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Il n’existe pas de communautarisme musulman en France

Rédigé par pouf.badaboum@gmail.com | Dimanche 4 Avril 2010 à 14:49

           

Dans son livre consacré à la place de l’islam en France (Can Islam Be French ? « L’islam peut-il être français ? » Princeton University Press, 2010.), John Bowen l’anthropologue des religions américain revient sur la crispation du débat public français sur l’islam dont témoigne le projet de loi sur la burqa, un projet à mille lieues des réalités quotidiennes de la population française musulmane. Une population bricolant en permanence des justifications, des règles et des manières de faire propre avec la France. Avec un sens consommé du compromis.



Le livre de John Bowen souligne l’attitude pragmatique au quotidien, de la majorité des musulmans, il ne s’intéresse pas aux musulmans qui se définissent laïcs comme Malek Chebel revendiquant un islam privé ; ni aux musulmans séparatistes qui souhaitent vivre en France mais à l’écart de la société, quand ils ne rêvent pas d’y fonder une république islamique à l’instar des mouvements salafistes. Car ces deux courants sont très minoritaires.

Il souhaite s’intéresser à l’entre-deux, l’immense majorité de la population musulmane et des acteurs de France, qu’il s’agisse des responsables des principales organisations, des mosquées ou des établissements d’enseignement islamique. Tous tiennent un discours pragmatique, qui appelle à la convergence de l’islam et de la société française, et fabrique au quotidien ce que les Québécois appellent des « accommodements raisonnables » entre normes françaises et normes islamiques.

Les attentes des musulmans de France sont très concrètes : un mariage civil est-il compatible avec l’islam ? Le prêt avec intérêt pour l’achat d’une maison est-il compatible lui aussi avec les préceptes islamiques? Face à cette demande sociale massive, les responsables religieux ont été amenés à réfléchir aux chevauchements possibles entre références islamiques et références françaises.

Ce sont, par exemple, des imams qui s’appuient sur la notion de contrat et de consentement mutuel pour soutenir l’idée qu’un mariage civil est déjà un mariage islamique. C’est aussi un professeur de biologie portant le foulard, dans un établissement privé islamique, qui enseigne à ses élèves la théorie de l’évolution, mais garde ses distances en ajoutant que l’idée d’unité du vivant peut être considérée comme une connaissance scientifique provisoire. Lire suite de l'article

Auteur : Yacine Kellib
Source : NovaPresse - 03/04/2010

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