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Les Français de Guantanamo jugés le 27 septembre

| Jeudi 13 Juillet 2006 à 01:21

           

Les six ex-détenus Français de Guantanamo sont libres pour attendre le jugement, le 27 septembre. En effet, mercredi le tribunal correctionnel de Paris a ordonné la remise en liberté du seul prévenu encore incarcéré dans ce dossier, Brahim Yadel.



Brahim Yadel remis en liberté


Les six ex-détenus Français de Guantanamo sont libres pour attendre le jugement du tribunal correctionnel de Paris, le 27 septembre, après la remise en liberté mercredi au terme de leur procès du seul prévenu encore incarcéré dans ce dossier, Brahim Yadel.

"Je voudrais redire mon innocence", a déclaré M. Yadel, 35 ans, qui était en détention provisoire depuis le 31 juillet 2004, quelques jours après son expulsion du camp américain de Guantanamo où il avait été incarcéré en janvier 2002. C'est son avocat, Me Jean-Baptiste Rozès, qui a ensuite sollicité la remise en liberté.

Mardi et mercredi, les avocats des six Français se sont succédés pour plaider la relaxe de leurs clients poursuivis pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Même le parquet a souhaité mardi qu'ils ne retournent pas en détention.


Traitements inhumains


"Ils ont été terriblement punis pour quelque chose qu'ils n'ont pas fait", a souligné mercredi Me Paul-Albert Iweins, l'avocat de Redouane Khalid. "Ils ont été détenus pendant quatre ans pour des intentions supposées".

Et d'insister sur les "traitements inhumains" subis par les six jeunes hommes sur la base américaine, "un système mis en place pour porter atteinte à leurs dignité et à leurs valeurs les plus sacrées".

Et de raconter l'anecdote d'un détenu qui demande à être traité comme le chien de garde du camp, et se voit rétorquer: "ce chien fait partie de l'armée américaine"...

Les condamner reviendrait à légitimer Guantanamo


Selon l'avocat, les six prévenus n'avaient pas été "recrutés" par Al-Qaïda pour leurs qualités, mais avaient été attirés par un idéal. "On était avant le 11-Septembre, il n'était pas question de terrorisme. C'est maintenant qu'on sait que le gentil organisateur, c'était Al-Qaïda", a noté l'autre avocat de Khalid, Me Dominique Many.

"Les condamner reviendrait à légitimer Guantanamo", a renchéri Me Many. "Incarcérer à Guantanamo des coupables, c'est moins grave que d'y incarcérer des innocents. Les Américains pourraient dire: 'nous n'avons rien trouvé, mais dans leur pays d'origine, ils sont considérés comme des terroristes'".

"S'il n'y avait pas eu Guantanamo, aucun d'entre eux ne serait devant vous", a aussi estimé Me Félix de Belloy, défenseur d'Imad Kanouni. "Les choses ont été inversées. On avait des auteurs, mais on a dû chercher une infraction", a-t-il ironisé.

Si je dois demander pardon. Mais à qui ?


Les six prévenus, qui ont eu la parole en dernier, ont tous souligné leur innocence. "Ou je suis coupable ou je ne suis pas coupable. Mais si je suis coupable, je dois demander pardon. Mais à qui? Il n'y a pas de victimes", a insisté Khalid ben Mustafa.

Comme un encouragement pour eux, le tribunal a non seulement décidé de libérer Yadel, mais a également levé les mesures de contrôle judiciaire pour les cinq autres.

Mardi, le parquet a requis cinq ans d'emprisonnement, dont quatre avec sursis, contre Yadel et quatre ans, dont trois avec sursis, contre quatre autres prévenus et n'a pas demandé de peine à l'encontre de Kanouni.




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