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L’Iran a voté

Rédigé par El abed Fatima | Lundi 23 Février 2004 à 00:00

           

Au total, 23,438 millions d'électeurs sont allés voter vendredi, pour un corps électoral de 46,351 millions. Ce chiffre est le plus bas de l'histoire de la République islamique pour des consultations comme les législatives, la présidentielle ou les référendums. Il est en recul de plus de 17 points par rapport aux législatives qui avaient élu un parlement réformateur à une majorité en 2000 (67,35 %).



Au total, 23,438 millions d'électeurs sont allés voter vendredi, pour un corps électoral de 46,351 millions. Ce chiffre est le plus bas de l'histoire de la République islamique pour des consultations comme les législatives, la présidentielle ou les référendums. Il est en recul de plus de 17 points par rapport aux législatives qui avaient élu un parlement réformateur à une majorité en 2000 (67,35 %).

Une victoire biaisée par l’abstention
Les Iraniens ont voté ce vendredi 20 février, pour élire le septième Parlement de la République islamique. La campagne a été marquée par l'exclusion de nombreux candidats réformateurs, soumis à la censure du Conseil des gardiens de la Constitution.
L'ayatollah Ali Khameneï, a tenté d'infléchir la décision du Conseil. Le leader prétendu du camp des 'réformateurs' est, pour la première fois, interpellé sur cet échec. Il apparaît aujourd'hui comme affaibli et le camp de ses partisans se divise entre ceux qui appellent au boycottage de l'élection et ceux qui refusent de céder entièrement le terrain à leurs adversaires. Les observateurs avaient une forte abstention pour ce scrutin boudé par les jeunes, de plus en plus impatients.

Le principal parti réformateur, le Front de la participation, et la principale organisation étudiante, le Bureau de la consolidation de l'unité, à la pointe de la revendication démocratique, ont décidé de boycotter le scrutin.
A Téhéran, on a quasiment refusé d'aller voter. Le ministère de l'Intérieur a estimé son site Internet les intentions de vote des Iraniens, et donnait vendredi matin que 79 % ne se rendraient pas aux urnes. Et que 16 % seulement des votants étaient décidés à participer au scrutin

Ces voix suffisent et confirment le succès des conservateurs et des indépendants, selon le quotidien conservateur Jam-e Jam, sur 157 députés élus, 108 sont des conservateurs, 25 des réformateurs et 24 des indépendants.

La déception des supporters de Khatami
Le président iranien, Mohammed Khatami, a fini par décevoir la quasi-totalité de ses supporters. A trois ans de la fin de son second mandat, et à l'occasion des élections législatives du vendredi 20 février, dont la victoire est acquise d'avance à ses adversaires conservateurs, il avait invité les Iraniens à se rendre massivement aux urnes.
Elu, en 1997, par un raz de marée mémorable, il n’a pas u garder la confiance du peuple iranien qui ne voit plus en lui leur représentant.

La déception de ses anciens supporteurs est à la hauteur des espoirs qu'ils avaient placés en lui et en sa famille politique. Aujourd'hui âgé de 61 ans Mohamed Khatami, ancien directeur de la Bibliothèque nationale et ancien ministre de la culture, avait coalisé autour de sa personne tous les mécontents : des jeunes, qui réclamaient des libertés, aux femmes luttant pour le respect de leurs droits, en passant par les millions de sans-emploi, ancien ministre de la culture il n'avait pas hésité, en 1992, à présenter sa démission pour protester contre le non-respect des libertés et des consciences.

Seront élus au premier tour les candidats arrivés en tête avec plus de 25 % des suffrages exprimés. Le second tour devrait avoir lieu en mars.

L'une des prochaines échéances reste la présidentielle de 2005,certaines divergences vont apparaître aussi au sein des conservateurs sur les relations avec les Etats-Unis, l'Union européenne ou dans le secteur économique. Il fait voir si cela ne provoquera pas des problèmes au sein du parti.

A noter que les habitants de Bam, la ville du sud-est de l'Iran dévastée le 26 décembre par un séisme qui a fait au moins 43 000 morts, devraient élire leur député dans six mois, a indiqué le gouverneur de la ville, Ali Shafiei, cité par l'agence officielle IRNA.
Le ministère de l'intérieur, chargé d'organiser les législatives de vendredi dans le reste du pays, a exclu du scrutin la circonscription de Bam, où les conditions ne permettaient pas de voter.





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