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Palestine : la trêve sous conditions

Rédigé par Arif Kamar | Vendredi 18 Mars 2005 à 00:00

           

Après deux jours de tractations lors d’une réunion au Caire, les factions palestiniennes se sont finalement engagées sur la voie de l’accalmie en acceptant une trêve avec Israël jusqu’à la fin de l’année, sous certaines conditions.



Après deux jours de tractations lors d’une réunion au Caire, les factions palestiniennes se sont finalement engagées sur la voie de l’accalmie en acceptant une trêve avec Israël jusqu’à la fin de l’année, et sous certaines conditions.

 

Les discussions se sont ouvertes mardi dernier dans le but d’établir une position palestinienne unifiée sur les conditions du processus de paix avec Israel. En effet, l’actuel leader palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israelien Ariel Sharon avaient déclaré, lors du sommet de Charm el-Cheikh (Egypte), le 8 février 2005, un cessez-le-feu mutuel. Mais à l'époque, cet accord n’avait alors pas été formellement accepté par les groupes militants palestiniens.

Cette fois-ci, au Caire, les représentants de 13 factions palestiniennes, dont le Hamas et le Jihad islamique sont présents et participent pleinement à la mise en place de ce nouvel accord.

 

« Les participants se sont mis d'accord sur un programme pour l'année 2005 fondé sur le maintien de l'accalmie actuelle, en échange de l'engagement d'Israël à cesser toute forme d'attaque contre nos territoires et le peuple palestinien (...) et à libérer tous les prisonniers et détenus ».

 

Des négociations difficiles      

 

C’est effectivement un début mais il n’a pas été aisé de poser les termes d’un accord définitif quand, au sein même des factions palestiniennes, les exigences sont divergentes. D’un côté le Fatah tente de convaincre les groupes armés de renoncer à la violence en agissant avant tout sur la scène politique, de l’autre, les extrémistes exigent une trêve limitée dans le temps et des concessions israéliennes réciproques.

 

« La formule définitive ne spécifie pas de cadre temporel, (...) mais la décision d'accalmie dépend de l'engagement d'Israël à cesser toute forme d'opérations », a déclaré un membre du Jihad islamique, Anouar Abou Taha.

 

Il faut reconnaître que cette « trêve » pourrait constituer une rampe de lancement pour un nouveau processus de paix, à condition que les promesses soient respectées de part et d’autre.

 

« Un premier pas positif »

 

Le retrait israélien de la ville de Jéricho (Cisjordanie) a débuté mercredi et Sharon s’est d’autre part engagé à faire partir prochainement l’armée israélienne de quatre autres villes cisjordaniennes : Tulkarem, Ramallah, Kalkiliya et Bethléem.

 

Ariel Sharon qualifie les engagements palestiniens de « premier pas positif » mais souligne la nécessité qui incombe à Mahmoud Abbas d’accélérer le démantèlement des groupes armés, en déclarant que « les organisations terroristes ne peuvent continuer à exister en tant que groupes armés et à fortiori en tant qu'organisations terroristes ».

 

Abbas est perçu par les autorités israéliennes comme un acteur majeur dans la construction du processus de paix. A voir comment ses efforts sont, à l’heure actuelle, estimés par ses interlocuteurs, on peut peut-être espérer de ceux-là des gestes en faveur du peuple palestinien.

Oui, espérons que ceux qui jadis accusèrent feu Yasser Arafat d’être l’obstacle à la paix feront fi des prétextes pour se tourner vers une trêve durable et …peut-être un jour sans conditions.





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