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Ouzbékistan : des diplomates et journalistes à Andijan

Rédigé par Bensilmane Hafida | Jeudi 19 Mai 2005 à 00:00

           

Depuis la répression de la révolte d’Andijan, le pouvoir ouzbek fait l’objet de critiques très vives. Mercredi le gouvernement ouzbek a organisé une visite éclair mercredi à Andijan pour les diplomates étrangers, alors que Londres et l'ONU ont réclamé une enquête internationale.



 

 Depuis la répression de la révolte d’Andijan, le pouvoir ouzbek fait l’objet de critiques très vives. Mercredi le gouvernement ouzbek a organisé une visite éclair mercredi à Andijan pour les diplomates étrangers, alors que Londres et l'ONU ont réclamé une enquête internationale.

Visite à Andijan

Le régime du président ouzbek Islam Karimov a organisé mercredi une visite éclaire à Andijan pour les diplomates étrangers, alors que Londres, l'ONU et l'UE réclament une enquête internationale sur les événements sanglants qui ont eu lieu dans cette ville de l'est de l'Ouzbékistan. Trente-six diplomates, dont les ambassadeurs américain, britannique et français, ont sillonné à bord d'un convoi bien gardé les rues d'Andijan.

Selon les autorités, les violences du week-end ont fait 169 morts, dans la vallée de Fergana, dans l'est de l'Ouzbékistan; 542, voire 745 en comptant la ville de Pakhtabad, selon l'opposition qui accuse les forces de sécurité d'avoir tué des civils.

Ces violences, les plus meurtrières depuis l'accession à l'indépendance de cette ancienne république soviétique en 1991, avaient débuté vendredi lorsque des militants islamistes présumés ont investi une prison et libéré tous les détenus. Pour autant, la plupart des manifestants étaient de simples citoyens se plaignant de la pauvreté et du chômage.

Condamnation internationale

Michel Barnier, ministre des affaires étrangères français,  a fait appel au dialogue en Ouzbékistan, quant au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, il a appelé à la retenue toutes les parties impliquées. L'organisation de défense des droits humains Amnesty International, de son côté, a condamné 'l'usage d'une force excessive rapporté contre des civils à Andijan'  tout en appelant les autorités ouzbèkes à 'permettre une enquête rapide et indépendante sur les événements' de ces derniers jours.

Les Etats-Unis se sont dits 'profondément troublés par les informations selon lesquelles les autorités ouzbèkes ont fait tirer sur des manifestants vendredi.'  'Nous condamnons certainement l'usage indiscriminé de la force contre des civils et regrettons toute perte de vie humaine', a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a exhorté la direction ouzbèke à 'prendre en considération les droits des personnes prises dans les troubles'. Son représentant à Tachkent, Miroslav Jenea, a proposé 'l'assistance de l'OSCE pour enquêter sur les causes profondes des troubles, avec comme objectif une solution viable'. La Suisse, qui représente les intérêts de l'Ouzbékistan auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a précisé, pour sa part, qu'elle allait réexaminer son aide au développement à ce pays.

 

Une enquête internationale indépendante

Dans ce contexte, plusieurs voix se sont élevées pour demander l’ouverture d’une enquête internationale indépendante afin d’établir les faits. Le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Louise Arbour, a demandé mercredi la mise en place d'une enquête indépendante sur les violences en Ouzbékistan et a assuré être «profondément préoccupée par les récentes pertes en vies humaines à Andijan».

Le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, Jack Straw, dont les positions ont été marquées depuis le début des évènements à Andijan par une grande fermeté vis-à-vis du pouvoir ouzbek, a aussi réclamé l’ouverture d’une enquête «indépendante» en expliquant : «Le gouvernement a une version, l’opposition en a une autre. Il est d’une importance cruciale pour la stabilité de la société en Ouzbékistan, de même que pour la crédibilité du gouvernement ouzbek, que nous allions au fin fond de ce qui s’est passé».

 






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