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Arts & Scènes

L’histoire des routes africaines à l’honneur au Quai Branly

Rédigé par Imane Youssfi (et Huê Trinh Nguyên) | Mardi 14 Février 2017 à 16:45

           

Jusqu’au 12 novembre 2017, le musée du Quai Branly-Jacques Chirac met à l’honneur l’histoire des traversées africaines. Une exposition à contre-courant des idées reçues qui montre l’ouverture du continent africain depuis le 5e millénaire avant notre ère jusqu’à nos jours.



L’histoire des routes africaines à l’honneur au Quai Branly
Depuis le 31 janvier, l’exposition « L’Afrique des routes », au musée du quai Branly-Jacques Chirac, présente près de 300 objets (sculptures, pièces d’orfèvrerie ou d’ivoire, peintures, documents et œuvres contemporaines) montrant la richesse d’une Afrique qui n’a jamais été confinée à l’isolement. En traçant l'histoire des routes africaines (maritimes, commerciales), c’est aussi la circulation des objets, des idées, des cultures et des spiritualités qui est mise en évidence.

À travers ses échanges pan- et extra-africains, maritimes et terrestres, le plus vieux continent s’est distingué par ses échanges commerciaux (le sel, les perles de corail ou de verre contre le fer, le cuivre, l’ivoire et l’or africain…) et par sa vitalité culturelle et religieuse.

Plusieurs haltes géographiques sont proposées comment autant de témoins de la grandeur des civilisations qui ont innervé l’Afrique. Les villes fortifiées de Sao (dans l’actuel Tchad), dont les traces s’étalent du IIe siècle avant notre ère au XIVe siècle. Ou bien encore Benin City, autrefois appelée Edo avant l’arrivée des Portugais en 1486, qui était une ville riche située au carrefour du nord sahélien et le sud yoruba entre le XIVe et le XIXe siècle.

Parler de l’Afrique sans évoquer la saignée esclavagiste et son passé colonisé aurait été un mépris. L’exposition insiste très justement sur de plus sombres périodes, à travers, notamment, « Petite histoire de la colonisation », un film de 23 minutes réalisé par les deux commissaires d’exposition Gaëlle Beaujean, responsable des collections « Afrique » au musée du quai Branly, et Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste de l’Afrique et professeure émérite à l’Université Diderot-Paris 7. De l’exportation des matières premières aux tirailleurs sénégalais, rien n’est passé aux oubliettes.

L’exposition s’achève sur la « nation des artistes », une section consacrée à des œuvres contemporaines d’artistes africains et européens.

Redonner à l’Afrique sa place dans l’Histoire, c’est là toute la beauté de cette exposition. Un pari réussi qui montre que l’homme africain a toujours été dans l’Histoire, contrairement aux dires d’un ancien président de la République…





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