Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Une journaliste française assassinée en Centrafrique

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 14 Mai 2014 à 12:10

           


Camille Lepage n'avait pas peur des zones de conflits. Cette jeune photo-reporter française de 26 ans a été tuée en Centrafrique, a-t-on appris mardi 13 mai de l’Elysée. Selon les premiers éléments de l'enquête, elle a été assassinée et serait « sans doute tombée dans un guet-apens ».

Son corps a été retrouvé à l’occasion d’un contrôle routier dans un véhicule d’anti-balaka, qu’elle accompagnait pour un reportage. « La dépouille mortelle de Mme Lepage a été trouvée lors d’une patrouille de la force Sangaris, à l’occasion d’un contrôle effectué sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, dans la région de Bouar », précise le communiqué de l’Elysée.

Une source militaire citée par Francetvinfo indique que son décès remonterait à dimanche 11 mai. Camille Lepage était en compagnie des milices anti-balaka lorsqu'ils « seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons ».

A la demande du chef de l’Etat, une équipe française et de la police de la force africaine déployée en RCA va être dépêchée sur place « pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers de notre compatriote. »

La journaliste s'était installée en 2012 à Juba, la capitale du Soudan du Sud, après avoir obtenu son diplôme en journalisme. Elle a couvert la révolution égyptienne en 2011, écrivant pour le journal national Egypt Independent. Elle est partie en Centrafrique en septembre 2013, avant même les débuts de l’opération Sangaris.

Elle avait choisi de s’orienter vers le journalisme indépendant, « le seul digne de ce nom », expliquait-elle dans une lettre de motivation à Rue89. Sur RTL, la mère de Camille a souligné la passion de Camille pour son métier : « Ma fille était exceptionnelle. Elle était passionnée par ce qu'elle faisait. C'était une vocation. » Selon Reporters sans frontières, qui s’appuie sur le témoignage de ses confrères, « elle s’est illustrée par son courage, allant toujours au devant de l’action ».

Sa page Facebook indique que cette jeune photographe travaillait pour l'AFP et le studio Hans Lucas. Ses photos ont été publiées par Le Monde, Le Nouvel Observateur, Le Parisien, New York Times, Time, Washington Post, Wall Street Journal, Guardian ou encore le Sunday Times.

Camille Lepage est la 18ème journaliste tuée dans l’exercice de son métier depuis le début de l’année dans le monde.

Mise à jour mardi 20 mai : Les obsèques de la photojournaliste Camille Lepage se sont déroulés mardi à la cathédrale d'Angers. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) lui ont également rendu un hommage dans sa ville natale. Un rassemblement en son honneur a par ailleurs été organisé devant l'Hôtel de Ville de Paris. L'enquête pour déterminer les circonstances de sa mort est en cours.

Lire aussi :
La liberté de la presse menacée par les guerres, hommage à ses héros
L’ONU enverra des casques bleus en Centrafrique
Centrafrique : un an de violences meurtrières
Centrafrique : l’ONU alerte sur l’épuration ethnique des musulmans
Hommage unanime aux journalistes de RFI assassinés au Mali




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !