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Les irakiens prêts à juger Saddam Hussein

Rédigé par Bouchene Salem | Mercredi 16 Juin 2004 à 00:00

           

Le président américain George W. Bush a déclaré mardi 15 juin que les militaires américains remettraient l'ancien président irakien Saddam Hussein aux autorités irakiennes 'au moment opportun'. Des propos qui confirment ceux du porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan. Refusant de préciser une date, ce dernier avait affirmé un peu plus tôt: 'Il sera remis à la justice pour répondre (de ses actes) devant le peuple irakien au moment opportun'.



Le président américain George W. Bush a déclaré mardi 15 juin que les militaires américains remettraient l'ancien président irakien Saddam Hussein aux autorités irakiennes 'au moment opportun'. Des propos qui confirment ceux du porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan. Refusant de préciser une date, ce dernier avait affirmé un peu plus tôt: 'Il sera remis à la justice pour répondre (de ses actes) devant le peuple irakien au moment opportun'.

                 

 

Washington remettra Saddam 'au moment opportun'


L'ancien président irakien sera remis aux autorités irakiennes 'au moment opportun', a déclaré mardi George W.Bush.


'Lorsque la souveraineté sera transférée (aux Irakiens), je veux juste m'assurer que Saddam Hussein restera en prison', a déclaré le président américain.


'Nous allons nous assurer qu'il y a les mesures de sécurité adéquates', a-t-il ajouté, 'nous voulons être certains qu'il ne reviendra pas au pouvoir'.Les Etats-Unis, qui mettront fin officiellement à leur occupation de l'Irak le 30 juin au profit du gouvernement transitoire, sont tenus aux termes du droit humanitaire international de libérer à ce moment-là tous leurs prisonniers de guerre, mais Bush a refusé de s'engager sur ce point.


'Nous serons satisfaits lorsque nous serons certains qu'il reste en prison', a insisté le président américain, disant vouloir éviter qu'une surveillance laxiste du prisonnier ne permette à celui-ci d'échapper à un procès pour 'les crimes et tortures affreux qu'il a infligés à son peuple'.

 

 

Le nouveau gouvernement irakien se dit prêt à détenir Saddam Hussein

 

Le chef du Tribunal spécial irakien (TSI), Salem Chalabi, chargé de juger les dignitaires du régime déchu, a affirmé mardi que l'Irak disposerait  bientôt de centres de détention pour accueillir Saddam Hussein et les 42 'personnes les plus recherchées' de son régime, aujourd'hui aux mains des Américains.


Il a indiqué que des mandats d'arrêt devaient être lancés par le TSI avant le transfert du président déchu aux autorités irakiennes. 'La coalition nous livrera Saddam Hussein à condition que nous lui fournissions les mandats d'arrêt basés sur des charges suffisantes', a-t-il dit.


La formation du tribunal, créé par l'administrateur américain Paul Bremer en décembre 2003, a pris du retard. Les 20 juges d'instruction et les enquêteurs de cette cour n'ont pas encore été nommés. Or, ce sont ces magistrats qui doivent délivrer des mandats d'arrêt. Il leur faudra donc travailler d'arrache-pied pour réussir à inculper d'ici deux semaines les 42 dignitaires.

 

La porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Bagdad, Mme Nada Doumani, a indiqué lundi que Saddam Hussein devait être libéré ou inculpé par la coalition avant le transfert des pouvoirs le 30 juin, qui marque officiellement la fin de l'occupation.
'Garder des prisonniers de guerre, des internés civils et des détenus de sécurité, après cette date est en contravention avec le droit international humanitaire si aucune charge pénale n'a été retenue contre eux ou s'il ne purgent pas une peine de privation de liberté', prononcée par un juge de la coalition, a déclaré Mme Doumani.

 

 

Le sort de Saddam Hussein incertain

 

Le sort juridique de Saddam Hussein reste donc incertain. Il semble toutefois acquis que, quelle que soit la nature du jugement qui l’attend, les américains auront le dernier mot.


Quoi qu’il en soit le procès du dictateur Saddam Hussein interviendra dans un contexte pour le moins délicat pour les Etats-Unis.


La probable implication de responsables politiques américains dans des actes de tortures similaires à ceux perpétrés par Saddam alors qu’il régnait sur l’Irak risque fort d’éveiller une autre question :  Pourquoi Saddam et pas certains responsables américains ? Pourquoi cette justice à deux vitesses ?


Mais peut être un jour les hauts gradés de l’armée américaine, qui actuellement semblent sereins tout comme l’était Saddam à une certaine époque, seront-ils inquiétés par une vraie justice internationale ?


Pour l’instant les Etats-Unis refusent toujours d’adhérer à la Cour pénal internationale de peur de voir certains de ses responsables militaires et politiques affronter cette justice.




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