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Communiqués officiels

A propos du projet de loi portant sur l'interdiction du port du voile intégral dans l’espace public

Rédigé par Dalil Boubakeur | Jeudi 22 Avril 2010 à 15:53

           


Dans le cas du port du voile intégral masquant entièrement le visage de la femme (« burqa », « nikab » ou « bourkô »), il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’une prescription religieuse au sens strict du terme. La référence coranique concernant le port du voile chez la femme musulmane se rapporte à la sourate 33, verset 59 (« Les Coalisés »), qui stipule que les femmes doivent rabattre sur elles-mêmes un tissu appelé « djilbab », qui se traduit par un « grand voile », un « châle » ou un « manteau ».

Il faut noter qu’un hadith authentique bien connu du Sahih El-Boukhari, encore rappelé de nos jours par le Cheikh Al-Qardawi dans ses « Fatwas contemporaines », rapporte que Asma, fille d’Abû Bakr, compagnon et premier Calife du Prophète (SAWS), rapporte que celui-ci a dit qu’à partir de la puberté une jeune femme doit, par pudeur, porter des vêtements larges, mais laissant le visage et les mains à découvert. Par ailleurs, lors du rite sacré du pèlerinage à La Mecque, les femmes doivent impérativement se découvrir le visage et les mains durant toute la période de sacralisation (al-ihram).

C’est pourquoi le projet de loi portant sur l’interdiction du port du voile intégral ne vise pas une prescription religieuse coranique ni la communauté musulmane de France. Le Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, a plusieurs fois réaffirmé, et en de multiples circonstances, son respect des musulmans de France ainsi que celui de leur pratique religieuse.

Ce projet de loi ne vise qu’une pratique ultra-minoritaire dans notre pays. Elle est jugée officiellement comme « non bienvenue en France ». Elle contreviendrait au principe constitutionnel de l’égalité républicaine renforcé par la loi sur la parité hommes-femmes.

Les musulmans de France sont légalistes. Ils sont respectueux de la loi républicaine. La réflexion doit néanmoins porter sur le champ d’application de cette loi à venir, en privilégiant un délai raisonnable de pédagogie.


Paris, jeudi 22 avril 2010
Docteur Dalil Boubakeur
Recteur de l'Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris





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