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Un nouveau mensonge islamophobe

Rédigé par Bamba Amara | Jeudi 19 Août 2004 à 00:00

           

Dix mois de prison dont un mois ferme. Tel est le verdict du procès de M. Stéphane Leroux, hier à Paris. Agé de 31 ans, le jeune français est condamné suite à de fausses alertes terroristes qu’il a lancées au nom du mouvement Al Qaïda. Le procureur de la République avait requis deux ans de prison dont 22 mois avec sursis. Devant le tribunal, M. Leroux a déclaré : « j’ai voulu crier ma détresse et mes souffrances. Je me suis mal pris ».



Dix mois de prison dont un mois ferme. Tel est le verdict du procès de M. Stéphane Leroux, hier à Paris. Agé de 31 ans, le jeune français est condamné suite à de fausses alertes terroristes qu’il a lancées au nom du mouvement Al Qaïda. Le procureur de la République avait requis deux ans de prison dont 22 mois avec sursis. Devant le tribunal, M. Leroux a déclaré : ' j’ai voulu crier ma détresse et mes souffrances. Je me suis mal pris '.

L’épouvantail d’Al Qaïda
Près d’un mois auparavant, le 21 juillet 2004, M. Leroux avait téléphoné à la Tour Eiffel pour annoncer un attentat sur le monument très visité en cette période estivale. Suivra un autre appel anonyme où M Leroux se fera plus précis en menaçant d’un ' attentat aérien d’Al Qaïda ' sur la Tour Eiffel. Par mesure de sécurité, 4.200 personnes ont été évacuées de l’espace de la Tour Eiffel, une heure après le premier appel.

Deux jours après ces menaces, M. Leroux sera arrêté par la police qui avait réussi à remonter à la source des appels téléphoniques. Le procès révélera que le même prévenu avait adressé des menaces téléphoniques contre l’espace ' Paris-plage '. Il en avait informé les services de la mairie de Paris ainsi que la chaîne de télévision TF1. M. Leroux explique son geste par le sentiment d’abandon qu’il ressent depuis le départ en vacances de son psychiatre. 'Je me suis senti abandonné, délaissé. J'ai voulu attirer l'attention parce que je sentais que j'allais faire une bêtise' reconnaît-il à son procès. Le procureur exige que M. Leroux se fasse soigner à sa sortie de prison.

L’islamophobie demeure légale
Ce procès Leroux, où les musulmans de France sont implicitement stigmatisés au travers de l’évocation d’Al Qaïda, intervient après le médiatique procès de la ' mythomane du Rer-D '. Cette jeune fille de 23 ans avait berné la classe politique française en se déclarant victime d’une agression antisémite. Si les conseillers politiques ont manqué de bon sens en cette affaire, la police a rapidement découvert la supercherie. Mais le mensonge était déjà médiatisé. Il faut reconnaître qu’il était conçu sur mesure pour une certaine presse nationale.

L’affaire Leroux est donc un nouveau mensonge qui, le temps d’un procès, aura contribué à alimenter l’atmosphère d’islamophobie que les musulmans de France ne cessent de dénoncer. Elle arrive après l’affaire du Rabbin Fahri qui a reçu un coup de couteau ' au cri de Allahou Akbar, on aura ta peau '. Une affaire toujours non élucidée mais dont les rebondissements ont conduit les enquêteurs à émettre des réserves sur la version médiatisée des faits.
Il en fut autrement pour l’affaire Alexandre Moïse, Secrétaire de la Fédération Sioniste de France. Ce dernier fut reconnu être l’auteur de lettres de menaces qu’il avait reçues et pour lesquelles il avait porté plainte. Dans cette ' affaire d’antisémitisme ', des soupçons avaient été émis sur des membres de la communauté musulmane avant que la police ne confonde M. Moïse. Il s’en est sorti avec une condamnation à deux mois de sursis avec 750 € d’amende.

Il ne fait de doute que la succession de ces mensonges (avec des fabrications de preuves) n'est rendue possible qu’en raison de l’atmosphère d’islamophobie ambiante en France. Avec la loi antifoulard qui entre en vigueur dans deux semaines et qui donne le droit au chef d’établissement de fermer la grille du lycée au nez de jeunes filles, ils constituent la partie actuellement visible de l’iceberg islamophobe qu’aucune loi française ne condamne pour le moment.





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