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Le prince héritier saoudien menace les activistes

Rédigé par De presse Revue | Mardi 22 Juin 2004 à 00:00

           

Après l'exécution de l'otage américain Paul Johnson et la mort d'Abdoulaziz al-Moukrine, l''émir' d'Al Qaïda en Arabie saoudite, le prince héritier Abdallah a sommé les activistes islamistes de se repentir sous peine de mort.



Reuters –

Après l'exécution de l'otage américain Paul Johnson et la mort d'Abdoulaziz al-Moukrine, l''émir' d'Al Qaïda en Arabie saoudite, le prince héritier Abdallah a sommé les activistes islamistes de se repentir sous peine de mort.

Quelques heures après avoir décapité Paul Johnson, Moukrine et trois autres membres influents de son mouvement (Faïçal al Dakhil, Tourki al Mouteïri et Ibrahim al Dreïhim) ont été abattus vendredi soir par les forces de sécurité saoudiennes après avoir été repérés dans une station-service du quartier de Malazz, dans le centre de Ryad.

Selon le ministère saoudien de l'Intérieur, Dakhil était recherché pour plusieurs meurtres, dont celui d'un Américain à Ryad.

Mouteïri était l'un des hommes ayant réussi à s'échapper après une attaque contre des étrangers qui avait fait 22 morts civils en mai dans la cité pétrolière de Khobar, sur le Golfe.

Dreïhim avait pour sa part participé à la préparation d'un attentat suicide contre un complexe résidentiel occupé par des expatriés, en novembre, dans la capitale.

'Nous disons à ce groupe déviant ainsi qu'à d'autres que s'ils ne retournent pas dans le droit chemin, ils subiront le même sort, ou même pire', a déclaré samedi soir le prince héritier Abdallah, dirigeant 'de facto' du royaume wahhabite.

'Les forces de sécurité vont s'occuper d'eux et de tout agresseur, ici ou à l'étranger', a-t-il ajouté.

Selon des analystes saoudiens bien informés, Al Qaïda pourrait nommer un ancien fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, Saleh al-Aoufi, pour succéder à Moukrine à la tête de sa 'filiale' saoudienne.

'Nous ne permettrons pas à un groupe corrompu dirigé par une pensée déviante de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de ce pays', a déclaré le roi Fahd lors de la séance inaugurale du conseil de la Choura (assemblée consultative).

'Les vrais musulmans n'ont rien à voir avec ce type d'actions et n'éprouvent aucune sympathie envers leurs auteurs', a ajouté le souverain cité par l'agence de presse officielle SPA.

La télévision d'Etat aoudienne a diffusé des images des corps ensanglantés des quatre activistes tués vendredi, affirmant qu'ils étaient responsables la vague de violence qui a récemment touché les étrangers en Arabie saoudite, un pays allié des Etats-Unis et premier exporateur mondial de pétrole.

'Le gouvernement est fort et il éradiquera l'ennemi. Il débarrassera le pays de ces gens', a de son côté affirmé le prince Naïef, ministre de l'Intérieur. 'Si Dieu le veut, nous serons victorieux.'

Al  Qaida promet de continuer a combattre

L''Organisation Al Qaïda dans la péninsule arabique' a confirmé samedi soir sur un site internet la mort de son chef; ajoutant que cela n'entamerait pas sa détermination à poursuivre la lutte.

'Les Moudjahidine poursuivent la djihad (guerre sainte) qu'ils ont promise à Dieu et le meurtre de leurs frères n'affaiblira pas leur résolution, il ne fera qu'accroître leur détermination et leur engagement', peut-on lire dans le communiqué du groupe diffusé sur le site internet Al Kalaa.

Le réseau Al Qaïda d'Oussama ben Laden, tenu pour responsable des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a promis d'expulser les 'infidèles' d'Arabie saoudite, gardien des lieux saints de l'islam. Moukrine s'était lui-même engagé à faire de 2004 'une année sanglante et épouvantable'.

Douze autres membres de l'organisation armée ont été arrêtés vendredi lors de l'opération qui a abouti à la mort de Moukrine.

Parmi eux figure un militant de haut rang soupçonné d'implication dans l'attentat du 12 octobre 2000 contre le contre-torpilleur américain 'Cole' en rade d'Aden, au Yémen.

'Nous pensons qu'avec ce coup porté à Al-Qaïda en Arabie saoudite, nous avons considérablement affaibli leur organisation', a déclaré lors d'une conférence de presse samedi à Washington le conseiller du prince Abdallah.

'Nous sommes déterminés à combattre le terrorisme, ceux qui le financent et ceux qui le justifient', a ajouté Adel al-Djoubeïr, promettant une lutte 'sans merci'.

A Ryad, les recherches du corps de Johnson, qui avait 49 ans et travaillait notamment sur les hélicoptères 'Apache', se poursuivaient dimanche.

Il a été exécuté après le refus du gouvernement saoudien de libérer avant vendredi tous les activistes islamistes détenus, comme l'exigeait Al Qaïda en échange de la vie sauve pour Johnson.

Mettant ses menaces à exécution, l'organisation a décapité l'ingénieur en aéronautique travaillant pour Lockheed Martin. Des clichés de l'otage, enlevé le 12 juin à Ryad, ont été diffusés dans la soirée de vendredi sur un site internet.

Paul Johnson est le troisième Américain tué dans la capitale saoudienne en dix jours. Son exécution accroît les inquiétudes sur la sécurité des milliers d'expatriés occidentaux en Arabie saoudite, qui dépend fortement de la main d'oeuvre étrangère.




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