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Ash Karamoko, nouvelle éxécution sommaire en Côte d'Ivoire

Rédigé par Mom Nicolas | Lundi 3 Février 2003 à 00:00

           

La Fédération Internationale des Droits de l’Homme avait exhorté, avec les troupes rebelles, l’établissement d’un tribunal ad hoc pour punir les crimes, les exécutions sommaires commises en Côte d’Ivoire depuis le début du conflit. C’était à la veille des négociations de Marcoussis, en France… Alors qu’un accord était signé à la suite de ces négociations, les massacres ont continué. C’est ainsi que ce dimanche, tôt le matin, fut retrouvé le corps sans vie du comédien Ash Karamoko, un proche du chef de l’opposition, Rassemblement des Républicains, Alassane Ouattara. Nouvelle exécution sommaire, forte en symbolisme…



La Fédération Internationale des Droits de l’Homme avait exhorté, avec les troupes rebelles, l’établissement d’un tribunal ad hoc pour punir les crimes, les exécutions sommaires commises en Côte d’Ivoire depuis le début du conflit. C’était à la veille des négociations de Marcoussis, en France… Alors qu’un accord était signé à la suite de ces négociations, les massacres ont continué. C’est ainsi que ce dimanche, tôt le matin, fut retrouvé le corps sans vie du comédien Ash Karamoko, un proche du chef de l’opposition, Rassemblement des Républicains, Alassane Ouattara. Nouvelle exécution sommaire, forte en symbolisme…

 

Les escadrilles de la mort

Le comédien fut enlevé par des hommes en uniforme alors qu’il se trouvait à son domicile. Selon sa famille, ces individus ont déclaré qu'ils emmenaient Ash Karamoko au siège des services d'espionnage de la Côte d'Ivoire pour l'interroger. Son corps criblé de balle fut retrouvé dans une rue d’Adjame à Abidjan… Cet assassinat a mis, une nouvelle fois, les feux aux poudres. Une manifestation réunissant nombre de partisans de l'opposition ont exprimé leur colère accusant les « escadrilles de la mort », milice du gouvernement Gbagbo instaurant la terreur sur l’ensemble du territoire ivoirien depuis le début du conflit.
Les protestataires ont lancé des pierres, bloqué des rues et incendié des pneus dans les rues du quartier ouvrier d'Abobo et de celui d'Adjame. Les hélicoptères de la police survolaient le secteur tandis que des forces de l'ordre matraquaient les manifestants et embarquaient certains d'entre eux dans des fourgons. La police paramilitaire a tiré des coups de feu en l'air et aspergé la foule de gaz lacrymogènes. Un mort de plus côté manifestant.

La police a refusé de commenter l’assassinat de Ash Karamoko. Ces derniers mois, les agents du gouvernement sont montrés du doigt, soupçonnés d’enlever un certain nombre d’opposants politiques, disparues depuis…

 

Gbagbo change d’avis

Par ailleurs, le porte-parole du président ivoirien Laurent Gbagbo a qualifié dimanche d' « inévitable » la renégociation de l'accord sur l'avenir de la Côte d'Ivoire signé le 24 janvier à Marcoussis, en France. « Nous sommes allés trop vite », a estimé Toussaint Alain présent dimanche soir à Paris. « Il est inexact de dire que la signature des partis politiques engage le président Gbagbo à quoi que ce soit », a t’il également déclaré, avant d'ajouter que « le dernier mot reviendra toujours à Gbagbo et à son peuple ».

 

De son côté dans un communiqué de presse, Dominique Villepin, ministre des affaires étrangères exhorte le gouvernement Gbagbo d’appliquer les accords signés demandant de confier le ministère de la défense et de l’intérieur à l’opposition.

 

Une mésentente entre la France et le gouvernement Gbagbo, des exécutions sommaires d’opposants politiques commis, un refus de refaire des élections, la population ivoirienne semble encore très loin de voir la fin du conflit et l’instauration d’une démocratie… 





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