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Sur le vif

The Times sommé de s’excuser pour des articles trompeurs visant des familles d'accueil musulmanes

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 27 Avril 2018 à 17:21

           


The Times sommé de s’excuser pour des articles trompeurs visant des familles d'accueil musulmanes
Le couperet est tombé pour The Times : l’organisme de régulation de presse au Royaume-Uni (IPSO) a reconnu, début avril, que le quotidien britannique a « déformé » l’histoire d’une petite fille placée chez des familles d'accueil musulmanes. The Times a été sommé, en conséquence, de publier la décision de l’IPSO dans l’une des premières pages de son journal et sur son site internet. Elle a été publiée mercredi 25 avril dans le quotidien dans son intégralité.

Fin août 2017, The Times a publié une série d’articles en Unes racontant l’histoire d’une fillette « chrétienne et blanche » de cinq ans retirée de la garde de sa mère par les services sociaux de Tower Hamlets, à l'est de Londres, pour être placée dans deux familles d'accueil musulmanes en l’espace de six mois.

L'une des familles a été décrite par le journal comme « intégriste », sur la base du témoignage de la mère de l’enfant, opposée à son placement. La fillette aurait ainsi été obligée de parler arabe en lieu et place de l’anglais que la famille ne saurait pas maîtriser ; il lui aurait également été interdit de porter son crucifix ou encore de manger des pâtes à la carbonara, son plat préféré, en raison de la présence de porc. Toujours selon The Times, ce sont ces raisons, dévoilées par la presse, qui auraient amené les services sociaux à placer l’enfant chez sa grand-mère maternelle.


Aucun préjudice pour la fillette

Face à ces accusations, la mairie de Tower Hamlets, à l’origine de la plainte auprès de l’IPSO en décembre 2017, a mené des enquêtes qui ont révélé que les affirmations du journal étaient infondées, que la famille d’accueil visée parlait anglais et qu’elle a apporté un accueil approprié envers la fillette. À aucun moment, elle n’a subi les diverses préjudices évoquées dans le reportage, rapporte également l’organisation britannique de lutte contre l’islamophobie Tell Mama.

En outre, le placement de l'enfant était urgent et n’avait vocation qu’à être temporaire avant le placement (prévue) chez sa grand-mère, qui a tardé en raison de formalités administratives.

Il a été également révélé que la grand-mère était musulmane, décrite comme une « non pratiquante ». Or, le titre d’un des articles « Le juge décide que l'enfant doit quitter la famille d'accueil musulmane » était « trompeur et injuste pour les familles d'accueil concernées » pour la mairie, estimant que « si le journal était incapable de rendre compte des antécédents religieux de la grand-mère de l'enfant, par souci de protéger son anonymat, il aurait dû supprimer l'élément religieux de l'histoire et ne pas se référer à la religion des familles d'accueil ».

Le journal a reconnu, par la voix du rédacteur en chef adjoint Ian Brunskill, avoir causé « énormément d’offense et de colère » à cause de cette affaire. Les associations musulmanes britanniques, comme Tell Mama, ont salué la décision de l’IPSO. Le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) réclame même des excuses publiques dans cette affaire.





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