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35 heures : les syndicats dénoncent un 'affront'

| Jeudi 29 Mai 2008 à 09:23

           

Xavier Bertrand a soulevé un tollé auprès des syndicats en déclarant lors d'une interview au quotidien économique Les Echos que des modalités concrètes de la durée légale du temps de travail (35 heures) pourraient être renégociées en entreprise. Pour François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, c'est "un affront ou un défi, en tout cas une provocation".



François Chérèque, secrétaire général de la CFDT
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT
"Sortir définitivement du carcan des 35 heures", c'est le souhait du gouvernement et du ministre du Travail Xavier Bertrand, alors même que le président de la République Nicolas Sarkozy avait annoncé, lors d son passage sur RTL mardi, qu'il ne toucherait pas à la durée légale du travail.

Pourtant le texte de l'avant-projet de loi transmis par Xavier Bertrand aux partenaires sociaux prévoit, par le biais d'accords avec les syndicats représentants 30% des salariés ou d'accords par branche, de renégocier des modalités concrètes de la durée légale de travail.

L'avant-projet sur la "démocratie sociale" comme le nomme le ministre du Travail, "fera une large place à la négociation dans l'entreprise et à la simplification, notamment sur les contingents d'heures supplémentaires et les repos compensateurs qui pourront être fixés librement", a affirmé Xavier Bertrand, qui précisait que "l'aménagement du temps de travail sur tout ou partie de l'année comme les forfaits en jours ou en heures pourront être négociés plus facilement dans les entreprises. En l'absence d'accord, le cadre réglementaire s'appliquera."

Dénonçant une "provocation", le secrétaire général de la CFDT François Chérèque déclare dans une interview qu'il accorde ce matin au quotidien Le Monde que "le gouvernement choisit de s'affronter à la CFDT et la CGT, qui plus est sur un sujet identitaire pour la CFDT, celui du temps de travail. Il organise la fin des 35 heures dans la réalité."

"L'élargissement de la mobilisation sur les retraites à la question du temps de travail est clairement posé", ajoute M. Chérèque, estimant que "le gouvernement nous amène à réagir simultanément sur le temps de travail et les retraites. Cela nous entraîne dans une mobilisation globalisante, ce contre quoi j'ai toujours résisté y compris dans la CFDT."

Lundi soir déjà, la CFDT et la CGT de Bernard Thibault publiaient une mise en garde commune adressée au gouvernement dans laquelle ils prévenaient que "l'adoption en catimini de mesures de déréglementation" conduirait à "une nouvelle période dans les relations sociales".

Pour Bernard Thibault, de la CGT, cette "méthode malhonnête du gouvernement" vise "à tenter de présenter la déréglementation sur le temps de travail sous couvert d'un accord passé avec les syndicats".

"Le temps de travail va devenir un élément de chantage dans les entreprises", ajoute M.Thibault, car "toutes les entreprises sont loin d'avoir une présence syndicale et les salariés seront en position de faiblesse pour négocier équitablement ces dispositions."




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