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Hijab and the City

Haïti, ou quand le sort s’acharne

Rédigé par Khadija Tighanimine | Lundi 25 Janvier 2010 à 00:27

           


Jos, 4 ans, est orphelin. Hôpital général, à Port-au-Prince (Haïti).
Jos, 4 ans, est orphelin. Hôpital général, à Port-au-Prince (Haïti).
Haïti a de nouveau été touché par une catastrophe, une fois de trop pour certains, à croire que le sort s’acharne et que cette petite île ne sera jamais épargnée par la colère divine, ce peuple qui, pourtant, Le prie et L’implore tous les jours.

Ce serait donc une punition ou l’expression d’un mécontentement ? On plaint alors ce peuple et on compatit en ne comprenant pas trop pourquoi cela arrive, et en se disant qu’il serait temps de laisser cette pauvre île souffler et essayer de bâtir un avenir prometteur à ses habitants qui l’aiment tant.

Or, qu’en est-il réellement ? Est-ce le sort qui s’acharne ou est-ce une façon de rappeler que la détresse de ce peuple déjà ravagé par les séismes et la guerre civile ne doit pas être occultée par ceux qui, comme dirait l’autre, ne connaissent pas la crise, du moins celle qui tue et qui anéantit ?

Aujourd’hui, on se mobilise par solidarité envers ce peuple, on organise des concerts pour recueillir des fonds, on propose des plans de reconstruction et on accueille de jeunes orphelins. Tout est fait pour venir en aide aux Haïtiens et prouver que les hommes qui peuplent cette Terre recèlent encore beaucoup d’humanité et de générosité. Mais n’est-ce pas plutôt une façon de rappeler que tout peut arriver et que, finalement, ce n’est pas tant le sort qui s’acharne mais plutôt le sort qui éprouve et qui rappelle ?

Et ce rappel s’adresse non pas à celui qui subit, mais à celui qui observe de loin, confortablement installé, face à son écran ou à son journal. Une façon de faire comprendre que c’est n’est pas tant celui qui le vit qui est le plus à plaindre, mais celui qui occulte ou qui banalise.

Cet élan de solidarité rassure, mais il est important de ne pas passer à côté de ce que cet événement porte en lui, à savoir l’alerte d’une Terre qui souffre et qui a besoin que l’on prenne soin d’elle et des gens qui l’occupent.

Haïti est une blessure parmi tant d’autres qui perdurent et qui, bien souvent, trouvent leur origine dans la folie des hommes. Le séisme qui a touché ce pays a secoué bien des consciences et les miracles auxquels assistent les Haïtiens nous rappellent que rien n’est définitivement perdu et que ce qui touche l’autre nous touche également, par ricochets.


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