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Arts & Scènes

Femmes migrantes, femmes plurielles

Rédigé par Anne Guillaume | Jeudi 28 Novembre 2013 à 06:00

           

Du 15 novembre au 1er décembre, dans une quarantaine de villes en France, Migrant’scène, le festival de La Cimade, part à la découverte des femmes migrantes dans toute leur diversité.



Elles sont 100 millions dans le monde. La moitié (souvent oubliée !) des migrants qui se croisent sur la planète, du Sud vers le Nord, du Nord vers le Sud ou encore, pour une large majorité, du Sud vers le Sud.

Réfugiées ou étudiantes, célibataires ou mères de famille, femmes actives ou au foyer, pionnières traçant leur route ou s’adaptant face au destin… Sur le chemin de la migration ou dans leur pays d’accueil, en tant que femmes, elles se heurtent à des discriminations spécifiques. Mais au-delà, la diversité de leurs parcours bouleverse nos préjugés.

Toute la deuxième quinzaine de novembre, dans une quarantaine de villes en France, le festival Migrant’scène - porté par La Cimade - part cette année à la découverte de la migration au féminin.

Imaginé à Toulouse il y a treize ans et structuré depuis à l’échelle nationale, le festival mobilise chaque année les milieux de la solidarité, de l’art, de la culture, de l’éducation, de la recherche ou encore de l’éducation populaire. C’est une œuvre collective, à laquelle participent plus de 400 bénévoles et 200 structures partenaires. C’est surtout un espace où s’ouvrent et se vivent tous les champs des possibles.

Deux semaines d’événements, de débats, de rencontres et de fêtes pour croi­ser les regards et les imaginaires sur les migrations.

Femmes migrantes, femmes plurielles

Un lieu d'échanges

De ville en village, le festival s’offre avec simplicité comme un lieu d’échanges pour tous ceux qui le souhaitent, quels que soient leurs univers. Convivialité, altérité, créativité, curiosité, bienveillance sont encouragées, avec une motivation : favoriser la rencontre et le dépassement de nos préjugés.

À l’affiche, selon les lieux : des films, des spectacles vivants, des expositions, des débats, du slam, des concerts, du théâtre forum, des ateliers de création, des conférences, des performances, des arts plastiques, des ateliers d’écriture, des lectures, des restos éphémères…

Sur le thème de cette année, la migration au féminin, le film Correspondances, de Laurence Petit-Jouvet, propose ainsi les questionnements en contre-champ de femmes ma­liennes à Bamako et à Montreuil, tandis que le court-métrage Le mariage nous entraîne dans la course folle et enjouée d’une mère de famille cubaine à Madrid, décidée à faire honneur au mariage de sa fille envers et contre tout.

L’exposition d’Anne Groisard, « Migrantes », propose les témoignages décalés, touchants et volontaires de Tulsa, venue du Boutan au Canada, de Catherine, Française, et d’Odile, Came­rou­naise, toutes deux installées en République domi­nicaine, ou encore de Mounia, une Marocaine qui a fait de l’Espagne son pays d’adoption.

Le laboratoire sonore du collectif nantais « Étrange miroir » nous invite à composer notre parcours au fil des notes et des voix de femmes « mobiles illégitimes »

Quitter son pays est un droit inscrit dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme. La question des migrations est au cœur de l’histoire et de la structure de nos sociétés. Cela n’empêche pas nos préjugés, issus de toutes nos peurs. Mais quelle meilleure réponse y apporter que la remise à l’honneur de l’hospitalité véritable, comme fondement de notre société et de notre rapport à l’autre quel qu’il soit ?

* Anne Guillaume est coordinatrice des actions de sensibilisation à La Cimade. Pour en savoir plus sur le festival Migrant’scène, cliquez ici

Première parution de cet article le 15 novembre 2013, dans Témoignage chrétien

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