Connectez-vous S'inscrire

Grâce à nos différences

Les trois menaces d’extinction de l’humanité

Rédigé par | Mercredi 17 Octobre 2018 à 11:59

           


Les trois menaces d’extinction de l’humanité
Il fait chaud, n’est-ce pas, pour un mois d’octobre ? Hier, dans Paris, quelqu’un m’arrête pour me dire : « Vous vous rendez compte, il y a en fait des effets positifs au changement climatique ! », en me montrant qu’il portait un tee-shirt. Je lui ai répondu : « Oui, enfin, ça dépend pour qui… Je ne suis pas sûr que dans l’Aude l’on soit d’accord avec vous ».

En constatant la situation, je repensais à l’un des grands maitres du XXe siècle dont on ignore souvent qu’il n’était pas que militant des droits civiques, mais qu’il était aussi militant pour la justice sociale et climatique.

La clairvoyance de Martin Luther King lui faisait dire dans un discours prononcé à New York, un an jour pour jour avant sa mort : « Il est grand temps de passer d’une société orientée vers les choses à une société orientée vers les êtres. Si l’on pense que les machines et les ordinateurs, le profit et les droits de propriété sont plus importants que les personnes, alors le trio de géants – racisme, matérialisme et militarisme – est impossible à vaincre. »


Ces trois menaces me font aussi penser aux trois ruptures de lien dont on parle souvent : la rupture du lien à soi, la rupture du lien aux autres, la rupture du lien à la Nature. Ces trois ruptures sont en fait les trois seules menaces d’extinction de l’humanité.

La rupture du lien à soi peut provoquer le suicide, un phénomène qui n’a jamais été aussi important dans toute l’Histoire qu’aujourd’hui. Le matérialisme dont parle Martin Luther King est cette perte de sens qui nous déconnecte de nous-même et de la raison profonde de notre existence, qu’il faut trouver à l’intérieur de nous et non pas à l’extérieur de nous.

La rupture du lien à la Nature provoque le changement climatique et les dérèglements que nous connaissons aujourd’hui. Le capitalisme auquel Martin Luther King s’opposait dans la révolte des éboueurs de Memphis, en 1968, avait déjà commencé à dérégler la planète dans les années 1960. À présent, la menace est immensément plus grave. La crise écologique a atteint des sommets qui exigent déjà de notre génération d’anticiper le chaos dans lequel nous risquons d’être plongés dans les trente prochaines années. La consommation, le rendement, la croissance sont les premiers coupables du bouleversement sans précédent – et possiblement irréversible – auquel nous sommes confrontés.

La rupture du lien aux autres provoque la guerre. Le racisme dont parle Martin Luther King est l’antichambre de la haine, qui prépare le terrain de la violence. C’est à cette rupture-là que j’ai consacré toutes mes ressources pendant presque dix années. Comme s’il fallait retisser le tissu déchiré du monde. J’ai tissé, tissé et encore tissé et rencontré tant de tisserandes et tisserands en France et dans le monde, pour reprendre l’expression d’Abdennour Bidar, philosophe musulman et initiateur de la Fraternité générale qui vient de se tenir pendant 4 jours dans toute la France.

On voit bien comment ces trois ruptures se nourrissent entre elles. Alors, aujourd’hui, l’urgence et multiple mais la solution unique : changeons nos modes de vie et agissons ensemble, tous ensemble !


*****
Chronique publiée en partenariat avec RCF et Médiapart


Samuel Grzybowski
Samuel Grzybowski est entrepreneur social et militant associatif. Il est fondateur de Coexister... En savoir plus sur cet auteur


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !