus tiré du côté opposé (israélien) est tombé à Tell Soltane (zone de Tell Abou Zoôrob) à la frontière (entre l'Egypte et la bande de Gaza). Il a été suivi par des tirs aveugles de soldats israéliens en direction de l'endroit où l'obus est tombé provoquant la mort de trois policiers égyptiens », indique le rapport de la direction de la sûreté égyptienne du nord Sinaï.

Sur le front diplomatique…

La mort des trois policiers est en outre,  survenue alors qu’Ariel  Sharon tente de convaincre le Caire d'agir avec plus de fermeté du côté égyptien pour stopper la contrebande d'armes à laquelle se livrent des Palestiniens en creusant des tunnels reliant le sud de la bande de Gaza au territoire égyptien.

L'application du plan israélien d'évacuation de la bande de Gaza et des 8.000 colons israéliens installés dans cette région doit s'achever à la fin de l'an prochain. Jusqu'à présent, les responsables israéliens ont indiqué que l'Etat hébreu conserverait le contrôle total de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte tant qu'un accord ne serait pas intervenu avec le Caire.

« Une coopération entre les deux armées grâce notamment à des communications téléphoniques ou radio permanentes, est d'autant plus vitale que les Egyptiens ont à notre demande déjà renforcé ces derniers temps leurs opérations sur leur territoire pour tenter d'empêcher la contrebande d'armes destinées à la bande de Gaza », a souligné le porte-parole militaire israélien.

L'armée israélienne a lancé de multiples opérations dans la ville et le camp de réfugiés palestiniens de Rafah, situés près de la frontière, pour soi-disant  détruire des tunnels servant à la contrebande.

Selon l'Agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), quelque 1.500 maisons ont été détruites par l'armée israélienne à Rafah depuis le déclenchement de l'Intifada en septembre 2000 dans le cadre de ces opérations.

 

 

 





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