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Religions

A l'approche du Ramadan, la fermeture de la mosquée de Torcy confirmée

Rédigé par Imane Youssfi | Samedi 22 Avril 2017 à 08:00

           

La mosquée de Torcy gérée par l’association Rahma fermait ses portes, mardi 11 avril, sur décision de la préfecture de Seine-et-Marne. La justice a confirmé, vendredi 21 avril, la fermeture du lieu de culte, dénoncée par les responsables alors que s'est ouvert - hasard du calendrier ? - le procès de la cellule terroriste Cannes-Torcy.



La mosquée de Torcy a été contrainte de fermer ses portes le 11 avril par la préfecture de Seine-et-Marne, une décision confirmée par la justice le 21 avril.
La mosquée de Torcy a été contrainte de fermer ses portes le 11 avril par la préfecture de Seine-et-Marne, une décision confirmée par la justice le 21 avril.
Les événements se sont rapidement enchaînés pour Abdelali Bouhnik, imam de la mosquée de Torcy (Seine-et-Marne) qui a été contrainte de fermer ses portes aux fidèles depuis mardi 11 avril. « On le vit très mal, on est choqué, on ne s’y attendait pas. C’est atroce, c’est dur », fait part, ému, l’imam, qui est aussi président de l’association Rahma, auprès de Saphirnews.

Une fermeture d'autant plus difficile à vivre pour Abdelali Bouhnik que, deux jours plus tard, jeudi 13 avril, la presse relayait l'ordre de suspension de ses fonctions de professeur de mathématiques par le rectorat de Créteil sans qu'il eut été averti au préalable. « Ah, vous me l’apprenez ! », nous déclarait-il ce jour. Abdelali Bouhnik, enseignant « depuis 30 ans », exerçait au lycée Jean Moulin de Torcy depuis quelques années.

Selon RTL qui s’était procuré l’arrêté, les autorités accusent l’enseignant d'avoir « cherché à avoir une influence en tentant de s’imposer comme leur interlocuteur exclusif (celui des élèves, ndlr) et de s’immiscer dans leur vie privée ; que de fait, cette influence a été relevée par ses différents chefs d’établissement qui la lui ont reprochée ; que de même, il a refusé d’organiser un temps d’échanges relatifs aux attentats de novembre 2015, en dépit de la demande de ses élèves de seconde ». Cette suspension, d'une durée de quatre mois, devrait être suivie d’un conseil de discipline.

Suspecté d'avoir des liens avec la cellule terroriste Cannes-Torcy

Dans le collimateur de la préfecture, le lieu de culte est soupçonné d’avoir apporté un soutien à des fidèles liés à la cellule terroriste Cannes-Torcy dont le procès aux Assises de Paris s'est ouvert jeudi 20 avril. Celle-ci est notamment accusée d’avoir perpétré un attentat contre une épicerie casher à Sarcelles en septembre 2012.

Abdelali Abdelali dément : « On a rien à voir avec ces gens-là. Leur acte était abominable, inadmissible. (…) Ils ont commis un acte de terrorisme, je ne sais pas où, et comme ils faisaient des passages ici chez nous, ils nous ont présenté comme des soutiens de leur action, comme si on était leur maître ou leur chef ». Lorsqu’il lui est demandé s’il était au courant que des fidèles faisant partie de cette cellule fréquentaient sa mosquée, il répond : « On l’a découvert comme tous les Français, après. Après que les choses se soient passées. »

Implanté à Torcy dans des préfabriqués depuis 2003, l’association Rahma a obtenu un permis de construire pour leur projet de mosquée. D’ailleurs, l’imam assure avoir de bonnes relations avec la municipalité : « On a un vrai projet de mosquée. Ce projet a été conduit avec la mairie, on ne l’a pas fait tout seul. On n'a aucun problème avec la mairie ni avec toutes les autres autorités. » Un projet qui semble désormais compromis. Sollicité par Saphirnews, le maire (PS) de Torcy Guillaume Le Lay-Felzine n’a pas donné suite à notre demande.

Le tribunal administratif de Melun, auprès duquel l’association a introduit un recours en référé contre l’arrêté portant fermeture administrative, a débouté, vendredi 21 avril, les plaignants, qui espéraient obtenir gain de cause un mois avant le début du Ramadan..

La justice a estimé que l'arrêté préfectoral, accusant la mosquée d’être « un lieu où étaient prônés une idéologie radicale ainsi que des incitations au jihad », est « pleinement motivé ». Par ailleurs, le préfet n'avait « porté aucune atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », à savoir la liberté de culte. Les avocats ont annoncé leur intention de faire appel..

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