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Rafsanjani, le retour

Rédigé par Ammar B. | Mercredi 11 Mai 2005 à 00:00

           

L’ancien président iranien Hashemi Rafsanjani a annoncé sa candidature aux prochaines élections prévues le 17 juin 2005. Après avoir dirigé la République islamique de 1989 à 1997, il avait dû quitter le pouvoir conformément à la loi électorale qui interdit trois mandats successifs. Proche conseiller de l’imam Khomeyni, Hashemi Rafsanjani demeure une figure de la révolution disposée à une ouverture sur l’Occident. Il joue un rôle actif dans le dénouement de la guerre Iran-Irak (1980 - 1988). A l’ouverture des listes hier, plus de quatre-vingt dix candidatures ont été enregistrées.



L’ancien président iranien Hashemi Rafsanjani a annoncé sa candidature aux prochaines élections prévues le 17 juin 2005. Après avoir dirigé la République islamique de 1989 à 1997, il avait dû quitter le pouvoir conformément à la loi électorale qui interdit trois mandats successifs. Proche conseiller de l’imam Khomeyni, Hashemi Rafsanjani demeure une figure de la révolution disposée à une ouverture sur l’Occident. Il joue un rôle actif dans le dénouement de la guerre Iran-Irak (1980 - 1988). A l’ouverture des listes hier, plus de quatre-vingt dix candidatures ont été enregistrées.

 

Un candidat redouté

 

L’usage veut que les prétendants sérieux à la magistrature suprême attendent les derniers jours pour annoncer leurs candidatures. Mais l’annonce de la candidature de Rafsanjani brouille les cartes. Les sondages d’opinion le donnaient gagnants alors que sa candidature était pour le moins incertaine. Au mois d’octobre, ses adversaires ont essayé de faire voter une loi limitant l’âge des candidats à la présidence à 70 ans, sans succès. Il a 71 ans. « Participer aux élections du 17 juin est l’une des décisions les plus difficiles qu’il m’ait été donné de prendre dans ma vie» reconnaît le candidat.

Avec cette nouvelle, le schéma classique opposant conservateurs et réformistes n’est plus d’actualité. En 1997, le président sortant, Mohammed Khatami, est arrivé au pouvoir avec de belles idées de réformes. Il recueille près de 70% des suffrages. Il parviendra à ouvrir le pays vers l’Occident sans pouvoir mener les réformes internes à leurs termes. Ses tentatives dans ce sens se sont heurtées à la résistance interne opposée par le clergé conservateur mené par le guide suprême l’Ayatollah Ali Khamanei. La loi électorale ne permet pas à M. Khatami de briguer un troisième mandat consécutif.

Pour les conservateurs du clergé, ces présidentielles sont l’occasion de consolider leur pouvoir. Même si les noms ne sont pas encore cités, l’on s’attend à voir arriver quelques proches de Khamanei dont Mohzen Rezaie, ancien chef des Gardiens de la révolution et probablement Ali Akbar Valayati, ancien ministre des Affaires étrangères. Mais d’autres candidats potentiels sont pressentis.

 

L’hégémonie de l’Iran

 

Dans la configuration actuelle des forces, il est à craindre que ces conservateurs n’aient pas à redouter un réformateur mais Rafsanjani dont le profil est assez inclassable. Autrefois considéré comme un réformateur, il est ensuite apparu comme un conservateur lorsque le camp des conservateurs prit le pouvoir en 1997.

A 71 ans, il est toujours resté dans les arcanes du pouvoir à la tête du Conseil de discernement, la plus haute instance du système iranien capable de s’opposer à des décisions du Parlement. Proche conseiller de l’imam Khomeyni, il aurait réussi à lui faire accepter la résolution de l’ONU mettant fin à la guerre Iran-Irak. On note aussi à son compte la réputation de défendre les droits de la femme iranienne. Néanmoins, le magazine « An » (femme) dirigé par sa fille a été interdit en 1997 par les durs du régime.

Mais Rafsanjani place sa candidature sous le sceau de l’hégémonie de l’Iran dans le nouvel ordre au Moyen-Orient. Il explique à Al-Jazeera qu’un nouvel ordre ne peut se dessiner au Moyen Orient sans la participation de l’Iran et que l’isolement actuel de l’Iran était chose inacceptable.

 





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