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Mort d’Eyadéma : vive la présidence héréditaire !

Rédigé par Rakho Mom Assmaâ | Lundi 7 Février 2005 à 00:00

           

Après la disparition du président togolais Gnassimbé Eyadema dans la matinée du samedi 5 février, l'armée a décidé de 'confier' le pouvoir présidentiel au fils de ce dernier, Faure Eyadema, tandis que la constitution était révisée par l'Assemblée Nationale réunie dimanche en séance extraordinaire afin de légitimer ce qui est qualifié de 'coup d'état militaire' par Alpha Oumar Konaré.



Le président togolais Gnassimbé Eyadema est décédé ce samedi 5 février, après 38 années passées au pouvoir. La présidence a été confiée par l’armée au fils du président défunt, Faure Eyadema après une révision dimanche de la constitution togolaise. En effet, celle-ci prévoyait initialement qu’en cas de vacance du pouvoir présidentiel, l’intérim devait être assurée par le président de l’Assemblée Nationale. Or, ce dernier se trouvant à l’étranger au moment de la mort du président, et n’ayant pu rentrer au pays pour cause de fermeture des frontières aériennes, les FAT (Forces armées togolaises) ont annoncé qu’elles se trouvaient « devant l’évidence que la vacance du pouvoir est totale » et ont « décidé de confier le pouvoir à Faure Eyadema à partir de ce jour ».

 

 

Le président togolais Gnassimbé Eyadema est mort samedi. Son décès a été annoncé par le gouvernement qui a indiqué que « le Togo vient d’être frappé par un grand malheur. Il s’agit d’une véritable catastrophe nationale. Le président n’est plus. Il a rendu l’âme ce samedi matin 5 février alors qu’il était évacué d’urgence pour des soins à l’extérieur du pays ». Le premier ministre Kofi Sama a quant à lui assuré que « le gouvernement, les forces armées et de sécurité, veilleront à ce que l’ordre, la sécurité et la paix règnent sur toute l’étendue du territoire national ». Deux mois de deuil national ont été décrétés.

 

Très peu de temps après l’annonce officielle de la mort du président, le chef d’état-major des armées togolaises Zakari Nandja, a annoncé à la télévision que « les FAT se trouvent devant l’évidence que la vacance du pouvoir est totale », avant de poursuivre : « le président de l’Assemblée étant absent du territoire national, et pour ne pas laisser perdurer cette situation, les FAT ont décidé de confier le pouvoir à Faure Eyadema à partir de ce jour ».

 

La Constitution modifiée

 

L’article 65 de la Constitution togolaise prévoyait que « en cas de vacance de la présidence de la république par décès, la fonction présidentielle est exercée provisoirement par le président de l’Assemblée Nationale », et l’article stipule ensuite que de nouvelles élections doivent être organisées « dans les soixante jours de l’ouverture de la vacance ».

 

Or, cet article a été modifié dimanche par les députés de l’Assemblée Nationale togolaise réunis en séance extraordinaire. Ainsi, le terme « provisoirement » a été supprimé, tandis que la phrase « la nouveau président de la République exerce ses fonctions jusqu’au terme du mandat de son prédécesseur ». Un peu avant, la destitution du président de l’Assemblée Nationale était votée et ce dernier était remplacé par Faure Eyadema.

 

« Un coup d’Etat militaire »

 

« Ce qui est en cours au Togo, appelons les choses par leur nom, c’est une prise de pouvoir par l’armée, c’est un coup d’Etat militaire » a déclaré Alpha Oumar Konaré, le président de la Commission de l’Union Africaine, tandis que le président de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le président nigérien Mamadou Tandja annonçait « condamner fermement la prise de pouvoir par l’armée togolaise en violation des dispositions constitutionnelles ». La France à quant à elle estimé « indispensable le respect de la constitution togolaise » et « le strict respect de la légalité ».





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