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Cameroun : fin de Ramadan difficile pour de nombreuses familles

Rédigé par princevaillant@ymail.com | Samedi 26 Septembre 2009 à 12:18

           

Intervenu en même temps que la rentrée scolaire, le Ramadan a laissé de nombreuses familles dans le rouge.




© image60.webshots.com
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De nombreuses familles sur la paille

La fin du mois de jeûne de Ramadan s’est terminée dimanche dernier. Un mois durant lequel de nombreux musulmans du Cameroun rejoignent ceux du monde pour louer Dieu. Bien que consistant en la privation, principalement de boissons et de nourritures en journée, le Ramadan qui se termine a laissé de nombreuses familles dans des difficultés financières. Si les musulmans ne mangent pas pendant la journée, ils compensent la nuit et en quantité avec des produits de qualité.

Lorsqu’on fait le bilan du mois de jeune auprès de nombreuses familles, le constat majoritaire est que le porte-monnaie est vide, et parfois redevable. « On dépense tellement pendant le jeûne que maintenant c’est très difficile », affirme Nina Zénabou qui habite la Briqueterie, un des quartiers en majorité musulman de Yaoundé. Sur les raisons de ces dépenses, la recommandation de ne pas manger en journée amène les familles à consommer « du lait, de la bouillie enrichie, des fruits et autres », confie Abdou Sidiki.

Contraintes du marché

Avec le maigre revenu de nombre de ces familles, plusieurs d’entre elles s’apprêtent à passer des mois trop difficiles. Pour les experts, la situation est un vrai paradoxe. Normalement, avec l’obligation d’abstinence, la consommation devrait baisser dans ces familles. Mais on a remarqué que, durant cette période, les familles s’approvisionnent plus.

Avec la maitrise des coûts au Cameroun, la difficulté n’est pas le fait de l’inflation. Seulement les ménages se retrouvent à consommer des produits qui en eux-mêmes coûtent assez cher, des commerçants qui trouvent en cette circonstance un moyen de réaliser plus de profit et qui n’hésitent pas à augmenter les prix.

Le même constat est fait lors des achats effectués en vue de la fête. « Les viandes blanches et le poisson ont connu des hausses importantes, le moindre petit poulet coûtait trois mille francs à la veille des festivités », explique une ménagère qui s’approvisionnait pour les festivités.

Le piège de l’endettement

Pour faire face à ces dépenses qui ont été gonflées cette année en raison de la coïncidence avec la rentrée scolaire au Cameroun, de nombreuses familles ont eu recours à des crédits.

Au Cameroun les institutions financières n’offrent que très limitativement les crédits à la consommation. Les familles sont parfois contraintes de se tourner vers des tontines ou chez des usuriers. Pour de nombreuses personnes, peu importe le taux d'intérêt ou la durée de remboursement car le plus important pour elles, c’est de trouver de l'argent nécessaire pour faire face aux dépenses.

Dans les familles où les deux parents travaillent, on se partage les endettements. « Moi, je prends des petites sommes d'argent pour pouvoir les rembourser rapidement. Cette année, je me suis occupée des frais scolaires des enfants et mon mari s’est occupé du reste », affirme Oumoul, agent du trésor.

En attendant, il y a ceux qui ont opté de jeûner et de fêter avec pas grand-chose.


Auteur : Idriss Linge - 24/09/2009
Source : www.journalducameroun.com




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