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Culture & Médias

Washington fête les "arts du monde arabe"

Rédigé par Anissa Ammoura | Lundi 2 Mars 2009 à 14:27

           

Depuis le 23 février, le centre culturel "Kennedy Center for the Arts" de Washington héberge le festival "Arabesque : arts du monde arabe" et ses 800 artistes, venus de 22 pays, de l’Afrique du Nord au Golf Persique. Cet évènement est le premier festival culturel arabe jamais organisé aux Etats-Unis réunissant autant d'artistes et de performances variées. Musique, danse, théâtre... Jusqu'au 15 mars, la tradition cotoiera des disciplines contemporaines, reflétant toute la diversité culturelle du monde arabe.



Spectacle de la photographe Lara Baladi le 23 février 2009 au Kennedy Center for the Arts.
Spectacle de la photographe Lara Baladi le 23 février 2009 au Kennedy Center for the Arts.
Réunir toute la diversité culturelle arabe en un seul lieu des Etats-Unis tel est le pari du Kennedy Center for the Arts de Washington. Connu pour ses festivals internationaux, celui-ci accueille depuis le 23 février le festival « Arabesque : arts du monde arabe ». Organisé en coopération avec la Ligue Arabe et avec le soutien principal du Kuweit, du Qatar et des Emirats Arabes Unis, il est le premier festival arabe aux Etats-Unis, par son importance et sa durée.

Jusqu’au 15 mars, ils sont quelque 800 artistes, venus de 22 pays, de l’Afrique du Nord au Golf Persique, à donner corps à cet évènement majeur. Au programme : pièces de théâtre, danse, chorales, projections de films (notamment « le Dernier Maquis » de Rabah Ameur-Zaïmèche), diverses expositions (comme le calligraphe irakien Hassan Massoudy), souk, dégustations de plats typiques… Selon le site Internet du Centre Kennedy, un film présentant des textes anciens sera également projeté, mettant en évidence « les contributions arabes à la société entre le 8ème et le 15 ème siècle : les avancées dans les mathématiques, la médecine, l’astronomie et la chimie ».

Avec un budget de 10 millions de dollars (soit 8 millions d’euros), les organisateurs souhaitent mettre en lumière la « beauté» et « l’humanité » d’une région du monde mal connue des américains et caricaturée à cause d’évènements géopolitiques.

« L’art est le meilleur outil à notre disposition pour changer la perception qu’ont les gens des autres pays et des autres peuples » rapporte à l’AFP, Alicia Adams, chef de la programmation. Pour dénicher les artistes, celle-ci a sillonné une quinzaine de pays pendant trois ans. «Ils ont très envie de raconter leurs histoires, être vus sous un autre jour (…). Je pense qu’ils veulent que les gens sachent qu’ils ne sont pas des terroristes » poursuit-elle sur le site Internet du Centre Kennedy.

Les artistes conviés sont très éclectiques puisque les visiteurs pourront aussi bien écouter du hip-hop avec le somalien K’naan que du Oud avec le chanteur libanais Marcel Khalifé. Des spectacles traditionnels sont prévus, avec les derviches tourneurs d’Alep, venus de Syrie et les danses et chants berbères du groupe féminin B’net Houariryat (Maroc). Nawal, la première femme musicienne des Comores à se produire en public et le musicien algérien Djamel Laroussi sont également à l'affiche. Autre moment fort du festival : la pièce « Alive from Palestine » de la troupe Al-Kasaba, originaire de Ramallah, qui conte au travers de sketchs la vie quotidienne dans les territoires occupés par Israël.
La chorale « Al Farah » de Damas (Syrie), composée d’une centaine de jeunes musulmans et de chrétiens, l’orchestre philarmonique du Qatar et la compagnie de danse contemporaine marocaine « 2K Far » ont donné le coup d’envoi des festivités le 24 février.

« Cette région du monde est le berceau de la civilisation, elle présente une diversité extraordinaire dans la géographie, les traditions, la religion, les paysages et l’esthétique contemporaine » déclarait Alicia Adams dans une interview le 24 février au journal marocain Le Matin.ma, « Nous pensons que beaucoup de spectacles susciteront l’intérêt non seulement de la communauté arabe installée à Washington mais celui de toute la population de la ville ainsi que ses visiteurs (…) nous avons choisi des spectacles qui correspondent à tous les goûts ». Pour favoriser l’accès à cette diversité et richesse culturelle, « certaines performances seront gratuites, tandis que d’autres seront payantes mais à des prix très raisonnables » poursuit-elle.

Pour Michael Kaiser, président du Kennedy Center, « L’art favorise la paix et ouvre une fenêtre à la compréhension entre les peuples ». Il espère notamment que ce festival « va aider à rapprocher le monde arabe et l’Occident ».




Site Internet de l’évènement : www.kennedy-center.org






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