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Nucléaire iranien : l'ONU pose un utlimatum

| Mercredi 2 Août 2006 à 00:49

           

Lundi 31 juillet l'ONU a posé un ultimatum à l'Iran. Ce dernier a un mois pour mettre un terme à son activité d’enrichissement d’Uranium qui serait susceptible de servir des intérêts militaires. Si la république iranienne ne coopère pas, des sanctions diplomatiques et économiques pourraient être appliquées à son encontre.




Mahmoud Ahmadinejad, président iranien
Mahmoud Ahmadinejad, président iranien
L’ONU a adopté lundi 31 juillet, la résolution 1696 qui demande à l'Iran de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium avant le 31 août sous peine de sanctions. Les pays les plus puissants ont donc envoyé à la présidence iranienne un véritable ultimatum concernant son projet nucléaire qui, officiellement, reste un projet à caractère civil et non militaire.

L'Iran rejete la résolution

C’est la première fois que le conseil de sécurité s’accorde sur une résolution juridiquement menaçante. Sur 15 pays, 14 ont voté en faveur de ce texte. Seul le Qatar a jugé qu'il fallait donner un peu plus de temps à l'Iran. Il aura fallu un certain temps pour convaincre la Chine et la Russie, importants partenaires énergétiques de l’Iran. Pékin et Moscou se sont tout même assuré de ne pas laisser apparaître dans ces négociations une possibilité d’utiliser la force. La Chine a insisté mardi sur l'importance de la diplomatie dans cette crise. Liu Jianchao, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, a déclaré que « La Chine appelle toutes les parties concernées à garder leur calme, à faire preuve de mesure, et à s'engager pour une reprise rapide des négociations ».

George W. Bush, le président des Etats-Unis, s’est félicité de cette résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Iran : « Je voudrais remercier nos alliés pour cette très importante résolution et rappeler le peuple américain que nous avons une stratégie en place pour envoyer un message commun, un message unifié, à la direction iranienne », a-t-il déclaré. « Les Iraniens doivent écouter cette résolution retentissante et claire, le monde est déterminé à travailler ensemble pour assurer qu'ils ne finissent pas par posséder une arme nucléaire et le savoir-faire pour fabriquer une arme nucléaire », a ajouté le président américain.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré mardi rejeter la résolution de l’ONU : « Mes mots sont ceux de la nation iranienne. Dans tout l'Iran, il n'y a qu'un seul slogan: la nation iranienne considère comme étant son droit l'utilisation pacifique de la technologie nucléaire. » Fin août, l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) remettra son rapport vérifiant si l'Iran s'est conformé à la résolution adoptée lundi. Si Téhéran accepte de suspendre ses activités d'enrichissement et participer à des négociations, les Six sont prêts à s'abstenir de nouvelles actions au Conseil de sécurité, ont expliqué des diplomates.



La guerre des nerfs dure depuis 2003

C’est dans un rapport de cette Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), qu’en juin 2003 le directeur général Mohamed El Baradei, déclarait que l'Iran « a omis de rendre compte de certaines de ses activités nucléaires et n'a pas informé sur certains matériaux nucléaires dont elle dispose. » Le conseil des gouverneurs de l’AIEA, lui demande de signer et de mettre en oeuvre, rapidement et sans condition, un protocole additionnel au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui devait permettre des inspections de ses sites. Un ultimatum est lancé à L’Iran pour qu’il prouve qu’il ne développe pas la bombe nucléaire.

Le 10 novembre 2003, l’Iran annonce la suspension effective de ses opérations d'enrichissement d'uranium et le 18 décembre, il signe à Genève, au siège de l'AIEA, le protocole additionnel au TNP. En juillet 2004, la République Islamique revient sur ces engagements.

Puis, après d’autres accords passés avec l’Europe, l’Iran accepte de nouveau de suivre le protocole. L'AIEA est chargée de la vérification de cette suspension et d'en assurer le suivi. De nouveau, en février 2005, l'Iran désavoue les promesses qu'il a faites aux Européens. Les autorités iraniennes affirment leur volonté de reprendre l'enrichissement d'uranium et refusent de renoncer à la construction d'un réacteur à eau lourde, qui peut être facilement détourné à des fins militaires. Des négociations continuent, les Européens espéraient parvenir à convaincre les Iraniens, pour éviter de transférer le dossier au Conseil de sécurité des Nations unies et imposer des sanctions, comme Washington le préconisait déjà. Pourtant, le 8 août 2005, l'Iran annonce la reprise de ses activités de conversion d'uranium dans l'usine d'Ispahan, prenant le risque d'une confrontation diplomatique avec la communauté internationale et la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le 4 février 2006 le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, adopte une résolution demandant à son directeur de transférer le dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU. Le 29 mars, L'ONU lance un ultimatum à l'Iran. Le Conseil de sécurité adopte une déclaration, élaborée par les cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), donnant 30 jours à Téhéran pour abandonner ses activités d'enrichissement de l'uranium. Le 19 avril Téhéran annonce une intensification de son programme nucléaire avec la mise en route de nouvelles centrifugeuses pour enrichir de l'uranium et invite même l'Europe à « accompagner » son programme nucléaire. Une seule cascade de centrifugeuses fonctionne actuellement en Iran, à l'usine de Natanz et Téhéran a certifié avoir réussi à y enrichir de l'uranium à 3,5%. Ce taux doit atteindre 90% pour être utilisable dans la fabrication d’une bombe atomique.

Depuis plus de trois ans, la guerre des nerfs fait rage sur le nucléaire iranien. Dans une période où le Proche Orient s’enflamme, le dernier ultimatum apposé par l'ONU à l'encontre de l'Iran et dont l’échéance est fixé au 31 août, ne participe pas à apaiser les tensions dans la région.





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