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Max Gallo, le mégalo

Rédigé par Abdelkrim Farid | Samedi 26 Avril 2003 à 00:00

           

Philippe Meyer recevait, dans son émission « l’esprit public » du 20 avril 2003, l’historien et essayiste Max Gallo.

Ce dernier y déclarait entre autres, concernant la création du Conseil Français du Culte Musulman, que tout était ouvert : le pire comme le meilleur. Il y évoquait d’éventuelles revendications à la différence culturelle, les craintes d’un glissement vers le communautarisme… bref, l’éventuelle mise en péril des fondements même de la République.

Il évoque également une rencontre avec deux musulmans sur le plateau de Mots Croisés sur France 2 et déclare que le débat avec eux est extrêmement difficile.



Philippe Meyer recevait, dans son émission « l’esprit public » du 20 avril 2003, l’historien et essayiste Max Gallo. Ce dernier y déclarait entre autres, concernant la création du Conseil Français du Culte Musulman, que tout était ouvert : le pire comme le meilleur. Il y évoquait d’éventuelles revendications à la différence culturelle, les craintes d’un glissement vers le communautarisme… bref, l’éventuelle mise en péril des fondements même de la République.

 

Il évoque également une rencontre avec deux musulmans sur le plateau de Mots Croisés sur France 2 et déclare que le débat avec eux est extrêmement difficile.Que devrions nous dire à Max Gallo le mégalo ? - « Oui BOUANA », « Très bien SIDI »… Acquiescer et courber l’échine ? Eh bien non papa Gallo, moi pas vouloir dire oui à toi, parce que moi homme avec intelligence. Pouvoir dire opinion personnelle même si ça pas faire plaisir à BOUANA. Maxou, il a l’air d’avoir oublié que l’époque du colonialisme était révolue. Le classique entre le maître et l’élève ne fonctionne plus. Complexé du troisième millénaire, il faut encore rappeler à Max la menace qu’il s’est planté d’époque, il a loupé des épisodes.

 

Je suis l’une des deux personnes qui ont « débattu » avec mégalo Max, et une fois de plus, quand on n’a pas l’accent du bled, qu’on ne dit pas de grossièretés et que l’on s’exprime dans un français châtié, on ne saurait être quelqu’un d’honnête. Face à ce qui lui apparaît comme une nouveauté insupportable, son argumentation devient tout simplement : « il faut se méfier de ce genre de discours très habile ». Démonstration béton que nous offre là Maître Gallo ! Si irréprochable, ce Max, qu’il finirait par se croire tenu d’entreprendre un remake de l’inquisition façon troisième millénaire. Non Missieur Gallo, moi pas avoir discours habile, moi avoir petites idées et moi dire petites idées.

 

En bon représentant de la laïcité, Sidi Gallo s’octroie le devoir de donner la leçon sur le sujet à des gens qui en ont fichtrement besoin. Nous ! Merci Papa ! La vérité, c’est qu’il fût saisi de multiples convulsions et autres contorsions régurgitant ainsi les résidus d’a priori avariés quand un type de mon espèce pense différemment. Il dégage une telle ferveur lorsqu’il chevauche la lettre de laïcité qu’il n’hésite pas à en piétiner l’esprit.

 

Affirmer que la laïcité est un système supérieur peut s’entendre, mais jamais, non jamais, ni les pères fondateurs et encore moins ceux qui se sont autoproclamés garants de la laïcité ne sauraient être des hommes supérieurs. Un travers dont semble se soucier peu notre ami Maxou. Et pourtant, l’ambiguïté est là, la confusion est profonde…  On comprend mieux ce qui l’a amené à qualifier la déclaration d’intention adressée par Jean Pierre Chevènement aux citoyens de confession musulmane comme profondément laïque. Amnésique Maxou ? Non, car c'est bel et bien sa conception de laïcité, c'est-à-dire exiger qu’une partie des citoyens de ce pays réaffirme son adhésion à la République. Max et Jean Pierre, citoyens à part entière, quant à Saïda et Farid, citoyens entièrement à part. No comment !

 

Mais BOUANA, lui, il œuvre pour la bonne cause avec la ferveur d’un fidèle qui, dans un dogmatisme exacerbé, met en péril la laïcité à laquelle je crois et j’adhère ; celle que m’ont enseigné d’anonymes instituteurs et institutrices. Eh Tarzan ! Descends de ton arbre et arrête de croire que le monde tourne autour de toi. Arrête de te prendre pour le nombril de la planète. Et si le débat vous est apparu difficile « avec ces fidèles » c’est sans doute parce qu’ils ne disent pas ce que vous aimeriez entendre, votre Majesté.

 

Oui BOUANA, oui SIDI, oui Max la menace, oui mégalo Max… j’appartiens à cette nouvelle race de français qui exige que ces attitudes néocolonialistes cessent. Je fais partie de ces citoyens qui en ont par-dessus le crâne d’avoir à subir les leçons moralisatrices et lourdes tenues par des égocentriques dans ton genre. A baver sans cesse qu’il faut protéger la laïcité, je suis de ces français qui veulent la protéger mais je suis de ceux qui se refusent de protéger l’intégrisme, le fondamentalisme et l’extrémisme laïque. Je suis de cette nouvelle race d’individus qui ont des idées à défendre que ça plaise ou non.

 

En d’autres termes, Farid et Max, Gallo ou Abdelkrim, est-ce qu’il y en a un des deux qui peut affirmer qu’il est plus citoyen que l’autre ? Est-ce qu’il y en a un des deux qui peut prétendre être plus honnête que l’autre ? Clamer haut et fort la défense de la laïcité fait-il automatiquement d’un homme quelqu’un de fidèle aux valeurs de la dite laïcité ?

 

 Dans un monde où l’homme a tant à apprendre de l’Autre, la tolérance est devenue un mot qui sonne faux dans des bouches à l’haleine frelatée et l’humilité une qualité sans domicile fixe[1].



[1] Na’al bou la France ?! (Trad. Maudite soit la France ?!), Farid ABDELKRIM, éd. GEDIS, p. 57.

     




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